Alors que la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah doit être nouveau examinée le 19 décembre 2024, et nous espérons cette fois pour la dernière fois,
Nous republions (après actualisation) notre communiqué de février 2014, émit à l’occasion de sa huitième demande de libération conditionnelle il y a plus de 10 ans. Aujourd’hui comme hier, nous martelons : Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré !
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Georges Ibrahim Abdallah est incarcéré en France depuis 1984.
Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1986 pour « complicité de l’assassinat de deux diplomates, un Américain et un Israélien », et est emprisonné depuis 40 ans au centre pénitentiaire de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.
Libérable depuis 1999, l’État français utilise toutes les ficelles
juridiques pour le maintenir en détention. En janvier 2012, il a
déposé une huitième demande de libération conditionnelle.
En fin d’année 2012, le tribunal d’application des peines donnait un avis
favorable. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois qu’il le faisait.
L’acharnement politique s’est poursuivi néanmoins contre lui. Après
d’incessants reports d’audience, d’appels du Parquet et un pourvoi en
cassation, une nouvelle audience fut fixée début 2013
[Le 21 novembre 2012, le tribunal de l’application des peines compétent en matière de terrorisme, réuni à Lannemezan le 23 octobre 2012, prononce un avis favorable à la demande de libération de Georges Abdallah qui projette de retourner au Liban. Le 10 janvier 2013, la chambre d’application des peines de Paris, qui examine l’affaire en appel, accède à sa huitième demande de libération, en la conditionnant à un arrêté d’expulsion du territoire français. Le 14 janvier 2013, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, refuse de signer l’arrêté d’expulsion, indispensable à la libération de Georges Abdallah. La ministre de la justice, Christiane Taubira, réclame l’arbitrage du président de la République François HOLLANDE, qui laisse faire. Manuel Valls assume un choix politique : « Je le maintiens en prison volontairement, il n’était pas question que je signe l’arrêté d’expulsion. Je le fais par conviction. J’en ai informé le président de la République, qui ne m’en a pas dissuadé ».
La décision de libération est annulée en avril 2013 par la Cour de cassation, au motif particulièrement hypocrite que le détenu « ne pouvait se voir accorder une libération conditionnelle sans avoir été obligatoirement préalablement soumis, à titre probatoire, à une mesure de semi-liberté ou de placement sous surveillance électronique pendant une période d’un an au moins».
Depuis, toutes les demandes successives de libération de Georges Ibrahim Abdallah ont été systématiquement rejetées, jusqu’à ce que le le 15 novembre 2024, de nouveau une décision favorable du tribunal d’application des peines décide de sa mise en liberté pour le 6 Décembre. Mais de nouveau le parquet a fait appel pour s’opposer à sa libération, la cour d’appel de Paris va à son tour se prononcer le 19 décembre prochain.]
Georges Ibrahim Abdallah se réclame d’une idéologie qui non seulement n’est pas la nôtre mais à laquelle nous sommes franchement hostiles.
Cependant, libérable depuis pratiquement 25 ans [15 ans au moment de la première diffusion de ce communiqué …], il doit bénéficier des mêmes possibilités que tout prisonnier.
Nous faisons observer que la justice française ne s’est pas montrée aussi sourcilleuse quant il s’est agi de libérer Maurice Papon après quelques mois seulement d’emprisonnement, alors qu’il avait pourtant été condamné pour complicité de crimes contre l’humanité…
CNT-AIT Paris Banlieue