Bref résumé historique du Parti Communiste de Birmanie

Le Parti communiste de Birmanie (PCB), est un parti communiste clandestin au Myanmar (Birmanie). C’est le plus ancien parti politique existant dans le pays.

Fondé en 1939, le PCB a joué un rôle structurant dans la naissance du nationalisme birman. Il a d’abord combattu les forces coloniales britanniques, certains de ses militants faisant même alliance avec l’armée impérialiste militariste fasciste japonaise, avant de rejoindre l’armée impérialiste libérale colonialiste anglaise dans une alliance temporaire pour expulser l’invasion de l’armée impériale japonaise du Myanmar à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au cours des dernières années de la guerre, le PCB a aidé à établir une coalition politique et militaire de gauche appelée la Ligue antifasciste pour la liberté du peuple (AFPFL, Anti-Fascist People’s Freedom League).

Cependant, la faction modérée (sociale-démocrate) de l’AFPFL est devenue la force politique dominante du gouvernement du Myanmar après l’indépendance du pays en janvier 1948. Cela a entrainé des tensions avec le PCB, qui finit par être expulsé de l’AFPFL, le gouvernement réprimant les activités politiques du parti, incitant les dirigeants du PCB à fuir la capitale Rangoon. En avril 1948, sous influence e avec l’appui matériel de la Chine maoïste voisine, le PCB a alors commencé une insurrection de quatre décennies dans la campagne, qui a commencé par une insurrection armée à Paukkongyi, dans la région de Pegu (actuelle région de Bago), et s’est terminée par une mutinerie interne et la fuite des dirigeants du parti vers la Chine.

Actuellement fort de 3 000 partisans, il opère clandestinement près de la frontière avec la Chine et serait selon certains analystes  impliqué dans le trafic d’opium dans la zone du « triangle d’or »  avec divers groupes relevant du crime organisé. Il coopérerait également avec l’Union nationale karen. Le secrétaire  général du parti est actuellement Kyin Maung.

Le Triangle d’Or désigne une vaste région partagée entre les hauts plateaux de Thaïlande, du Laos et de la Birmanie. Il s’agit encore à ce jour d’une des premières plaques tournantes dans le monde de la production et du commerce d’opium (Chouvy, 2002). Dans les années 70, suite à un changement radical de la situation géopolitique en Asie du Sud-Est avec l’intensification de la présence américaine au Vietnam et le recul conséquent de la Chine dans son appui équivoque des partis communistes de la région, le PCB dû se tourner vers d’autres moyens de financement.

Le triangle d’Or de la production d’Opium, zone d’opération du Parti Communiste Birman

Profitant d’une situation géopolitique chaotique dans la région et d’un État birman à l’économie boiteuse, le PCB s’imposa au cours des années 1970 et 1980 comme une puissante force militaire clandestine, boostée aux profits de la production et du commerce des opiacées. Bien que le PCB ne fût pas le premier mouvement de guérilla à profiter de la production et du commerce exponentiels d’opium dans la région, sa contribution au rayonnement du Triangle d’Or n’est cependant pas négligeable. (Chouvy, 2001).

Selon une déclaration parue en 2007, le parti serait favorable à une réconciliation nationale en Birmanie sous l’égide de l’ONU1.

À la suite du coup d’État de 2021 au Myanmar, les cadres du PCB se sont réarmés et sont rentrés au Myanmar. Le PCB a par la suite annoncé qu’il avait déclenché une « guerre populaire » contre le Conseil d’administration de l’État, la junte militaire créée après le coup d’État.

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Texte tiré de la brochure  » La révolution du printemps au Myanmar :Une révolution oubliée en cours  » 

Table des matières :

La révolution du printemps au Myanmar : Une révolution oubliée en cours.

La lutte anarchiste en Birmanie.

La lutte des travailleurs de Myanmar Pou Chen, sous-traitant d’Adidas.

Bref résumé historique du Parti Communiste de Birmanie.

Création d’une initiative de l’AIT au Myanmar.

Pourquoi les anarchistes ne soutiennent pas Aung San Suu Kyi 

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