
Retraites : massacre à la tronçonneuse (la démographie a bon dos …)
A entendre la propagande gouvernementale depuis plus de 25 ans, il semblerait que les habitants de ce pays ont contracté une sacrée mauvaise habitude. Un vice. Une tare même : figurez-vous qu’ils se sont mis dans la tête de vivre pendant leur retraite ! Un comble ! Selon un rapport officiel, chaque année ces gredins grignotent « 2 à 3 mois d’espérance de vie supplémentaires à partir de 60 ans ». Aussi, « aujourd’hui, les Français peuvent espérer vivre jusqu’à 77 ans et les françaises jusqu’à 84 ans » et cela alors qu’au bon vieux temps, « en 1950, l’espérance de vie était de 66 ans. ». Cette moyenne cache d’énorme injustices : l’espérance de vie d’un manoeuvre n’a rien à voir avec celle d’un cadre supérieur… or, ils doivent cotiser aussi longtemps l’un que l’autre ! Une petite « anomalie » qui laisse de marbre nos dirigeants…
Une situation aussi inacceptable ne saurait durer. Mis, par une opinion publique tatillonne, dans l’impossibilité de renouveler annuellement son exploit de la canicule de 2003 (15 000 décès « anticipés », comme on l’a dit joliment au Ministère de la santé), confronté à un virus de la grippe H1N1 qui devait marcher « comme en 14 » (plus précisément comme en 18) mais qui s’est avéré aussi inconséquent que les prévisionnistes des agences de notation, le gouvernement a décidé de prendre le taureau (à moins que ce ne soit un autre animal tout aussi cornu…) par les cornes. Avec des larmes de crocodile dans la voix, après avoir constaté que « Notre système des retraites » « est au cœur de la solidarité nationale » et que « tous les Français y sont très attachés », il nous présente « la » solution : nous obliger à travailler plus, plus vite, plus fort, plus longtemps.