vendredi 29 juillet 2005
Depuis l’accident de Tchernobyl, on sait par expérience que l’accident majeur est possible. En France les autorités et le lobby nucléaire s’y attendent et prennent des mesures préventives pour dégager leurs responsabilités futures. Le meilleur moyen pour cela c’est de responsabiliser toute la population et d’associer à cette fin des ONG, individus médiatiques et communauté civile dans des opérations humanitaires de communication et de prévention de la catastrophe. En fait ces opérations ne visent qu’à l’habituation à la catastrophe.
Ce sont des simulations (comme à Paris ou à Belle- ville/Loire dernièrement) qui s’avèrent être des entreprises surtout de contrôle social totalement inopérantes et inconséquentes en termes sanitaires où le dispositif militaire est quasi absent, uniquement en arrière-plan, juste pour suggérer qu’en cas d’accident réel, c’est bien les militaires et eux seuls qui mèneraient les opérations de maintien de l’ordre et non la sécurité civile. Avec le bordel qui règne lors de ces simulations, et ce serait sans doute pire en cas d’accident, on comprend pourquoi les autorités se préparent à cacher tout simplement l’accident s’ils le peuvent mais surtout à l’encadrer militairement de façon conséquente. Le raccourci société nucléaire = société policière et militaire prendra alors tout son sens..
Ce sont aussi ces distributions de pastilles d’iode dans les agglomérations proches des centrales qui s’avèrent inefficaces si elles ne sont pas prises dans de bonnes conditions 1 à 2 heures avant l’exposition et inopé-rantes quelques heures après leur prise. Elles sont censées, en effet, protéger de l’iode radioactif afin que celui-ci ne se fixe sur la thyroïde, mais c’est masquer ainsi toute la gamme des autres radioéléments encore plus dangereux que sont les césium, thorium, uranium, etc., dont les effets et les durées de vie sont pires. Un gros bluff donc, vu le secret qui entourerait un accident et son rayon d’action ! Ce sont encore dans les médias ces révélations au compte-goutte des mensonges passés de l’état et des nucléocrates. Journaux radio ou télé y vont de leurs entrefilets ou émissions spectaculaires, procès, etc. qui découvrent les dégâts après les avoir tant tus. Il est nécessaire de s’interroger sur la raison pour laquelle les autorités acceptent de revenir sur des mensonges passés qu’ils ont tenus bec et ongle, comme le fait que les divers essais ou accidents radioactifs n’auraient provoqué aucun dommage. Nous assistons ici après le fait accompli, et grâce à une pseudo-transparence, à une vaste entreprise de manipulation pour l’acceptation par la société civile tout entière à cogérer la future et inévitable catastrophe et ses dégâts. Ce sont enfin, entres autres, ces plans de réhabilitation des territoires contaminés en Belarus qui, se basant sur un manque d’études sanitaires antérieures, refusent d’attribuer à l’accident de Tchernobyl les consé-quences de maladies causées par la contamination interne. Pour les nucléocrates la contamination interne n’existe pas car elle ne peut pas se prouver par des études statistiques, ce n’est donc que de la radio-phobie entretenue par les antinucléaires. Le but des nucléocrates est la préparation à la survie en milieu contaminé, au Belarus comme ailleurs, le codex alimentarus qui préconise des normes hautes admissibles dans l’alimentation, en est l’illustration. Cette mesure permettrait de minimiser les conséquences sanitaires d’un accident mais aussi d’accepter des denrées produites en territoires contaminés. Avec l’irradiation industrielle des aliments, pudiquement nommée ionisation pour pas effrayer le pèlerin, notre environnement s’avère des plus radieux.
Avec la Bombe, nous étions préparés au risque nucléaire militaire et sa destruction totale qui a engendré ce comportement d’aveuglement : Après moi la fin du monde. Mais le nucléaire en général et sa logique disciplinaire risquent bien d’être en attendant la fin de l’espoir d’un monde, celui d’un monde humain, émancipé et autonome, tel que nous le concevons. C’est sans doute pourquoi, à l’heure où les nucléocrates remontent de plus belle au front afin d’enfoncer plus loin le clou de la domination, à l’heure où ils ressortent leurs armes de prédilection (mensonges, manipulations, discours d’experts), que le 14 mars 2005, un groupe d’individus anonymes a interrompu dès son ouverture le séminaire européen SAGE * qui se tenait à Paris. Les nucléocrates présents ont été copieusement arrosés d’œufs pourris, de purin et de peinture. Juste “retour d’expérience”, évidemment trop symbolique, pour répondre à leur travail de défense de l’industrie nucléaire.
Syndicat intercorporatif de l’Essonne