Contre le capitalisme ضد الرأسمالية

ننشر هنا هذه المقالة التي وصلت إلى البديل اليوم بالذات (14-12-2008) من رفاقنا في CNT AIT في فرنسا. بكل أسف لا نستطيع ترجمتها إلى العربية. في خطوطها العريضة، في هذه المقال يبين الكاتب أن النضال من شأنه تحقيق إنتصارنا على الرأسمالية, وهو ينتقد بشدة الموقف الهزائمي الذي يتخذه اليوم جزء كبير من اليسار. ففي لبنان أكثر من أي بلد آخر نسمع كل يوم ردوداً من نوع: لا نفع من التظاهر، لا نفع من الكتابة، لا نفع من التنظيم.. سوف تفعل الحكومة ما تشاء شئنا أم أبينا.. والفساد لا حول ولا قوة..  أكثر من هذا بعض اليسار اللبناني يصرح اليوم دون حياء أن الرأسمالية طريق مرور لا بد منه..

في هذا المقال يفسر الكاتب الرفيق كيف أن العمال لا يستطيعون الإنتظار طويلا.. بل سيطفح الكيل ذات يوم وهذا حتمي.. وهو يعطي مثال رب العمل الهندي الذي تمَّ سحلُهُ في الأيام الأخيرة على يد عماله. وما يحصل في اليونان وأيطاليا وفرنسا هي بوادر لثورة جديدة لأن العمال والكادحين لن يقبلوا بإستغلالهم. في لبنان اليوم تكثر الشركات الأجنبية التي تستثمر في البلد (الله يكتر خيرها) ولكن العقود التي تعقدها مع العمال (غالبيتهم من حاملي الشهادات الجامعية) في السربرماركات والقهاوي (ستاربكس) هي عقود مؤقتة والأجور هشة وكل ذلك يتم تحت شروط قاسية تطلب المردود والتيقظ  والنشاط الدائمين، وهي معايير جديدة لدين جديد إسمه الماركتينغ والسوق الحرة والدينامية وغير ذلك من التفاهات.. لو لم نكن ضد الستالينية بعمق لكنا ترحمنا على عهد هذا الشيوعي المزيف… وشبابنا يضطر القبول بهذه الشروط، لا سيما وأن أبواب الخليج بدأت تقفل,

اليسار اللبناني أمام كل هذا لا ينطق ببنت شفة والمثال الأبرز الحزب الشيوعي اللبناني الذي يتلطى خلف نضالاته الكلامية ضد الصهونية والأمبرليالية (ما عيرها) وبوش إلى جانب بلد الحريات سوريا البطلة.

                                         البديل الشيوعي التحرري- لبنان       

Nous ne voulons pas payer pour leurs crises Vous pouvez regarder les infos de la télé, lire les journaux : les luttes
sociales dans le monde ne font pas la première page, ni la deuxième.
Y compris dans le milieu dit militant, les négateurs sont à l’oeuvre
et les défaitistes sont à leur travail. Il y a ceux qui nous promettent
qu’ils ne se passera rien et ceux qui voient systématiquement la main de
la
CIA (ou le risque néofasciste, au choix) derrière le moindre mouvement
de collégiens. Rares sont ceux qui tentent de déchiffrer, dans ce monde
en plein chamboulement, les signes d’une résistance sociale.

Pourtant, ce travail est d’importance. Car le capitalisme en déroute a
besoin de temps pour se refaire une santé. Pour lui, il est primordial que
tous ceux qui se battent sur cette planète soient inaudibles, car rien
n’est plus contagieux que l’exemple de mouvements populaires : c’est
pourquoi les médias ne feront jamais ce travail d’information pour nous,
ni les politiciens. Certes, on peut déduire de la victoire annoncée
d’Obama aux USA [article écrit fin octobre 2008], de la montée dans les
sondages de Besançenot, qu’il se passe quelque chose sur cette planète qui
ressemblerait à une inflexion idéologique, mais ces éléments d’infos
largement affichés dans les médias ne le sont pas pour rien. L’un comme
l’autre, ces politiciens et leurs semblables, s’ils ont en commun de se
présenter comme porteurs d’espoirs, sont avant tout des pions de la
stratégie de la bourgeoisie qui consiste à temporiser, à nous faire nous
promener d’une illusion à une autre, à éviter tout passage des masses à
l’action. Et cela se comprend car…

QUAND LES OUVRIERS SE BATTENT, LES PATRONS TRINQUENT

Depuis des mois, les USA font les gros titres de l’info. Mais, bien peu de
lignes sont consacrées à la grève massive chez Boeing ! Pourtant, le géant
mondial de l’aéronautique est depuis le 6 septembre à ce jour (1er
novembre) paralysé par une grève votée par 87 % de ses 27 000 ouvriers
mécaniciens. Le syndicat des mécaniciens, l’International association of
machinists and aerospace workers (IAM) exige des augmentations salariales
de 13 % sur une durée de contrat de trois ans et refuse le recours de
Boeing à la sous-traitance. La direction de la firme de Chicago ne veut
pas aller au-delà d’une augmentation de 11 %, sans tenir compte de primes
diverses. L’IAM n’est certainement pas révolutionnaire. Mais elle n’a pas
hésité à mener une grève dure. Et sa base est motivée à faire cracher le
morceau au patronat. En tout cas, la grève coûte cher à Boeing, et ça,
c’est déjà positif : son bénéfice est tombé au troisième trimestre à 685
millions de dollars, soit 96 cents par action, contre 1,1 milliard (1,44
dollar) un an plus tôt. Les analystes estiment que chaque jour de grève
représente 100 millions de dollars de chiffre d’affaires perdus.

Autre exemple de réaction ouvrière à une pression insupportable : en Inde.
Bien que ce pays soit traversé par une multitude de conflits de classe,
jamais une information globale n’est donnée par nos médias. C’est à
travers ce qui est présenté comme un fait divers que l’on peut apprécier
la température sociale. Elle a l’air chaude. Le 22 septembre dernier le
conflit social affectant une entreprise de la banlieue industrielle de New
Dehli a tourné à l’émeute. Le PDG a été lynché par 200 anciens employés
furieux d’avoir été licenciés et touchés dans leur dignité. Ses
ex-salariés d’une filiale indienne de l’équipementier automobile italien
Graziano Transmissioni India avaient été conviés par leur ancien patron à
une réunion de conciliation. En fait de conciliation, le patron demandait
à chacun une lettre d’excuses. Le comble de l’insolence. Furieux, les
travailleurs rassemblés devant l’usine s’y sont engouffrés lorsque les
grilles se sont entrouvertes pour laisser passer une voiture. La foule a
détruit les automobiles stationnées dans le parking, enfoncé les vigiles
et frappé le PDG. Les heurts ont fait, en tout, un mort (le patron) et une
quarantaine de blessés dont vingt-trois ont été hospitalisés en soins
intensifs. Rendu probablement prudent par la vigueur de la réaction, le
ministère indien du travail a déclaré qu’il conseillait aux patrons de ne
pas trop exaspérer leurs exploités… On ne sait jamais en effet…

ET QUAND LA VAGUE MONTE, LES CRÉTINS VOIENT DU CALME PLAT

Ainsi donc d’un bout à l’autre de la terre des ouvriers se battent,
passent à l’offensive, infligent à leurs chefs pleins de morgue des pertes
physiques et matérielles considérables. Mais nos vieux gauchistes
continuent à tenter de bercer le bon peuple sur l’air de “inutile de faire
quoi que ce soit, de toute façon, c’est perdu d’avance”. Ainsi, l’un d’eux
écrit : “Bref, il n’y aura ni chute finale du système, ni lutte finale qui
l’abattra. Après une bonne purge dans les circuits financiers, … des
restructurations dans les milieux financiers, les choses vont redevenir
comme avant. L’Etat se retirera peu à peu de l’économique… vont sagement
retrouver leur rôle (rappelezvous mai 68 !)… en préparant les prochaines
élections et… en attendant la prochaine crise”. Ce qui n’a d’ailleurs pas
empêché l’intéressé d’être un pilier de ces organisations pendant des
années… mais, bon, on est bien obligé de les critiquer un peu maintenant,
pour tenter d’être crédible !

Bref, ce à quoi nous assistons dans ce pays, du grand silence des
syndicats jusqu’aux discours les plus creux, n’est pas autre chose que la
tentative de provoquer le découragement de tous ceux et celles qui,
aujourd’hui, sentent que c’est le moment de porter des coups de boutoirs à
un système qui trébuche.

Pas de perspective de lutte ? Plus près de nous encore, en Grèce, voici,
transmis par des copains de là-bas, ce qui s’est passé le 21 octobre
dernier : “La réponse de la population grecque à la crise sociale fut déjà
immédiate l’année passée, de grandes manifestations ont eu lieu et
beaucoup d’anarchistes y ont participés activement. Cette année la lutte
continue. Le 21 octobre grève des services publics et privés, … les
transports publics ne fonctionnent que pour permettre de se rendre à la
manifestation et les hôpitaux acceptent seulement des cas d’urgence. Les
couches moyennes ellesmêmes se sont mises en grève le 22 octobre, sous le
slogan “On ferme pour qu’ils ne nous ferment pas”.La manifestation, qui a
eu lieu le 21 octobre, a attiré beaucoup de monde, même les retraités, qui
sont tellement touchés par la crise. La présence des lycéennes et des
collégiennes sous le panneau “C’est pas les livres, c’est pas les notes,
ce qu’ils nous volent c’est notre vie” était dynamique, 150 lycées et
collèges sont en grève depuis le début d’octobre. Les étudiants et les
ouvriers étaient également très vindicatifs. La manif commence et des
anarchistes entrent dans une banque, qui normalement devait être en grève,
ils font sortir tout le monde et ensuite ils détruisent les ordinateurs,
l’ATM, les vitrines et ils y jettent un cocktail molotof, la réaction des
jeunes qui étaient dehors, étaient assez encourageante, ils criaient
contre les briseurs de grève et plusieurs d’entre eux stimulaient les
anarchistes à sortir l’argent et à le distribuer”.

En Italie, fait symptomatique, c’est autour de ce même mot d’ordre “Nous
ne voulons pas payer leurcrise”, que grandit un énorme mouvement de
masse, ce qui fait écrire à un internaute sur le forum de la CNT-AIT Caen
: “Ce qui se passe en Italie est très important. Cela rappelle ce qui a
été fait en France lors du mouvement anti CPE. Comme en France, il y a une
très grosse mobilisation nationale, toutes les villes sont touchées par
des mouvements, des grèves et des occupations. Il y a dans ces
manifestations non seulement des étudiants et des lycéens, mais aussi des
professeurs et apparemment des gens qui n’appartiennent pas à l’éducation
mais sont solidaires avec ce mouvement.

D’après ce que j’ai pu lire en italien, et de ce que j’ai pu comprendre,
s’organisent des meetings ou des centaines d’étudiants discutent et
débattent pour savoir comment développer la mobilisation. Ces assemblées
ont lieu dans des endroits publics et sont ouvertes à tous. Bien sûr ce
mouvement se situe dans un contexte différent de la France de 2006, à
savoir qu’outre la grosse attaque qui est menée (réduction massive de
financement de l’éducation, réduction massive du personnel, on parle de 87
000 suppressions de postes) il y a tout le poids de la crise financière
qui s’est invitée. Beaucoup de manifestants ont scandé “Nous ne voulons
pas payer la crise”. La jeune génération est dans la rue, inquiète de son
avenir, et il est encore plus sombre avec les perspectives de récession
qui sont devant nous. Ce mouvement a été très peu médiatisé en France. En
fait la bourgeoisie française a peur d’en faire la publicité et que cela
réveille les souvenirs du printemps 2006. Depuis 2003 les ouvriers
reprennent une dynamique mondiale de luttes ; dans le contexte de crise
actuelle, ces luttes vont se développer. On est encore loin de la
révolution, mais toutes ces luttes de résistance contre les mesures que
vont de plus en plus prendre tous les Etats du monde sont nécessaires pour
que se développe la conscience que ce système est pourri, qu’il ne peut
plus rien apporter et qu’il faut le détruire.”

Alors, les amis, ne baissons pas les bras. Si chacun prend ses
responsabilités, non seulement nous ne payerons pas leur crise mais eux
payeront pour leurs crimes. Haut les coeurs !

J.-C.

                                                                

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