EN MARCHE VERS LA PRIVATISATION TOTALE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

La crise du Covid a mis en évidence l’état de délabrement de notre système de santé publique en France, et particulièrement dans les hôpitaux. Cette situation n’est pas un hasard : il s’agit d’une politique délibérée, suivit depuis des dizaines d’années par tous les gouvernements, sans exception, de droite comme de gauche. Tous ont fermés des dizaines de milliers de lit, Macron n’a fait que poursuivre les politiques de démantèlement de Hollande, Sarkozy Chirac et même Mitterrand. Leur objectif est d’en finir avec le système de santé français qui a certes des défauts mais à surtout le grand avantage d’être universel et basé sur la solidarité. Sous prétexte de « trou de la Sécurité sociale », c’est une privatisation rampante que préparent les politiciens, pour le plus grand bénéfice des assureurs privés.

Les financiers espèrent bien profiter de la crise du Covid pour donner le coup de pied final qui fera s’écrouler le système de santé publique en France. Leur campagne d’influence de l’opinion publique bat son plein. Cet été, ils se sont payé une pleine page dans le journal de référence Le Monde pour faire la promotion de la privatisation de la santé. Sur les plateaux télés, les pseudos experts se succèdent pour distiller leur venin en faveur de la « libéralisation » de la santé publique…

Mais il y a un pays qui a déjà mis en œuvre la privatisation dont ils rêvent : l’Espagne. Or aujourd’hui, l’Espagne est le pays d’Europe où la situation du Covid est la plus catastrophique, avec des milliers de gens morts chez eux ou dans des résidences de personnes âgées, faute de place dans les hôpitaux. Les système de santé publique et les soignants sont au bord de la rupture, par manque de moyens, de lits, de personnels. Nous reproduisons ci-après (cliquer ici) un texte de nos compagnons du Syndicat de la santé de la CNT-AIT de Barcelone, qui expliquent le cauchemar de la situation du système de santé espagnol.

En Espagne les personnels hospitaliers ont fait confiance aux syndicats traditionnels pour essayer de freiner cette évolution fatale. Ils ont voté pour eux aux élections syndicales, ils ont écoutés les permanents syndicaux leur dire d’être raisonnables, de se contenter de se balader de journée d’action en journée d’action, sans mélanger leur lutte à celle des autres secteurs. Les travailleurs de la santé ont été spectateurs de toutes les tables rondes, round de négociations et autres « accords de sauvetage », laissant les permanents syndicaux parler en leur nom et à leur place. Bref, la révolte légitime des personnels a été anesthésiée par les syndicats classiques à coup de belles paroles et de promesses électorales sans lendemain. Voilà ce qui risque de nous arriver en France …

Le personnel hospitalier de l’AP-HP, qui n’a pas compté ses heures, n’en peut plus ! Nous ne sommes ni des super-héros ni des soldats qu’on sacrifie ! En plus du burn-out qui guette, des services ont été durement touchés par le Covid, des chefs de service ont aussi démissionné. CES FAITS SONT GRAVES. POURQUOI CE SILENCE COMPLICE DES SYNDICATS ?

Il est temps que cela change ! Pour des AG de luttes !

Face à l’inaction de toutes les structures syndicale, nous ne pouvons que compter sur nous-mêmes. Organisons nous en collectif, appelons à des AG de luttes de tous les personnels, pour discuter et réfléchir collectivement sur la situation actuelle et ce que nous pouvons faire ensemble, de façon autonome de tout parti ou syndicat traditionnel.

+ de lits, + de personnel, un salaire digne,
retrait de l’accord de trahison Ségur,
Pour un système de santé universel, socialisé, solidaire !
Vive la sociale !

Des travailleurs du secteur santé de la CNT-AIT (Anarchosyndicaliste)

Cochin-Broca –Hôtel-Dieu, septembre octobre 2020 cntaitcochin@gmail.com

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