Nous avons réactualisé ce tract de 2006, pendant la lutte contre la réforme du CPE, mais qui reste totalement d’actualité…
[Première publication : vendredi 24 mars 2006]
Le 28 Mars 2023 nous étions très nombreux à remettre en cause la réforme des retraites, à vouloir rejeter cette société qui organise la misère. Beaucoup pensaient encore que les directions syndicales donneraient le coup de grâce à ce système en encourageant les travailleurs à rejoindre rapidement le mouvement …
Maintenant nous savons que la grève générale est nécessaire mais qu’elle aura lieu contre la volonté des dirigeants syndicaux et par l’action à la base. C’est parce que les travailleurs auront envie de lutter que nous gagnerons tous parce que alors la grève sera sauvage et générale et qu’elle touchera l’Etat et le Patronat là où cela fait mal, en paralysant l’économie. …Et que tout sera alors possible. Mais si notre objectif est donc de donner envie aux salariés de se battre à nos côtés, le pouvoir a précisément l’objectif inverse par le pourrissement et l’isolement du mouvement de lutte. Sa stratégie repose sur la temporisation et la focalisation (c’est en ce sens que le discours officiel des syndicats est parfaitement adapté à la stratégie du pouvoir). En effet, la seule exigence du retrait de la réforme des retraites reste une stratégie défensive …
Alors que la meilleure défense c’est l’attaque.
Les revendications des travailleurs et de la population quelles sont-elles ? Se limitent-elles au retrait de la réforme des retraites ? Si l’on demande à l’ensemble de la population de se battre, la moindre des choses serait d’élargir clairement les revendications à l’ensemble du champ social et sociétal contre toute forme de domination qu’elle soit économique ou autre …
Nous ne devons donc pas rester assiégés dans une forteresse anti-réforme des retraites car avec le temps qu’il gagne le pouvoir va nous isoler, en désinformant et en créant des réflexes de peur et de lassitude, son but est de décourager toute dynamique de masse. Les actions que nous devons mener doivent au contraire encourager cette dynamique, supprimer les craintes et affaiblir le pouvoir. En ce sens nous pensons qu’il faut éviter toute confrontation directe avec les forces répressives, nous pensons qu’il faut les ridiculiser …Montrer que si eux sont gardes, nous, sommes mobiles.
Dans la rue … En attendant le 6 avril …
Des occupations de ANPE, agences d’intérims, mairies, édifices publics, centres des impôts, tribunaux, ont déjà eu lieu avec succès, on a vu qu’il suffit de s’organiser en groupes mobiles (par lycées, par UFR ,..) qui partent dès qu’ils n’ont plus le rapport de force. De même, les opérations de gratuité de péage ou de transport en commun sont favorables à la popularisation de la lutte. A Rennes, par exemple, de multiples actions de ce type ont été menées et continuent à l’être de puis le début du mouvement : des jets de peinture sur différentes agences (immobilier, intérim, assurances…), des déménagements du mobilier d’ANPE , des débordements des manifestations plan- plan pour bloquer la circulation des trains, des actions de solidarités avec des ouvriers en lutte…
Dans tous les cas évitons de nous laisser identifier, n’oublions pas que nous sommes en période de carnaval. Et amenons de la farine et des œufs …
Le 6 avril 2023 sera une étape décisive, il faut avant tout que les gens en lutte essaient de prendre contact directement avec les travailleurs (et pas avec leurs « représentants », qu’ils soient syndicaux ou politiques …) pour préparer directement le blocage des transports, des entreprises et des lieux publics, pour qu’émergent les revendications qui permettront à la grève de se généraliser et de lui donner une structure durable.
COMITÉ CHÔMEURS PRÉCAIRES ÉTUDIANTS / TENDANCE « 60 ans c’est déjà trop tard »