Comité d’Usine est un bulletin réalisé par des travailleuses et travailleurs du secteur aéronautique et métallurgique.
Le comité d’usine a pour but d’informer, d’écouter ce que vous pensez, de le diffuser. Ne restons plus isolés, nous pouvons reprendre le contrôle nos vies, nous pouvons lutter ensemble.
Rejoignez le Comité d’usine vous serez toutes et tous les bienvenues.
Au menu :
- Grève et assemblée générale . Qui contrôle ?
- COMMENT FAIRE GREVE SANS SYNDICAT ?
- Grosse campagne publicitaire, élection professionnelle !!!
Si vous souhaitez l’imprimer pour le diffuser dans votre entreprise, vous pouvez le télécharger en cliquant ici : https://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2023/12/comite-dusine-2.pdf.
Nous pouvons aussi vous l’envoyer au format papier sur simple demande à contact@cnt-ait.info ou à CNT-AIT, 7 rue St Rémésy 31000 TOULOUSE
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Grosse campagne publicitaire, élection professionnelle !!!
Travaillant dans une usine aéronautique, les grosses structures syndicales sont très présentes et se font sentir. Bien sûr, vous vous en doutez, ce n’est pas pour organiser des grosses grèves, des grosses manifs, ou des grosses assemblées générales. Que neni. Non, c’est une grosse campagne sur les élections professionnelles, l’importance du dialogue social qui se fera bien sûr sans nous !!
Alors, vous allez dire, mais que cela a-t-il à voir avec une campagne publicitaire ? On imaginerait un tractage de la part des militants syndicalistes ou des discussions avec les salariés. Mais non. Nous sommes à l’heure du syndicalisme 2.0. Le grand écran dans tous les halls d’entrée à la vue de tous, en gras avec un joli design apparaît le nom le nom de la société, puis vient juste derrière la phrase choc « Le dialogue social » est important pour nous, il nous permet d’avancer. Ou une phrase qui y ressemble.
Cette campagne annonce par là même que syndicat et patronat sont dans le même bateau. Nous savons que les intérêts des actionnaires et des dirigeants va à l’encontre des intérêts des salariés, plus de salaire, plus de partage de travail, moins de cadence, moins de pression. Plus de rentabilités, plus de dividende. Vous savez là encore, ce qui est bon pour les uns ne l’est pas forcément pour tous les autres.
Après une débâcle dans le mouvement, des retraites, ou les modes d’actions syndicales n’ont servi à rien si ce n’est que le gouvernement et patronat ont obtenu, travaillé plus pour qu’on gagne moins. Car
pour avoir la retraite, nous allons devoir travailler deux ans de plus. En 2 ans, nous perdons 104 semaines de repos, ce qui correspond à peu prêt à nos congés annuels sur 20 ans de travail. Un grand merci…
Janvier 2024 la nouvelle convention collective de la métallurgie va rentrer en vigueur avec bien sûr la signature des syndicats, la majorité des salariés de la métallurgie ne savent pas encore tout les tenants et les aboutissants de cette convention. En-tout-cas le salaire ne dépendra plus de l’âge, du diplôme, de l’ancienneté, mais des responsabilités. Bon avec ça je vois ni plus ni moins que la disparition de la grille des salaires.
Tout ça pour conclure que les effets des élections professionnelles amenés les ouvriers dans une impasse. Celle où la solidarité de classe fait place au dialogue social entre patrons et syndicats, que la lutte dans les entreprises sont tenues par des syndicats élus, ou leur moyen et leur financement viennent directement de la main d’œuvre salariale, de la poche du patronat, et de l’état. En aucun cas, ils ne veulent pas perdre leur privilège, ils continueront à dialoguer sans nous, à faire de manifestations bidon et à éteindre la colère qui gronde.
Regarder les bourses de travail ; en une époque pas si lointaine ; c’étaient des lieux d’effervescences ou les ouvriers, chômeurs, étudiants pouvaient se côtoyer, ou le mot « solidarité » avaient vraiment du sens, ou ils apprenaient des uns et des autres. Aujourd’hui, elles sont vides de leur contenant, tout cela, car là encore, elles sont tenues et appartiennent aux élus syndicaux et à a leur structure.
Tous les outils de lutte, ils les tiennent d’une main de fer, assemblée générale, gréve et manifestations, ils ont encore les moyens de les manipuler ou de les détruire.
L’autonomie des luttes n’est pas seulement un rêve, ni une utopie, mais une nécessité, sinon nous resterons là où leur grosses magouilles électorale nous ont mené. Dans le mur de l’isolement et du triomphe du capitalisme et de tous ces travers.
Pas de changement sans révolution, pas de révolution sans changement.
Pour nous contacter:
- contact@cntaittoulouse.lautre.net (pour Toulouse et sa région)
- contact@cnt-ait.info ………….. (pour les autres régions)
- http://metallurgie.cnt-ait.info
- et la page facebook https://www.facebook.com/collectif.travailleurs.en.lutte
Imprimé par nos soins. Ne pas jeter sur la voie publique, faites tourner plutôt
Pour aller plus loin :
LES ELECTIONS PROFESSIONNELLES CONTRE LE SYNDICALISME
http://cnt-ait.info/2022/11/30/les-elections-professionnelles-contre-le-syndicalisme/
http://cnt-ait.info/2020/06/17/techniques-de-luttes/
Cher compagnon (lettre ouverte aux anarchistes qui militent dans les syndicats institutionnels)
https://cnt-ait.info/2023/09/05/cher-compagnon/
https://cnt-ait.info/2023/03/17/49-3/
Gagner avec les méthodes des gilets jaunes ou perdre avec celles des syndicats
https://cnt-ait.info/2023/03/14/gagner-methodes-gj/
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Posteface : Les syndicats tournent la page de l’union, sept mois après la réforme des retraites (article du Monde du 4 décembre 2023)
Lors du mouvement des retraites nous avions dénoncé l’aspect factice de l’intersyndicale, simple alliance de circonstance, et analysé que le gouvernement jouerait le pourrissement car il savait qu’elle ne durerait pas car la perspective des élections syndicale de l’automne la ferait voler en éclat, chaque boutique syndicale reprenant ses billes pour faire sa campagne et ainsi espérer avoir la plus grande part du gâteau. En effet, le niveau de financement des syndicats par l’Etat est fonction du résultat à ces élections … Les syndicats disent défendre les travailleurs, ils défendent surtout leur business et leurs postes d’agents de pacification sociale … Ci-dessous extrait de l’article du Monde :
« Les huit leaders des organisations de salariés se sont accordés pour mettre en sommeil l’intersyndicale, un « outil » qui leur avait permis de faire front commun face au pouvoir exécutif durant la crise sociale du printemps. Ils promettent néanmoins de se revoir.
Accrochages
Au premier semestre, l’intersyndicale avait affiché une cohésion sans faille, tous ses membres étant résolument contre le report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Aujourd’hui il n’y a plus de thème aussi fédérateur qui procure l’envie de battre le pavé derrière une banderole commune.
Qui plsu est l’entente entre les protagonistes a été troublée par les élections professionnelles en cours, avec plus de 70% des instances de représentation des salariés qui doivent être renouvelées durant cet automne. Dans plusieurs entreprises comme Airbus, la campagne a été rude, donnent lieu – localement – à des accrochages qui ont rejailli sur les relations entre responsables nationaux.
Autre motif de crispation : l’attitude de Mme Binet, qui, aux dire de plusieurs de ses homologues, traduirait un désir de prendre le leadership de l’alliance, ce dont l’intéressée se défend. Des responsables confédéraux expriment aussi une forme d’agacement, face à la publicité que l’intersyndicale offre à des organisations non représentatives à l’échelon interprofessionnel (FSU, Solidaires, UNSA).
Toutefois, les participants veulent capitaliser sur la dynamique impulsée. Pour M. Hommeri « l’intersyndicale [leur] a donné une force et une visibilité positive dans l’opinion publique », atout qu’il ne faut « désormais pas gâcher ».