Bil’in, vendredi 7 févier 2020, la 779ème manifestation hebdomadaire non violente contre l’occupation, la clôture / mur de séparation et les colons avait une couleur particulière : elle marquait nos 15 ans de luttes commune, israéliens et palestiniens côté à côte, dans le contexte du « plan trump »
Dans un midi d’hiver pluvieux, 20 militants israéliens de l’initiative des Anarchistes contre le mur se sont joints aux militants du village et de la région élargie. Nous avons convergé au centre du village, mais comme il pleuvait, nous avons voyagé en voiture vers la chênaie d’Abu Lamun, qui est située près du mur. De là nous avons marché jusqu’à la porte dans le mur de séparation en scandant nos slogans comme d’habitude …. tout en ajoutant des appels à la liberté pour Yonatan Polak(1), et contre le plan Trump.
À la porte, nous avons convergé, et comme il n’y avait pas de soldats pour nous accueillir, alors les gens ont allumé un grand feu de joie de pneus de voiture usagés et ont apporté quelques modifications aux installations de la porte, y compris en y suspendant des drapeaux palestiniens.
Après un long moment, nous avons marché jusqu’au point près de la colonie pour faire face aux colons lointains. Là, les militants ont allumé un autre grand feu de joie de pneus. Cet acte a reçu une réponse de soldats qui – avec un peu de retard – ont pris position sur la colline au-delà de la porte. Ils ont tiré quelques cartouches de gaz lacrymogène qui ont accéléré le retour des militants dans le village.
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(1) Yonatan Polak, graphiste du journal Haaretz, est l’un des fondateurs des Anarchistes contre le mur. En juillet dernier, il a été attaqué à coup de couteaux par des individus masqués qui l’ont traité de gauchiste. Il a été arrêté à de nombreuses reprises pour son activisme contre le mur de séparation. Sa dernière arrestation remonte au 6 janvier 2020, quand des policiers en civil sont venus l’arrêter sur son lieu de travail, au siège du journal de référence de la gauche israélienne, à la suite d’une plainte déposée par l’organisation de droite israélienne Ad Kan en 2018, plus d’un an avant. L’organisation d’extrême droite l’accuse d’organiser chaque semaine depuis 1983 des manifestations contre le mur et d’inciter les manifestants à agresser les militaires israéliens. En fait ces manifestations hebdomadaires, qui regroupent israéliens et palestiniens, sont non-violentes.
Lors de son jugement, le 9 janvier, il a dénoncé les mauvais traitements qu’il a reçus en prison (refus de nourriture, refus de soins médicaux). Il a également déclaré ne pas reconnaître l’autorité de la cours, refuser de déposer la caution de 140 euros pour être libre car il n’avait rien fait d’illégal ni d’illégitime, et que de toute façon il refusait toute coopération avec le système légal israélien. En conséquence, il est depuis lors maintenu en prison…
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Quatre ans de lutte continue et conjointe à Bil’in
jeudi 5 mars 2009
La semaine du 16 au 21 février 2009 a été commémoré le quatrième anniversaire de la lutte commune des Anarchistes contre le mur (ACM) avec le comité des habitants du village de Bil’in contre le mur de séparation, en cours de construction sur les terres confisquées aux paysans palestiniens par l’état israélien sous la protection de l’armée.
Toute la semaine, en plus de la préparation de l’anniversaire des 4 ans de manifestations du vendredi à Bil’in, les Anarchistes contre le Mur ont « visité » Ni’ilin lundi 16, mardi 17 et vendredi 20 Février.
A Bil’in le vendredi, plus de 100 Israéliens de la coalition contre le mur de séparation ont rejoint les Anarchistes contre le mur pour donner vie, ensemble, avec des militants internationaux et des centaines de Palestiniens du village et des autres régions (y compris une délégation de Ni’ilin) à l’événement. La manifestation, qui est partie en procession du centre du village pour rejoindre la route du mur, a été très animée.
Mais à peine avons nous essayé de nous rapprocher du chemin qui mène au mur de séparation, que les forces de l’État israélien nous ont recouverts de gaz lacrymogène. Nous avons reculé pendant un certain temps puis nous sommes revenus pour essayer de pousser encore et encore. Au final, nous avons réussi à poser le pied sur la route et y rester pendant environ une demi-heure avant de nous retirer.
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Les manifestations continuent à Jayyous, Bil’in and Ni’ilin (27/02/2009)
En Cisjordanie, dans les villages de Jayyous, Bil’in and Ni’ilin, les palestiniens ont été rejoints le vendredi par des israéliens et des activistes internationaux dans leurs manifestations hebdomadaires continuelles contre le mur israélien. Malgré un temps complètement pourri de pluie drue et de vent tempétueux qui a duré quasiment toute la journée, les habitants des trois villages ont pris part aux marches de protestations et ont essayé d’atteindre le mur en cours de construction, et qui les sépare de leurs propres terres.
A Jayyous, où 68 hectares de terres [agricoles] ont été rasées pour permettre le nouveau tracé du mur et quelques 1380 hectares supplémentaires vont être confisqués de façon permanente, une petite douzaine de manifestants ont bravé la pluie, en agitant des drapeaux palestiniens et en chantant des slogans contre le mur. Cependant, alors que la protestation marchait pour atteindre la fin du village et continuer sur la route qui mène au mur, les soldats ont commencé à lancer des grenades lacrymogènes et des grenades détonantes, rabattant les gens vers le village. Les soldats sont ensuite entrés dans les maisons, recherchant, harassant et intimidant les personnes. Peu après, l’armée à imposé un couvre-feu au village entier, comme une forme de punition collective de façon à effrayer les habitants pour qu’ils arrêtent leurs manifestations.
Il faut aussi noter que ces dernières semaines, Jayyous a été le site d’une intense répression, y compris des occupations militaires du village, et l’utilisation de balles réelles contre les manifestants (juste comme 9 jours auparavant, quand plus de 20 jeeps sont entrées dans le village et que les soldats ont assailli et occupé des maisons de palestiniens, jetant des grenades détonantes dans les maisons avant d’entrer en forçant leur passage à la pointe de leur fusil. 65 habitants, y compris les organisateurs des manifestations hebdomadaires, ont été arrêtés et interrogés, 17 d’entre eux étant par la suite arrêtés).
A Ni’ilin, les habitants se sont rassemblés après la prière du vendredi et ont essayé de marcher depuis la principale route du village dans la direction du mur. Le chemin a été bloqué par une jeep militaire, mais le terrain boueux rendait les déplacements rapides beaucoup plus difficiles. Les manifestants ont alors décidé de retourner au centre du village et d’aller vers la clinique, où ils ont pu se remettre en marche sur le bitume vers le site où le mur est en train d’être construit. Cependant une large présence militaire nous attendait derrière ce qui restait des oliviers (la plupart avaient été déracinés sans préavis ni dédommagement par l’armée 5 jours avant, ce qui avait déjà donné à des affrontements) plus loin sur la route, et les soldats ont attaqué la marche avec des gaz lacrymogènes et des grenades détonantes alors qu’ils avaient à peine dépassé les dernières maisons du village.
Alors que les troupes avançaient vers le village, les jeunes du village ont construit des barricades et ont essayé de les faire reculer avec des frondes et des feux d’artifice. Les soldats se sont finalement positionnés à la périphérie de Ni’ilin et ont tiré de très grandes quantité de lacrymo dans les rues et allées, auxquels les habitants répondaient avec des pierres. Les affrontement ont duré quelques heures, après lesquelles les troupes se sont retirées et ont quitté la zone. Quelques personnes ont été légèrement blessées par des tirs de grenades lacrymogènes et l’inhalation des gaz.
A Bil’in, les manifestants se sont rassemblés à midi et ont marché après la prière vers la route du mur. Les manifestants portaient une large banderole sur laquelle figurait les drapeaux des différentes factions politiques palestiniennes, comme un symbole d’unité, et d’autres bannières qui condamnaient le racisme de l’Etat d’Israël et les violences contre les civils, particulièrement celles survenues cette semaine à Silwan, à Jérusalem est, où l’armée a récemment donné des ordres de démolition dans le quartier de Bustan.
Malgré la pluie et les gaz lacrymogènes tirés par les troupes israéliennes stationnées de l’autre côté du mur, quelques manifestants ont réussi à passer la porte de la zone entre les deux murs de séparation et à y rester pendant environ 20 minutes, appelant à la paix et criant leur objection au vol de leur terre par l’Etat d’Israel. Quelques uns ont été blessé après avoir inhalé des gaz lacymogènes.
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Les activistes manifestent devant le Centre de détention de Jalameh (21/02/2009 )
Samedi 21 février, quelques 60 activistes se sont rassemblés devant le centre de détention de Jalameh (Kishon) dans le nord d’Israel, pour protester contre l’arrestation et la détention des camarades Samieh Jabareen & Ibrahim Mahajneh. Ils ont été arrêtés violemment par des officiers de police le jour des élections, 15 jours avant le rassemblement, pendant la manifestations dans la ville israelo-palestinienne de Umm al-Fahm contre la visite de deux leaders fasciste israéliens, Baruch Marzel, leader du Front national israélien, et MK Aryeh Eldad leader du parti de l’union nationale.
Les manifestants devant le centre de détention (qui retient quelques 700 prisonniers dont de nombreux prisonniers politiques palestiniens) ont fait du bruit, tapé sur des tambours et lancé des slogans en hébreu et en arabe contre l’occupation, le mur, la brutalité policière et pour la libération immédiate de Samieh, Ibrahim et des autres activistes politiques emprisonnés. Certains portaient des pancartes réclamant la liberté pour TOUS les prisonniers.
D’après des messages du site des Anarchistes contre le mur (http://awalls.org) et du blog de Ilan Shalif (http://ilanisagainstwalls.blogspot.com/)
RAPPEL : La répression contre les ACM s’est intensifiée depuis l’opération Plomb Durci. En effet, en décembre dernier, la police israélienne a exhumé de ses placards des plaintes contre les ACM, certaines vieilles de plus de deux ans ! Les charges portent sur des délits qui auraient été commis non seulement lors d’actions de protestation contre l’occupation ou contre l’attaque de l’Etat israélien sur le Sud liban en 2006, mais aussi à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme ainsi que lors du Premier mai.
D’une certaine façon, le Pouvoir met bien en évidence l’interconnection entre les différentes formes d’oppression et de luttes contre elles.
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