S’opposer aux Forces de Soutien Rapide (RSF) n’implique pas de se ranger du côté de l’État, en particulier pour les forces qui ont prévu la trajectoire de cette guerre dès le début. Cependant, aujourd’hui, la propagande dirigée contre les forces révolutionnaires cherche à déformer et à diluer leur opposition de longue date à l’existence de cette mafia depuis sa création. Les politiques de division du Soudan, que les RSF ont accélérées de manière plus agressive que l’État lui-même, révèlent les véritables intentions que cette institution a tenté d’imposer par la force et les coups d’État.
Je veux souligner la nature du discours des dirigeants des forces armées, comme la rhétorique dont nous avons été témoins à propos des milices nouvellement formées sous prétexte de combattre les RSF. Ces récits ont ouvert la voie à l’établissement d’une croyance particulière dans la faiblesse militaire des forces armées de l’État. Cela ouvre à son tour la porte à l’émergence de nouvelles armées et de nouveaux groupes armés. C’est la politique de la mafia de l’État, caractérisée par des discours d’une sentimentalité révoltante qui ne reflètent en rien les sacrifices du peuple soudanais.
La réconciliation avec ceux qui ont tué le peuple et leur rendre hommage – en leur donnant une tribune – ne sont pas en deçà des crimes qu’ils ont commis. Au contraire, cela renforce ces crimes et motive de nouveaux génocides. Les forces populaires doivent commencer à construire une contre-force pour combattre la propagande de la mafia RSF et de la mafia islamiste, en affrontant directement les mensonges qui s’accumulent et exacerbent les crises, dont les conséquences retombent uniquement sur le peuple.
La lutte au Soudan transcende les formes traditionnelles de résistance historiques, telles que la lutte armée (via des groupes politiques militarisé) ou l’activisme civil (par la création de syndicats, les protestations et manifestations, les plaidoyers politiques). Le contexte unique du Soudan a donné lieu à diverses formes de lutte, façonnées par la nature multiforme de l’oppression [notamment via le Comité révolutionnaires, qui prennent en charge de nombreux services publiques et structurent la société civile ] Cette diversité reflète la complexité du pays, même dans ses injustices. Cependant, les anarchistes se distinguent par leur examen approfondi d’un problème crucial enraciné dans la structure de la société soudanaise : le tribalisme, une force plus régressive et extrême que le nationalisme lui-même.
Depuis des décennies, les anarchistes soudanais analysent de manière critique le rôle du tribalisme et sa domination, retraçant son impact depuis les premiers jours des petits États tribaux en guerre, en passant par la dépendance de l’ère coloniale aux alliances tribales, jusqu’à son statut actuel de force motrice des conflits persistants au Soudan.
Si le tribalisme reste au cœur de la guerre en cours et de sa poursuite, les forces politiques soudanaises abordent souvent cette question avec hésitation, contraintes soit par des liens politiques avec les tribus, soit par la peur d’affronter l’autorité tribale.
Article de Espoir / Al Amal #1, 2025
Sommaire :
Pourquoi devenir anarchiste au Soudan ? (https://cnt-ait.info/2025/02/09/pourquoi-anarchiste-soudan)
S’opposer aux Forces de Soutien Rapide (RSF) n’implique pas de se ranger du côté de l’État ! (https://cnt-ait.info/2025/02/09/sopposer-rsf)
La tribu et l’État : Une tentative d’analyse du conflit autoritaire au Soudan d’un point de vue anarchiste (https://cnt-ait.info/2024/10/28/tribu-etat)
حن الاتحاد النقابي الدولي، جمعية الشغيلة العالمية (https://cnt-ait.info/2025/02/09/nous-ait-ar)
إلى طغاة العالم – أبو القاسم الشابى (https://cnt-ait.info/2024/09/26/tyrans-monde)
مكتبة القطة السوداء[Black Cat Library] (https://cnt-ait.info/category/inter/arabe/bcl)
(https://cnt-ait.info/2025/01/22/for_a_future_ar/) من أجل مستقبل یبنی من قبلنا نحن جمیعا
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