L’autre assaut du Capitole, il y a 25 ans …

Cette histoire d’assaut du Capitole à Washington m’en rappelle une autre, il y a tout juste 25 ans mais à Toulouse …

17 décembre 1995, fin de manif contre le plan Juppé. La dernière manif du mouvement. Les syndicats avaient décidé d’en faire une démonstration de force et de calme, et surtout un enterrement en grande pompe du mouvement. Noël approchait, il était temps de faire la « trêve des confiseurs ». Les syndicats avaient donc décidé de nous épuiser à tourner en rond autour du centre mais de ne surtout pas rentrer au centre-ville pour ne pas gêner les commerçants en ces veilles de fêtes[1].

Beaucoup de monde à cette manif. C’est même la plus grosse manif jamais vue dans l’histoire de Toulouse, 100 000 personnes …  Arrivés à Esquirol, après avoir marché en rond toute l’après-midi comme un goût d’inachevé. La manif ne pouvait pas s’arrêter là … On ne sentait pas fatigués malgré le parcours interminable. un copain déguisé comme une tortue ninja, masque de ski, casque et bouclier bricolé avec un panneau de limitation de vitesse lance « c’est au Capitole qu’on rigole » [2]. Alors que les syndicats tournent à droite pour aller vers les carmes,  la manif bifurque à gauche et continue en direction du Capitole. Nous sommes plusieurs milliers.

Arrivés au Capitole, la place est envahie. Les copains d’InfoSud (revue autonome de l’époque) essayent d’accrocher leur banderole noire sur la porte du Cap. La porte d’entrouvre. Stationnée à un angle de la place, derrière la banderole rouge et noire de votre anarchosyndicat préféré, les compagnons se disent « tient ca bouge à la porte du Cap, ils ont réussi à rentrer ». 2 copains courent pour voir ce qui se passe. Ils sont suivis par 2 autres copains, puis 20, puis 200 puis tout le monde qui se rue en courant sur la porte pour s’engouffrer. Le reste de la manif suit le mouvement… En fait la porte s’ouvrait pour laisser sortir les gardes-mobiles entassés dans la cour du Cap, mais qui n’étaient pas équipés, ne portant que leur calot … Lorsque la vague se rue sur eux, le choc est frontal sur les boucliers en plexi. Les hampes de drapeau s’abattent. Quelques calots volent. Des dents aussi. La ligne bleue est enfoncée. Ils rentrent sans demander leur reste se calfeutrer dans la mairie. Du premier étage, au balcon du Capitole, des gardes mobiles cassent les carreaux de la salle des illustres et balancent les lacrymos pour noyer la place du Cap. Mais les manifestants ne bougent pas, en redemandent même. A peine les familles avec poussettes se mettent à l’abri sous les arcades des illustres. Des syndicalistes et des squatters du Clandé s’épaulent pour rassembler des poubelles (les éboueurs étaient en grève depuis plusieurs semaines) sur la porte de l’Opéra et y mettent le feu. La porte commence à bruler …

Les manifestants se rependent dans les petites rues autour du Capitole pour prendre position. Un client sort précipitamment du coiffeur, en blouse et les cheveux pleins de shampoing : les émeutiers étaient en train de renverser sa BMW pour en faire une barricade. Rue Paragaminière, d’autres aident le gérant du Petit Casino à rentrer ses étalages ; en échange le boutiquer leur donne de l’eau et des citrons contre les lacrymos.

Quelques voitures sont renversées pour faire obstacle, les petits groupes harcèlent les flics sans s’arrêter. Des jeunes des quartiers populaires, en goguette au centre-ville, se joignent au mouvement. Le jeu de chat et la souris dure plusieurs heures, profitant de la nuit qui vient de tomber. Les « sucrettes », ces fourgons de flics blancs, zigzaguent pour éviter les projectiles et les poubelles qui s’abattent sur eux.

Pas une seule personne ne fut arrêtée, et aussi pas une seule vitrine ne tomba : ce soir-là, pourtant journée d’emplette et veille de Noël, les cibles étaient les flics. Jeunes, moins jeunes, militants et badauds, tous ensembles. La rage pure, sans opportunisme consumériste ni récupération politicarde.

Le lendemain la dépêche titre « l’assaut des anarchistes : 200 anarchistes derrière une banderole rouge et noire attaquent le Capitole. Ils ont balancé tout ce qu’ils avaient dans leurs poches : boulons, bouteilles de bières, etc.  Les loubards s’en mêlent ». Baudis, le Maire de Toulouse, parle d’insurrection. Un groupe anarchiste fédéré dont on taira le nom par charité fait un communiqué pour se plaindre que « la préfecture n’a pris visiblement aucune mesure pour empêcher la manifestation d’accéder à la place du Capitole » (ce dont se plaindra également la FASP, la fédération autonome des syndicats de police …) et rejeter toute confusion entre les anarchistes et les loubards. La CNT-AIT quant à elle se contente de contester que – contrairement à ce que dit La Dépêche – les manifestants soient venus les poches remplies de projectiles et de poser la question des violences policières …

Le soir avec les copains, on se fait une grande bouffe dans le resto autogéré de Titi et Nicolas. Les calots – prises de guerre – tournent, on se marre, une copine sort l’accordéon, on chante et on rit bruyamment.

Ce fut le plus beau noël de ma vie …

Little Mouna

PS :
Finalement le plan Juppé fut retiré. Peut être cet assaut sur le Capitole y a-t-il un peu contribué.


[1] Voici ce que disait la Dépêche du Midi dans son édition de la veille de la manif : « Epargner la rue d’Alsace Lorraine, Wilson, le Capitole, la mairie et la préfecture, avouez que c’est une prouesse ! C’est la concession faite par les syndicats … qui ne veulent pas rendre leur mouvement impopulaire par « la manif de trop ». Pour les commerçants de l‘hypercentre, cela signifie (enfin !) la paix devant leurs magasins. C’est terriblement important en ce premier samedi du rush de Noël. La même satisfaction vaut bien évidemment, pour les acheteurs : ils n’éprouveront aucune gêne. Le centre-ville (propre depuis hier) sera libre de toute manifestation, et parfaitement accessible. … Saluons cette grande boucle … de grande capacité, ouverte et intelligente, qui « n’étrangle pas la ville. Quand la manif sera à saint Cyprien, on sera tranquille en ville ! En revanche, Esquirol et la rue du Languedoc seront noyés de manifestants, disons autour de 16h à 16h30, au moment de la dislocation.» les autorités policières et les syndicats avaient manifestement tout prévu … sauf un petit grain de sable …

[2] le copain s’était inspiré du slogan lancé à son époque par Mouna au quartier latin : « caca .. pipi … capitalisme »

Annexes :

Le parcours négocié par les syndicats … « un parcours intelligent »

La Dépêche, 16 décembre 1995

Manif : une dernière « pour gagner », un parcours intelligent

Voici le parcours qu’empruntera la manifestation aujourd’hui. Il est inédit, et présente de sérieux avantages. Pour tout le monde ;

Epargner la rue d’Alsace Lorraine, Wilson, le Capitole, la mairie et la préfecture, avouez que c’est une prouesse ! C’est la concession faite par les syndicats … qui ne veulent pas rendre leur mouvement impopulaire par « la manif de trop ».

Pour les commerçants de l‘hypercentre, cela signifie (enfin !) la paix devant leurs magasins. C’est terriblement important en ce premier samedi du rush de Noël. La même satisfaction vaut bien évidemment, pour les acheteurs : ils n’éprouveront aucune gêne. Le centre-ville (propre depuis hier) sera libre de toute manifestation, et parfaitement accessible. Un coup d’œil sur le plan le montre : l’accès automobile par le monument aux morts, et le boulevard Carnot , ou bien la rue de Metz et la rue d’Alsace sera toujours ouvert.

Il faut comprendre également, que si le bas des Allées jean-Jaurès est neutralisé de 13h15 à 14h – le temps du rassemblement et du démarrage du cortège- il sera libre ensuite. Les manifestations ne reviendront pas à cet endroit ; l’avancée du cortège se fera vers Jeanne d’Arc, Arnaud Bernard, et très loin jusqu’au pont des Catalans, libérant le boulevard derrière lui. Quand la manif sera à saint Cyprien, on sera tranquille en ville ! En revanche, Esquirol et la rue du Languedoc seront noyés de manifestants, disons autour de 16h à 16h30, au moment de la dislocation.

Saluons cette grande boucle … de grande capacité, ouverte et intelligente, qui « n’étrangle pas la ville »

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La dépêche du 17 décembre 1995

Des scènes de panique indescriptibles

La manifestation avait gardé l’air – et la chanson avec Nougaro en prime, s’il vous plait – d’une grande kermesse. Elle allait se terminer, elle était même terminée pour des dizaines de milliers de personnes qui se séparaient aux carmes. Mais deux ou trois mille éléments du cortège, complètement bloqués au niveau de la place du Salin, ont voulu prendre un petit dessert en passant place du Capitole. Ils y sont allés, naïvement, toujours dans l’esprit détendu du début.

Naïvement, car il faut savoir que l’on ne plaisante pas avec l’interdiction de fouler la place de la mairie un jour de manif. Les gardes-mobiles, massés dans la cour du Capitole, derrière de lourdes portes closes, attendaient de pied ferme. Des imbéciles, des casseurs, quelques dizaines, attendaient, quant à eux l’incident. Ils ont balancés bouteilles et poubelles enflammées sur la façade, cassant des vitres. Et la garde a chargé, sans ménagement et aveuglément.

Les nombreux témoignages indignés qui nous sont parvenus hier se rejoignaient : les forces de l’ordre ont semé une pagaille indescriptibles sur la place et dans les rues adjacentes – rues Baour-Lourmian, de la Pomme, … – très fréquentées par des piétons tout à fait étrangers à la manifestation : ils se baladaient ou faisaient leurs emplettes. Des personnes âgées, des gamins ont été bousculés, rudoyés. Les grenades lacrymogènes tombaient, les coups de matraque aussi, et pas seulement sur les loubards, loin de là. Et comme les rues d’accès à la place furent très vite bouclées par les camions de la police, tous ceux qui s’y trouvaient alors étaient emprisonnés comme des rats dans une nasse, ne comprenant même pas ce qui se passait.

Des questions se posaient hier soi : la riposte aux casseurs n’-t-elle pas manqué de maitrise ? Les loubards auraient très bien pu être stoppés sans que toute la place « trinque ». Ces familles venues exprimer leur opinion dans la rue, souvent avec des enfants, n’avaient certainement pas l’intention de démolir quoi que ce soit. Les gens qui faisaient des courses non plus. Ils s’en rappelleront de leur samedi.

Total, ce qui n’aurait pu être qu’un incident très circonscrit a pris des proportions démesurées, avec des scènes de panique, des blessés, un climat épouvantable ; On voudrait pourrir encore plus la situation que l’on ne s’y prendrait pas autrement …

Hélène, architecte : j’ai eu très peur

Hélène une jeune architecte faisait ses courses en ce samedi après-midi et s’est retrouvée au cœur des affrontements rue Alsace à la tombée de la nuit. Tout à coup j’ai vu des camions de policiers, ils fermaient toutes les rues débouchant sur la place du Capitole alors que des manifestants voulaient s’en approcher. Le face à face était très tendu. Il y avait beaucoup de monde, des manifestants et des passants. Les agents couraient partout. Au loin j’ai vu des grenades lacrymogènes. Il y avait des bousculades. Moi-même j’ai eu peur. Entraînée par le mouvement, j’ai couru. C’était vraiment une atmosphère très glauque.

L’après manif : deux heures de violence autour du Capitole

La manifestation d’opposition au plan Juppé s’est terminée dans la violence à Toulouse. Des « éléments incontrôlés » seraient à l’origine des troubles. Hier soir, on comptait une vingtaine de blessés. En dehors de la mairie, les dégâts matériels sont peu importants.

Des incidents violents se sont produits, hier, entre 1èh30 et 1çh30, au moment de la dislocation de a manifestation. Alors qu’ils s’approchaient de la place du capitole, des manifestants se sont trouvés nez à nez avec les CRS. Pour les disperser, les forces de l’ordre ont fait l’usage de grenades lacrymogènes. Après s’être repliés sous les arcades, les opposants au plan Juppé ont quitté les lieux, dans un certain affolement, en se rendant par petits groupes dans les rues adjacentes. L’ordre de dispersion avait été lancé un peu plus tôt par les organisateurs, du côté de la place des Carmes. Selon un témoin, qui appartenait au cortège, le nombre considérable de manifestants a obligé certains d’entre eux à se déplacer vers la place du Capitole, qui était sous haute surveillance. Les syndicats insistent sur l’aspect pacifiste de ce mouvement de foule non prévu au départ.

L’assaut des anarchistes

Un autre témoin présente une version largement différente des faits. « Vers 17h30, un groupe de 200 personnes a littéralement pris son élan pour fondre sur l’entrée de la mairie, explique celui-ci encore sous le choc. Ils portaient une banderole anarchiste rouge et noire, et hurlaient « c’est au Capitole qu’on rigole ». Ils ont balancé tout ce qu’ils avaient dans leurs poches : boulons, bouteilles de bières, etc. … » Ripostant alors, les CRS n’ont pas fait (ou pas pu faire) le détail entre les manifestants qui tentaient simplement de rentrer chez eux et les « éléments incontrôlés » venus là pour en découdre. Les échauffourées n’en sont pas restées là. Peu à peu le groupuscule s’est replié de l’autre côté de la mairie, autour du jardin du Donjon. Après une brève accalmie, les heurts ont repris rue d’Alsace-Lorraine, avec une violence renouvelée. Des poubelles sont été renversées, des véhicules déplacés. Saisissant tout ce qui se trouvait sur leur chemin (des bouteilles surtout mais aussi des pavés) les casseurs se sont à nouveau frottés aux forces de l’ordre.

Les loubards s’en mêlent

Des voyous, qui n’avaient évidemment rien à voir avec la manifestation de départ, se sont joints alors aux anars pour « casser du flic ». Ces scènes de guérilla urbaine se sont déroulées dans le brouillard du gaz lacrymogène. En raison des incidents, la station de métro du Capitole a été fermée momentanément. La plupart des magasins des envions ont tiré leurs rideaux dès 18h30. Au Monoprix – très exposé comme Mark’s et Spencer et les nouvelles Galeries – la direction a estimé plus prudent de bloquer les issues et de garder ses derniers clients en sécurité, à l’intérieur Pendant une heure, il a fallu utilisé les portes dérobées pour permettre une évacuation en bon ordre. Ver 2à heures, la forte présence policière permettait un retour au calme. Quasi-complet. Une demi-heure plus tard, la circulation était totalement revenue rue d’Alsace-Lorraine.

Blessés légers.

Les affrontements ont fait plusieurs blessés légers chez les manifestants et une quinzaine du côté des forces de l’ordre. Un gardien de la paix a été sérieusement touché à la jambe. Certains blessés ont été soignés sur place par le Samu, d’autres évacués par les sapeurs-pompiers sur l’hôpital Rangueil.

La façade du Capitole, toiletté de frais le matin, a encore beaucoup souffert (vitres brisées, portail brulé …) Pat contre les autres dégâts matériels sont assez réduits (deux vitrines fissurées ou cassées). La police a procédé à l’interpellation d’un homme soupçonné de vandalisme. Toute la nuit, les promeneurs ont assistés, incrédules, aux rondes de police et au nettoyage des rues. Certains avaient des bras chargés de cadeaux. D’autre se rendaient au cinéma pour se distraire un peu. Place Wilson, « le bonheur est le pré » continuait d’attirer les foules.

Jean marc LESCOUARNEC

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Les réactions des organisations anarchistes … et du syndicat policier FASP …

La Dépêche, 19 Décembre 1995

Les incidents :

Des précisions de la Fédération Anarchiste

Militants de la Fédération anarchiste à Toulouse, nous nous sentons mis en cause dans l’édition du 17 décembre de « La Dépêche du Midi »

La Fédération anarchiste s’inscrit résolument dans le mouvement social en cours et participe depuis son début à toutes les manifestations organisées. Celles-ci se sont toujours déroulées dans la sérénité.

Les conditions qui ont rendu inévitables les échauffourées de samedi soir sont largement imputables au fait que la préfecture n’a pris visiblement aucune mesure pour empêcher la manifestation d’accéder à la place du Capitole.

Dans ces conditions, faire porter le chapeau à des « incontrôlés », présentés comme un amalgame « d’anars », de « loubards » et « d’anarchistes » est pour le moins réducteur. C’est en tout cas de nature à engendrer des confusions faces auxquelles nous réagissons.

Fédération Anarchiste, Groupe Albert Camus, Le secrétaire, Jérôme VARQUEZ

… Et de la CNT

Rendant compte des incidents qui ont émaillés la fin de la manifestation samedi, « La Dépêche du Midi » du 17 décembre décrit dans un premier paragraphe une version tout à fait exacte des faits. Elle rapporte ensuite les dires contradictoires d’un « témoin » qui incrimine un groupe de « deux cents personnes », munies d’une banderole rouge et noire, qui aurait fondu sur la mairie en jetant des projectiles.

Comme cent mille personnes peuvent en témoigner, il n’y avait ni casque, ni cagoules, ni matraques, ni sacs de projectiles dans le cortège, ce qui témoigne d’une intention pacifique du début à la fin.

Ce n’est pas la première fois que nous constatons, ces jours derniers, des réactions policières totalement disproportionnées. Jeudi, par exemple, sur cette même place, un rassemblement pacifique de Ras-le-Front a été violemment dispersé. Dans ces conditions, n’y aurait-il pas une volonté délibérée des autorités de provoque des incidents pour pourrir un mouvement social particulièrement profond ? Là est la véritable question que soulèvent les évènements de la place du Capitole.

CNT-AIT (Confédération nationale des travailleurs, Association internationale des Travailleurs)

NDLR de la dépêche du Midi : contrairement à ce que pourrait laisser croire cette mise au point de la CNT, « La Dépêche du Midi » n’a nullement attribué la responsabilité des incidents à cette organisation. Dans notre compte-rendu, nous avons souligné que les actes de violence avaient été déclenchés par des éléments « incontrôlés ».

Communiqué : la Fédération Autonome Syndicale de la Police (FASP) dénonce les casseurs

La FASP solidaire des syndicats que la fonction publique qui ont permis par leur action de maintenir les droits à la retraite actuels, ne fera pas l’amalgame entre des dizaines de milliers de manifestants et une bande de casseurs.

La FASP rejette les accusations portées contre les forces de police engagées samedi lors de l’action menée par 300 individus contre la Capitole. Nos collègues ont fait leur devoir malgré leur faible nombre et ont payé un lourd tribu à cette action avec quinze blessés. La provocation n’est évidemment par de leur fait ;

La FASP avait averti les pouvoirs publics des risques encourus depuis le début de manifestations, compte tenu de la faiblesse des effectifs qu’il était possible d’engager. Depuis trois semaines, jour après jour, la police est sur le terrain et avait réussi à préserver l’essentiel jusqu’à samedi.

Hubert LORTET, secrétaire régional de la FASP

La Dépêche du 28 décembre : retour sur les manifestions

Samedi 16 décembre : on dépasse une nouvelle fois la barre des 100 000 manifestants, sur un parcours allongé et différent dans Toulouse. C’est sans doute le plus grand rassemblement protestataire jamais vu à Toulouse. Un test pour les organisations syndicales : malgré un certain dégel sur le front des grèves, la mobilisation contre le plan Juppé est toujours très massive. Des incidents éclatent place du Capitole en fin de manifestation ? Les gardes-mobiles chargent un groupuscule d’agitateurs, la foule prise de panique pleure sous les gaz lacrymogènes.

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