Récemment, nous avons assisté à un nouvel exemple de lutte des travailleurs pour améliorer les conditions de travail, qui s’est vite terminée, mais qui a montré les opportunités et les difficultés pour les luttes des travailleurs en dehors des syndicats officiels.
Les conducteurs de la société JKP Autotransport de Pančevo ont présenté à la direction de la société, fin août, une demande d’augmentation de salaire. Le salaire moyen des conducteurs est jusqu’à présent d’environ 45 000 dinars (380 euros) et leur demande était de porter le salaire net à 70 000 dinars (600 euros), sous la menace d’une grève le lundi 2 septembre si leur demande n’est pas satisfaite. « Nous demandons une augmentation de salaire en fonction du travail que nous effectuons. Une attention particulière est accordée aux mauvaises conditions de travail : les bus sont en très mauvais état, les salaires sont insuffisants, le coût de la vie est en augmentation constante. »,. Les arguments des chauffeurs sont complètement justifiés, même si leurs salaires peuvent être légèrement supérieurs à la moyenne en Serbie, ils sont encore trop bas pour couvrir le coût de la vie. Cela est particulièrement vrai si les travailleurs ont une famille, des enfants dont il faut payer les études, une personne sans emploi à charge, un loyer à payer, situations qui sont très courantes. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles de nombreux conducteurs ont quitté l’entreprise cours des dernières années et que les salariés sont passés de 170 à 120 à en peu de temps.
Bien que des représentants de deux grands syndicats jaunes existent déjà au sein de la compagnie JKP de Pančevo, les conducteurs, apparemment conscients de la nature frauduleuse de ces syndicats servant les intérêts du patron et de l’État, ont décidé de s’auto-organiser. Ainsi, le 2 septembre, en l’absence de réponse positive de la part de la direction, 49 d’entre eux ont présenté des certificats d’absence temporaire du travail (congé de maladie) jusqu’à nouvel ordre. Il convient de garder à l’esprit que, en outre, 20 autres conducteurs étaient en vacances. C’est ainsi que cette démarche créative et cette méthode de combat ont permis aux conducteurs qui ne font pas partie d’un syndicat « représentatif » et donc interdits de faire grève légalement de suspendre le travail sans pouvoir en supporter légalement les conséquences. Cela a complètement paralysé les transports en commun à Pančevo, puisque seulement un quart des trajets prévus ont effectivement été réalisés.
La direction a immédiatement compris que les chauffeurs étaient sérieux et a été forcée de réagir. Bien sûr, comme toujours, les patrons l’ont fait en utilisant les méthodes les plus odieuses et en essayant de tromper et d’effrayer les travailleurs rebelles afin de continuer à garder pour eux seuls leur grosse part du gâteau. Au cours des entretiens, les travailleurs ont été informés que « les conditions économiques ne permettaient pas d’augmenter leurs salaires » et se sont vus offrir une aide de 10 000 dinars par mois (85 euros) jusqu’à la fin de l’année. Les chauffeurs ont refusé catégoriquement cette aumône, mais une série d’intimidations par les médias ont suivi, répandant le mensonge selon lequel ce mouvement obligerait l’entreprise à faire faillite, que tout le monde perdrait son emploi et que le transport serait alors pris en charge par une entreprise privée. Des syndicats jaunes officiels, connus pour avoir calmé et sapé toutes les grèves précédentes, et pour avoir conclus des accords favorables aux patrons, ont condamné cette grève et condamné les grévistes, affirmant qu’ils cherchaient intentionnellement à provoquer une procédure de faillite. Malheureusement, les chauffeurs ont cédé à la pression et ont accepté l’aide ponctuelle offerte.
Il est clair pour tous que les personnes qui luttent pour une vie digne ne sont ni coupables ni responsables de la chute des entreprises publiques, ni que l’amélioration de leurs conditions de vie misérables n’y contribuera. La destruction de ces entreprises se déroule devant nos yeux depuis des décennies et il est clair qu’elles sont toujours exécutées par des administrateurs (souvent avec le soutien de responsables politiques), dans le but de privatiser et d’enrichir complètement certains individus.
Bien que les conducteurs n’aient pas réussi à atteindre leur objectif initial, en l’absence d’une meilleure organisation et du soutien des utilisateurs, ils ont montré le pouvoir que la classe ouvrière avait entre ses mains et comment il était possible d’obliger l’État et les patrons à réagir et à faire des concessions. Il est maintenant nécessaire de prendre ces mesures encore plus au sérieux et de créer des conditions d’infrastructure – en créant des syndicats non corrompus et combatifs.
Supporter les luttes [auto-organisées], sans céder, jusqu’au bout !
Borba vozaca JKP Autotransport
Nedavno smo bili svedoci još jednog primera radničke borbe za poboljšanje uslova rada, koja se brzo završila, ali je ukazala na probleme i mogućnosti radničke borbe van zvaničnih sindikata.
Vozači JKP Autotransport Pančevo krajem avgusta su rukovodstvu firme podneli zahtev za povećanjem plata. Dosadašnja prosečna plata vozača je iznosila oko 45.000 dinara, a njihov zahtev je bio da se neto plata poveća na 70.000 dinara, pod pretnjom štrajka od ponedeljka, 2. septembra, ako im se zahtev ne ispuni. ’’ Povećanje plate tražimo shodno poslu koji obavljamo. Posebnu napomenu stavljamo na loše uslove rada i to: autobusi su u jako lošem stanju, neadekvatno se obračunavaju plate, konstantno rastu troškovi života.’’, naveli su u svom zahtevu. Argumenti vozača su potpuno na mestu, i iako su njihove plate možda nešto iznad prosečnih, i dalje su preniske i za puko pokrivanje troškova života. To je posebno tačno ukoliko radnici imaju porodice, decu koja se školuju, izdržavaju nekoga ko nema posao, plaćaju stanarinu, što je sve veoma čest slučaj. To je jedan od važnih razloga zbog koga je mnogo vozača napustilo ATP tokom poslednjih godina, te se njihov broj u kratkom roku smanjio sa 170 na 120.
Iako predstavništva dva velika, žuta sindikata već postoje u ATP Pančevo, vozači su, očigledno svesni prevarantskog karaktera ovih sindikata koji služe interesu gazda i države, odlučili da se sami organizuju. Tako su u drugog septembra, budući da nikakvog pozitivnog odgovora od rukovodstva nije bilo, njih 49 dostavili potvrde o privremenoj sprečenosti za rad (bolovanju) do daljnjeg. Treba uzeti u obzir da je pored toga još 20 vozača bilo na godišnjem odmoru, pa je ovaj kreativan potez i metod borbe, kojim su vozači koji nisu deo „reprezentativnog“ sindikata pa samim tim nisu u prilici da zakonski stupe u štrajk, pronašli način da obustave rad a da zakonski ne mogu da snose posledice zbog toga. Time su uspelida u potpunosti parališu javni prevoz u Pančevu, budući da je samo četvrtina planiranih polazaka zaista i ostvarena.
Rukovodstvu je odmah postalo jasno da su vozači ozbiljni, te su bili prinuđeni da reaguju. Naravno, kao i uvek, to su radili koristeći se najgnusnijim metodama i pokušajima da prevare i uplaše pobunjene radnike, kako bi zadržali svoj masni deo kolača. Na pregovorima je radnicima rečeno kako nema uslova da se povećaju plate, a umesto toga im je ponuđena pomoć od 10.000 dinara mesečno do kraja godine. Vozači su ovo odbili, ali onda je usledila serija zastrašivanja putem medija, pre svega širenjem laži da će firma biti prinuđena da ode u stečaj, da će svi izgubiti posao, a da će prevoz preuzeti privatna firma. Zvanični, žuti sindikati, koji su poznati po umirivanju i podrivanju štrajkova, kao i sklapanju sporazuma koji odgovaraju gazdama, ogradili su se od ovog štrajka i osudili štrajkače, tvrdeći da ovi namerno pokušavaju da izazovu stečajni postpuak. Nažalost, vozači su podlegli pritisku i pristali na ponuđenu jednokratnu pomoći.
Svima je jasno da ljudi koji se bore za dostojanstven život nisu krivi ni odgovorni za propadanje državnih firmi, niti da poboljšanje bednih uslova njihovog života tome neće doprineti. Uništavanje tih firmi nam se odigrava pred očima već decenijama, i jasno je da ih uvek sprovode direktori (često uz podršku političara, u cilju potpune privatizacije i bogaćenja pojedinaca.
Iako vozači nisu uspeli da ostvare prvobitnu nameru, u nedostatku bolje organizovanosti kao i javne podrške, pokazali su moć koju radnička klasa ima u svojim rukama i kako je moguće primorati državu i gazde na reakciju i ustupke. Sada je potrebno još ozbiljnije prići ovakvim akcijama, i stvoriti infrastrukturne uslove – stvaranjem borbenih nekorumpiranih sindikata.