Déclaration lue publiquement à la fin de la manifestation du Premier Mai à Montluçon

Compagnons, frères et sœurs de lutte !
Nous voici réunis en ce premier mai 2025, journée internationale de lutte des travailleuses et des travailleurs, sous le ciel menaçant de la triple oppression : le fascisme qui rampe et relève la tête partout dans le monde , le capitalisme qui exploite et les frontières qui divisent.
Du point de vue anarchosyndicaliste et anarchiste, notre message est clair et retentissant : plus jamais ça !
Le fascisme, sous toutes ses formes, religieuses ou politiques, qu’il se pare des oripeaux de la tradition ou qu’il arbore un vernis de modernité, est l’ennemi absolu de la liberté, de l’égalité et de la classe ouvrière.
Il se nourrit de la peur, de la haine de l’autre, et promet un ordre illusoire au prix de nos droits les plus fondamentaux. Il désigne des boucs émissaires, attise les divisions et rêve d’une société autoritaire où la pensée unique écrase toute velléité de contestation.
Nous, anarchistes, héritiers des révolutions sociales, nous nous dressons avec force contre cette idéologie mortifère.
Notre réponse est la solidarité, l’entraide, l’organisation autonome et la lutte sans relâche contre toutes les formes de domination.
Mais le fascisme n’est pas un accident de l’histoire. Il est le fruit vénéneux d’un système malade : le capitalisme.
Ce système, fondé sur l’exploitation de l’homme par l’homme, sur la course effrénée au profit et sur la destruction de notre planète, engendre les inégalités criantes, le chômage, la précarité et le désespoir qui nourrissent la bête immonde. La logique du capitalisme est celle de la concurrence, de la division, de la mise en opposition des travailleurs entre eux. Il érige des murs invisibles entre nous, nous empêchant de voir que notre ennemi commun n’est pas notre voisin, mais bien la bourgeoisie et ses valets politiques.
Contre l’exploitation capitaliste, organisons l’autogestion, la collectivisation et une économie au service des besoins de toutes et de tous !
Et comment ne pas évoquer les frontières, ces lignes tracées par les États pour diviser, contrôler et opprimer ? Elles sont le symbole de la barbarie nationaliste, le terreau fertile des guerres et des conflits. Elles transforment des êtres humains en « étrangers », en « indésirables », justifiant ainsi les expulsions, les discriminations et les violences policières.
Nous, anarchistes, sommes internationalistes. Notre patrie, c’est l’humanité entière. Notre solidarité ne connaît pas de frontières. Nous luttons pour un monde où chacun puisse circuler librement, où les richesses soient partagées et où la coopération remplace la compétition. À bas toutes les frontières ! Pour une libre circulation et une fraternité universelle !
Ce premier mai 2025 n’est pas un jour de commémoration passive. C’est un appel à l’action directe. C’est le moment de réaffirmer notre engagement antifasciste, anticapitaliste et internationaliste. C’est le moment de construire des alternatives concrètes, des réseaux de solidarité, des espaces d’autonomie où s’épanouissent la liberté et l’égalité.
Compagnons, que notre rage soit notre moteur, que notre solidarité soit notre force, et que notre idéal anarchiste guide nos pas vers un avenir de justice et de liberté pour toutes et tous !
Vive l’anarchie ! À bas le fascisme, à bas le capitalisme, à bas les États et leurs frontières !
CNT-AIT 03
initiative.03@cnt-ait.info