Les militants anarchosyndicalistes de la CNT-AIT se sont fortement impliqués localement et régionalement dans la lutte contre le barrage de Sivens.
10 ans après l’assassinat de Rémi Fraisse, alors que la gauche verse des larmes de crocodiles, nous rappelons comment il y a 10 ans cette même gauche a chercher à l’époque à saboter la dynamique de solidarité qui s’était exprimée spontanément suite à ce drame …
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Première Publication le 20 novembre 2014
Il a fallu attendre un mois pour que les organisations syndicales et politiques de gauche appellent à un rassemblement contre les violences policières et le meurtre de Rémi F.
Ensuite, non content d’être en retard sur les événements, ils sont aussi à coté de la plaque, en effet alors qu’une manif était prévue de longue date dans l’après midi du 22 novembre par l’ensemble du mouvement, ils appellent à une manif le matin du même jour.
Leur objectif est clairement de casser une dynamique en divisant les participants. Cette manœuvre de division est d’autant plus honteuse et scandaleuse qu’ils affirment dans leur communiqué que eux seront pacifiques, ce qui laisse entendre que ceux qui ont manifesté et manifesterons en dehors de leurs rangs ne le sont pas.
Prétendant manifester contre les violences et les provocations policières et désignant tous ceux qui jusqu’ici se sont mobilisés sans eux ils finissent par cautionner en réalité le discours manipulateur, répressif et criminel de l’état.
La CNT-AIT reste solidaire du mouvement auto-organisé !
CNT-AIT Toulouse
le 18 novembre 2014
SIVENS : UNE CHRONOLOGIE LOCALE
Publié le 8 décembre 2014
Au fil des mois la lutte contre le barrage de Sivens a pris un aspect de plus en plus libertaire, les militants et sympathisants de la CNT-AIT, bien implantés localement, participent aux AG et aux manifestations de la ZAD, notre journal « Anarchosyndicalisme ! » en rend régulièrement compte depuis le début.
Samedi 25 octobre, une table de presse de la CNT-AIT région MP se tient lors du rassemblement national sur le site du barrage, de nombreux contacts sont pris, 150 journaux sont alors diffusés. Ce bilan est à comparer avec l’accueil réservé aux politiciens gauchistes comme Mélenchon, qui reçoit des œufs pourris…
Le meurtre de Rémi a lieu quelques heures plus tard. Dès le dimanche les premiers rassemblements se déroulent dans différentes petites villes des alentours où d’autres affrontements ont lieu avec la police.
Le lundi 27 octobre à Toulouse, une banderole fait le lien entre le meurtre de Rémi et celui d’autres jeunes abattus par la police. Toute la semaine la colère monte et il s’organise une première manifestation régionale à Toulouse. Cette manifestation est non déclarée et autonome.
Le samedi 1er novembre cette manifestation est sévèrement réprimée par une police en surnombre, soutenue par les mensonges médiatiques et couverte par le silence complet des organisations politiques et syndicales de gauche et d’extrême-gauche. Nous apprenons aussi qu’à Nantes et à Paris, l’Etat s’est permis de réprimer et d’interdire des rassemblements de solidarité.
Le dimanche 2 novembre, devant cette grave situation, les militants de la CNT-AIT de la région se réunissent à Toulouse et décident de faire entendre la voix de notre organisation, le communiqué suivant est rédigé et diffusé :
« CNT-AIT Toulouse, 2 novembre 2014 – Contre les violences policières : la mobilisation ne peut que se développer et s’amplifier.
En 1986, pour briser la révolte de la jeunesse, le gouvernement de droite adoptait la stratégie de la tension. Malik Oussekine en est mort.
En 2014, le gouvernement de gauche adopte la même stratégie contre les opposants au barrage du Testet. Rémi Fraisse en est mort.
ENCORE PLUS NOMBREUX
Publié le 22 novembre 2014
Encore plus nombreux que lors des deux dernières manifestations contre les violences policières, ce sont plus de 3000 personnes qui aujourd’hui ont démontré de façon autonome qu’elles n’avaient plus peur de la stratégie de la tension de l’État et de sa terreur médiatique. Le 2 Novembre dernier, nous affirmions que cette stratégie de la tension menée par l’État ne pouvait qu’amplifier la mobilisation populaire. A entendre la colère de la population qui s’élevait dans les rues de la ville à la vue d’un dispositif de répression extrêmement coûteux (hélicoptère, canon à eau, 500 policiers mobilisés ……), qui est évalué à un coût de 1,5 millions d’euros pour un mois de manifestation à Toulouse, devant la fermeture scandaleuse des transports en commun, face au gazage des habitants de st Cyprien et de la clinique des Teinturiers, nous réaffirmons que tant que justice ne sera pas rendue à toutes les victimes de cette répression étatique, cette mobilisation populaire et autonome ne pourra que s’amplifier.
CNT-AIT, Toulouse le 22 Novembre 2014