Soudan: les combats atteignent Wad Madani, ville refuge pour des milliers de déplacés. Appel des anarchistes du Soudan à la solidarité urgente.

Les affrontements au Soudan qui opposent depuis maintenant huit mois l’armée soudanaise du général al-Burhan aux FSR du général Mohamed Hamdan des Forces de Soutien Rapide (Rapid Support Forces) redoublent d’intensité, dans l’indifférence générale de l’opinion publique internationale. Pourtant une véritable barbarie est à l’œuvre aussi dans la corne de l’Afrique.

La guerre pour le pouvoir entre les deux factions , déclenchée en avril 2023, est responsable de la plus grande crise de déplacement interne au monde, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Six mois après le début du conflit au Soudan, le pays compte désormais plus de 7,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays selon l’OIM.

Désormais les combats atteignent Wad Madani, seconde plus grand ville du Soudan et ville refuge pour des dizaines de milliers de déplacés.

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231219-soudan-les-combats-atteignent-wad-madani-ville-refuge-pour-des-milliers-de-d%C3%A9plac%C3%A9s

Les combats ont atteint depuis vendredi 15 décembre 2023 la ville de Wad Madani. Le chef-lieu de l’État d’al-Jazira accueille depuis des mois des dizaines de milliers de déplacés. Ils sont 270 000 à avoir besoin d’assistance, selon les Nations unies. Wad Madani n’est située qu’à 180 km de Khartoum la capitale et est un lieu stratégique que les FSR cherchent à dominer.

Les forces de soutien rapide ont déjà en leur possession quatre grandes villes et 25 villages dans l’est de l’État d’al-Jazira. Dominer Wad Madani, une ville qui, en plus de son poids économique et démographique, a acquis une importance stratégique leur permet d’élargir leur influence militaire et politique.

Wad Madani est en effet située entre Khartoum, Darfour et Kordofan. Elle est vitale pour le ravitaillement en munition et en essence pour les FSR. L’avoir en leur possession leur permet ainsi d’améliorer leur situation et de peser plus fort dans d’éventuelles négociations à venir.

La ville abrite par ailleurs l’une des bases militaires la plus importante du pays : le commandement des forces terrestres de l’armée. Lundi 18 décembre, les deux belligérants affirmaient à tour de rôle avoir eu le contrôle sur cette base mais l’information était impossible à vérifier de source indépendante. 

Selon plusieurs sources, c’est Abou Akla Kikel, ancien officier de l’armée à la tête des forces du bouclier d’al-Jazira qui dirige cette opération. Il a récemment rejoint les FSR avec toute cette force. Ses membres sont en majorité issue de l’État d’al-Jazira.

Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, les paramilitaires ont affirmé avoir pris le contrôle, entre autres, de « la première division d’infanterie de l’armée à Wad Madani ». L’armée a pour sa part assuré que « la situation sécuritaire dans l’État d’al-Jazira s’est stabilisée », appelant les habitants à « ne pas quitter leurs maisons ».

Les habitants et les réfugiés sont pris entre deux feux et la situation a rendu très compliqué toute sortie de Wad Madani, ce qui inquiètent les Nations unies et les instances d’aide humanitaire.

les compagnons anarchistes Soudanais qui avaient quitté Karthoum pour se mettre à l’abris à Wad Madani sont de nouveau pris sous le tirs des deux factions assoiffées de sang et de pouvoir. Nous pleurons le viol et l’assassinat barbare de notre compagne Sarah par les Forces Rapides de Sécurité.

La situation s’est aggravée après l’entrée des Forces de soutien rapide dans l’État d’Al-Jazira. Aujourd’hui, des milliers de familles, d’enfants et de femmes déplacés souffrent du manque de médicaments, de logements et de nourriture.

Si certains camarades veulent des armes pour se défendre, nos compagnons anarchisted insistent sur le fait de rester neutre et de rester autant que possible à l’écart de la guerre entre les parties, qui sont toutes les deux egalement néfastes pour la population.

Les compagnons participent maintenant à la préparation de camps de tentes pour les réfugiés, ainsi que des unités de santé pour enfants.

Plus que jamais nos compagnons font appel à la solidarité. Cela commence par informer vos amis, vos collègues, votre famille, que ce soit en discutant, en rediffusant sur les reseau sociaux l’information sur la situation en cours au Soudan ou en diffusant des tracts (cf. A la fin de l’article) sur les marchés ou dans vos cages d escaliers. Le monde doit savoir ce qui est en train de se passer au Soudan. Une bonne source d’information est le media indépendant franco-soudanais Sudfa media (https://www.facebook.com/sudfamedia)

Vous pouvez aussi contribuer à la solidarité financière soit via la plateforme électronique PayPal https://www.paypal.com/paypalme/cntait1 (veillez à bien valider « Envoi d’argent à un proche » pour payer moins de frais bancaires) ou par chèques libellés à l’ordre de CNT-AIT (mention solidarité Soudan au dos) à CNT-AIT 7 rue St Rémésy 31000 TOULOUSE .

#العسكر_للثكنات_والجنجويد_يتحل

Les militaires dans les casernes et les milices (janjawid) doivent se dissoudre

#لاتفاوض_لاشراكة_لامساومة

Pas de négociation, pas de partenariat, pas de marchandage

#ضد_الحرب

Contre la guerre

#السلطة_سلطة_شعب

Le pouvoir est le pouvoir du peuple

#السلام والحرية والتضامن

Paix, liberté et solidarité

N’abandonnons pas les anarchistes du Soudan ! La solidarité et l’entraide nous rendent plus fort !

Réunion des anarchistes du Soudan et CNT-AIT France

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Tract de solidarité à télécharger en cliquant ici

http://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2023/04/2023-04-26-Solidarite-Internationale-Anarchiste-3.pdf

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Une vidéo (en anglais) du Gardian qui résume bien la situation :