Sans-Gluten – Oui ! Sans-salaire – Non !
Solidarité avec Jana, Laura et Veronika
Jana, Laura et Veronika sont trois jeunes travailleuses de la boulangerie VegaNana de Bratislava (Slovaquie). Cette boulangerie se donne une image « cool » : parce que sa boulangerie est vegan et « glutenfree », sa patronne Katarína Podhorová dit respecter le bien-être animal et respecter les besoins de leurs clients. Par contre pour ce qui est du bien-être de ses salariés et du respect de leurs droits, ce n’est pas au menu de la boulangerie…
La boulangerie VegaNana doit à ses trois travailleuses pas moins de 17.252 euros de salaire et cotisations sociales qu’elle ne leur a pas payé … La pâtisseries VeganNana ne sont pas « glutenfree » elles sont « salaire free » !
En avril 2024, lorsqu’elles ont appris qu’une partie de leur salaire et de leurs cotisations sociales leur avait été refusée, elles ont décidé de ne plus venir travailler. Toutes les tentatives de dialogue avec la direction sont restées vaines. Elles ont donc demandé le soutien de l’anarchosyndicat Priama Akcia (PA), section de l’Association Internationale des Travailleurs en Slovaquie. Nos compagnons ont alors demandé à VegaNana de payer leurs dettes. De nombreux soutiens ont fait pression publiquement, par le biais des médias sociaux, par e-mail et par téléphone.
La gérante de la boulangerie a réagi en publiant des messages hostiles dans les médias sociaux et en faisant des insinuations abracadabrantesques, accusant les anciens travailleurs de vol et accusant l’anarchosyndicat de menacer la sécurité de sa famille. Elle a finalement déposé une plainte pénale contre Jana, Laura et Veronika. Cependant, la police a rapidement conclu qu’il n’y avait « aucun soupçon d’infraction », et a plutôt fait comprendre aux trois personnes qu’elles pouvaient elles-mêmes porter plainte pour non-paiement des salaires. Mais faire appel à la police, même quand nous sommes dans notre bon droit, c’est quelque chose que nous ne souhaitons pas faire.
Cependant Priama Akcia a maintenu la pression jusqu’à ce que le magasin de VeganNana à Bratislava soit finalement fermé au public, que les présentations en ligne et les posts diffamatoires de sa patronne soient supprimés. Mais si l’entreprise a cessé toute activité publique, elle a continué à approvisionner les cafés de Bratislava. Le local commercial de VegaNana se trouvait dans les locaux de l’hôtel Skaritz et les gâteaux y sont toujours fabriqués. En outre, VegaNana préparait le petit déjeuner pour les clients de l’hôtel. L’hôtel a nié qu’il existait encore des relations commerciales régulières avec la boulangerie et a insisté auprès de Priama Akcia pour qu’un échange ait lieu avec la gérante de la boulangerie. Les simples questions écrites posées à l’hôtel n’ont pas reçu de réponse. Priama Akcia s’est efforcée de communiquer autant que possible par écrit, car l’évitement de la communication écrite a constitué la base des pratiques commerciales frauduleuses de VegaNana.
Extension de la lutte à Vienne (Autriche)
VeganNana a également des clients à Vienne, en Autriche. On peut trouver leurs gâteaux notamment le magasin GlutenFreeX, spécialiste des produits végans et sans gluten à Vienne, géré par Thomas Gottsbacher et Peter Repčík.
A la demande des compagnons slovaques, la campagne de dénonciation du comportement exploiteur de VeganNana s’est internationalisé ; les compagnes et compagnons de la section viennoise de l’AIT, le Wiener ArbeiterInnen Syndikat (WAS) ont à leur tour dénoncé les liens entre GlutenFreeX et VeganNana.
Un premier effet de cette la campagne internationale est que GlutenFreeX a essayé de se débarrasser de toute association avec le mot « VegaNana ». GlutenFreeX (qui par le passé s’était appelé VeganNana Wien) a d’abord nié toute relation commerciale avec VeganNana Bratislava. Le 18 octobre, dans le cadre de la semaine internationale contre les salaires impayés, la boutique GlutenFreeX de Vienne a été visitée. Jana, Laura et Veronika, avec des membres de Priama Akcia et de WAS, ont remis en main propre à la direction de GlutenFreeX une lettre les informant du comportement injuste de VeganNana vis-à-vis de ses salariés et l’interrogeant sur ses relations avec ce fournisseur.
Niant toute évidence, le directeur en GLutenFreeX, Thomas Gottsbacher, a commencé à s’engager massivement dans la défense de la patronne de VeganNana, Katarína Podhorová, relayant ses mensonges que « tous les salaires ont toujours été payés dans leur intégralité ». Il a également pris soin de diffamer la campagne, les trois anciennes employées et Priama Akcia dans des forums internet et sur les médias sociaux, n’hésitant pas à diffuser de fausses accusations. Il a ainsi insinué que la campagne était une action ciblée (et même payée) de concurrents pour nuire à son entreprise, bien qu’il n’ait présenté aucune preuve à cet égard.
Un litige juridique ?
Le patron de GlutenFreeX insiste pour que le litige soit exclusivement porté sur le plan juridique. Il insiste sur le fait que le syndicat anarchosyndicaliste n’est pas enregistré et se demande pourquoi aucune plainte n’a été déposée auprès de la police ou de l’assurance pour le vol des salaires. De sa position de chef d’entreprise, il donne des conseils aux ouvrières concernées sur la manière de mener leurs luttes.
En réalité, l’idée de devoir dépenser de l’argent et du temps dans une bataille juridique à l’issue incertaine est souvent un facteur qui dissuade les travailleurs de se battre pour leurs revendications.
L’approche de Priama Akcia est différente : « Nous consacrons notre énergie en premier lieu à l’action [de protestation] directe, c’est-à-dire sans intermédiaire (tribunal, avocat, représentant élu) qui est généralement plus efficace et donne des résultats plus rapidement.
Lorsqu’un litige est résolu par voie judiciaire, nous n’avons aucun contrôle ou influence sur lui. En revanche, lors d’action [de protestation] directe nous faisons directement pression sur les responsables et leurs intérêts financiers ou autres. De cette manière, nous acquérons de l’expérience que nous pouvons utiliser pour résoudre de futurs problèmes », et ce sans intermédiaires parasites, étatiques ou politiques.
Récemment, GlutenFreeX a fait escalader le conflit en falsifiant les communications par e-mail afin de pouvoir menacer les employés de VegaNana de poursuites judiciaires.
Où se trouvent les vrais patrons : Bratislava ou Vienne ?
Pendant tout ce temps, l’argent dû a été réclamé exclusivement par les responsables de VegaNana Bratislava. Peut-on même lire dans la stratégie de communication de GlutenFreeX une forme d’auto-accusation de la société viennoise en ce qui concerne sa responsabilité ?
GlutenFreeX a clairement pris position et a menti dans les médias sociaux en essayant de présenter l’anarchosyndicat Priama Akcia sous un jour « illégal», « extrémiste », voire « terroriste ». En outre, ces patrons menteurs ont publié des déclarations xénophobes telles que « tactiques mafieuses du bloc de l’Est ». Pour ces patrons, dans la lutte pour l’opinion dans les communautés véganes en ligne, tous les moyens semblent manifestement bons.
GlutenFreeX et VegaNana considèrent que le véganisme consiste à ne pas vouloir exploiter les animaux, alors que pour eux l’exploitation des êtres humains est souhaitable.
Pour Jana, Laura et Veronika, ainsi que pour leurs soutiens Priama Akcia et WAS, il est clair que la campagne prendra fin lorsque les dettes de l’entreprises seront intégralement payées à leur 3 salariées.
La CNT-AIT soutient la lutte des personnes concernées, qui se développe par l’action directe, la pression publique et la solidarité, plutôt que par des détours laborieux à travers des moulins juridiques.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE POUR SOUTENIR JANA, LAURA ET VERONIKA ?
Si jamais vous allez à Vienne ou Bratislava, boycottez VegaNana et GlutenFreeX.
Faites connaitre – par exemple en laissant des avis sur googlemap – votre soutien aux salariées de VegaNana et exigez avec elle que leurs salaires et cotisations leur soient intégralement payés. Pour éviter que les commentaires que vous laisseriez sur les réseaux sociaux soient utilisés par les patrons contre les 3 salariés et leurs soutiens Priama Akcia et WAS, restez polis, courtois et factuels.
Pour vous aider, voici un modèle de message en allemand que nous vous proposons :
« Hallo, ! Ich habe erfahren, dass GlutenFreeX in Verbindung mit der Bäckerei VegaNana steht, die für die Ausbeutung von Arbeitern, Nichtzahlung von Löhnen und falsche Anschuldigungen gegen diejenigen, die sich solchen Praktiken widersetzen, verantwortlich ist.
Es scheint, dass Ihr Verständnis von Veganismus nicht im Einklang mit dem Kampf gegen die Ausbeutung aller steht. Ich werde Ihre Konditorei nicht »
Bonjour ! J’ai appris que GlutenFreeX est associé à la boulangerie VegaNana, responsable de l’exploitation des travailleurs, du non-paiement des salaires et de fausses accusations contre ceux qui s’opposent à de telles pratiques. Il semble que votre compréhension du véganisme ne soit pas en adéquation avec la lutte contre l’exploitation de tous. Je n’’irai pas dans ta pâtisserie
https://maps.app.goo.gl/Ecx85FdJHxeJSMh6A
https://maps.app.goo.gl/84SJ94DgCv4cYvtz6
https://www.instagram.com/glutenfreexshop
https://www.instagram.com/vegane_konditorei_1090wien