Encore une fois, le 6 juillet dernier, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France pour les conditions indignes dans lesquelles les prisonniers sont entassés dans les prisons. La CEDH estime que – « en raison des conditions de détention du fait de la surpopulation carcérale » – la République française viole l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui stipule « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants».
Mais ces condamnations répétées de la plus haute Cours de justice européenne n’empêchent pas la machine à enfermer de fonctionner toujours plus, au contraire. Dans la même semaine que la France était condamnée pour surpopulation carcérale, les tribunaux prononçaient plus de 742 peines de prison (dont 600 incarcérations immédiates) suite au soulèvement de colère qui a éclaté après l’assassinat de Nahel par des policiers. Pour mémoire en 2005, après 3 semaines de soulèvement, 400 personnes « seulement » avaient été incarcérées, montrant ainsi la rage d’enfermement qui saisit toujours plus les institutions républicaines. Car le tort principal des embastillés a été souvent d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, en tout cas ne justifiant pas des peines de privation de liberté aussi sévères au regard de leur propre loi …
A titre d’exemple de ces cas d’injustice flagrante, Thierry a été condamné à 18 mois de prison dont 6 fermes pour délit d’« embuscade en réunion » (article 2 22-15-1) alors même que l’avocat des policiers plaignants a déclaré que «les faits ont eu lieu dans la pénombre ne permettant pas aux policiers de percevoir correctement l’action en détail » ! Un jugement inique et une condamnation pour l’exemple une fois de plus !
Nous avons été nombreuses et nombreux à exprimer notre solidarité pendant les émeutes. Notre solidarité doit se poursuivre maintenant que les évènements sont passés et même si une info chasse l’autre sur les réseaux sociaux.
Thierry a reçu dans sa geôle des courriers qui lui permettent de conserver le moral, même si les conditions de détention sont éprouvantes. Comme pour tout prisonnier, les courriers reçus – même quelques mots – apportent un soutien moral précieux. Toute aide financière solidaire est aussi la bienvenue pour permettre de cantiner, car en prison tous les prix sont exagérément chers.
Comme le dit le CASSIS (Collectif d’Autodéfense et de Solidarité en Soutien aux Inculpé.e.s Stéphanois.e.s ) : « La police tue et la justice pénale, dans sa continuité, ostracise, appauvrit et détruit des vies déjà mises à mal par le système capitaliste. Ne laissons pas seules les personnes jugées et incarcérées pour rien ! »
A bas l’Etat, sa police et ses prisons !
Des compagnons solidaires
Initiative.42@cnt-ait.info, contact@cnt-ait.info
PS : Si vous souhaitez connaitre le numéro d’écrou de Thierry pour lui écrire, ou les coordonnées bancaires de la prison pour l’aider à cantiner, adresser un mail à initiative.42@cnt-ait.info ou contact@cnt-ait.info