AUSCHWITZ : NE PAS OUBLIER ! Contre l’antisémitisme, ni oubli ni circonstances atténuantes

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Contre l’antisémitisme, ni oubli

ni circonstances atténuantes

Alors que l’antisémitisme répand de nouveau ses vapeurs méphitiques, y compris chez certains qui s’autoproclament « antifascistes »,

Il nous a semblé urgent et nécessaire de rappeler des faits historiques incontestables, qui tracent des lignes rouges infranchissables.

Franz Fanon disait « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous« .

Cette mise en garde s’applique aussi aux anarchistes. En effet, le décret du 28 septembre 1941 de la Militarbefehlshaber in Frankreich (MBf, commandement militaire des troupes nazies en France), plus connu sous le nom de « code des otages », qui réglementait la procédure du choix et de l’exécution d’otages dans ses moindres détails, distinguait clairement les catégories des ennemis idéologiques du Reich à cibler prioritairement pour les exécutions : les Juifs, les gaullistes, les communistes et les anarchistes. L’Avis du 14 décembre 1941, annonçant la première exécution mise en application de ce décret, affichait clairement les intentions nazies : « Cent juifs, communistes et anarchistes seront fusillés … » Par ailleurs cet avis annonçait également qu’ «un grand nombre d’éléments criminels judéo-bolcheviks seront déportés aux travaux forcés à l’Est ». Le projet nazi d’extermination était en marche … (lire en ligne notre article : 14 décembre 1941 :« Cent juifs, communistes et anarchistes seront fusillés … » http://cnt-ait.info/2024/02/22/14-decembre-1941/)

Dans cette brochure nous avons voulu rassembler quelques portraits d’anarchistes qui furent déportés à Auschwitz par les Nazis. Les motifs de ces déportations étaient multiples : motifs raciaux pour les compagnons Juifs, souvent des migrants pauvres qui fuyaient la misère et les persécutions dans leurs pays d’origine ; motifs politiques pour les compagnons français, espagnols ou italiens – encore des migrants …- souvent des vétérans de la Guerre d’Espagne et donc qui présentaient une menace « terroriste » potentielle de par leur expérience des armes. Mais pour les Nazis, tous représentaient une menace et ils furent pourchassés, traqués, raflés, déportés et parfois assassinés avec la même rage mortifère.

Nous avons aussi rassemblé des témoignages d’anarchistes qui aidèrent à sauver des Juifs, qu’ils considéraient comme leurs compagnons puisque les Nazis leurs réservaient le même sort. Comme l’expliquait Federica Montseny, une des militantes anarchiste de premier plan de la Révolution Espagnole de 1936 :

« Des milliers d’Espagnols et de juifs se sont retrouvés, pour mourir ensemble, dans les camps d’extermination, en France, en Allemagne, en Pologne. Mauthausen, Gusen, Buchenwald. Dachau, Auschwitz, sont autant de stations d’un calvaire gravit ensemble. Des liens indestructibles se sont tissés entre vous et nous… Tous les juifs qui moururent à notre côté n’étaient pas des libertaires; tous les espagnols morts ne l’étaient pas non plus. Mais tous étaient victimes d’une même réaction, d’une même haine, d’une même entreprise de destruction des forces vives et progressistes de l’humanité. Et cela, il ne faut pas l’oublier. »

Certains nous disent que l’antisémitisme actuel n’a plus rien à voir avec l’antisémitisme des années 30. Nous ne partageons pas ce point de vue. L’antisémitisme a toujours le même visage, celui de la haine de l’autre, et toujours la même finalité : faire diversion en créant un bouc émissaire pour souder une communauté idéologique. L’antisémitisme est toujours le marqueur des systèmes totalitaires, que ce soit avant-hier le féodalisme catholique médiéval, hier le nazisme ou le stalinisme, aujourd’hui l’islamisme.

Ni oubli, ni circonstance atténuante ou contexte : l’antisémitisme est consubstantiel du nazisme. Tous ceux qui professent l’antisémitisme – quels que soient leurs motifs – sont aujourd’hui comme hier des ennemis des anarchistes, qui les combattent sans merci.

Des militantes et militants de la CNT-AIT

Affiche du DAS, groupe des anarchosyndicalistes allemands en exil à Barcelone, réalisée en 1937 par Arthur Lewin, qui fut par la suite déporté à Auschwitz.Les avions, sous la direction d’Hitler, se dirigent vers la France représentée par un enfant souriant. Le slogan, d’autant plus prophétique que l’affiche a été réalisée en 1937 :« Aujourd’hui, l’Espagne,
demain, le Monde ».
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