L’affaire s’est mal engagée, un membre de l’État-Major, l’ancienne ministre de la Santé, celle qui succédait à celui qui balançait des vidéos de ses branlettes, a chié dans les bottes de notre Général en Chef. Elle a dit que Macron savait tout et que dans sa grande perception des événements, il a envoyé jour après jour une batterie d’experts nous raconter des salades.
Déjà, Michel Cymes, l’un de nos meilleurs bouffons, Michel qui a inventé l’expression de « grippe un peu costaud » pour décrire une Syndrome Aigu Respiratoire, notre Michel est tombé comme Benjamin au champ d’honneur médiatique, son émission est supprimée, mais ce n’est qu’un au revoir, cet homme pourra être un jour ministre de la Santé… Il en a l’envergure.
Nous sommes au milieu du gué, et avec le confinement, l’administration française est rentrée dans la bataille avec le panache qu’on lui connait. Au diable la raison et la cohérence, place à la furia technocratique. Admirons à quel rythme se succèdent les ordres et les contre-ordres, et comment l’ennemi doit trembler devant tant d’ubiquité, le français doit rester chez soi et en même temps aller travailler.
Hélas, pour le troufion de base, le concept est trop compliqué. Surtout quand le troufion est un membre des forces de l’ordre. Hier, jeudi matin, deux soignants de l’hôpital de Béthune ont écopé d’une amende de 135 euros, parce que bien qu’en possession d’une attestation de justificatif de déplacement permanent, ils n’avaient pas leur attestation de déplacement dérogatoire… Dans la soirée, ce sont des gendarmes qui ont verbalisé des flics dans le 94. Motif, impossibilité de produire une attestation du chef de service et donc de justifier de leur trajet domicile-travail. Halte au feu !
Mais, question logistique rien ne manque, en matière de tampons et paperasses en tous genres, de carnets à souche pour bric-à-brac de procédures, et il y aura des tribunaux prêts à remplir des prisons que le non moins officiel Contrôleur Général des Prisons appelle à vider, parce que ce sont des nids à virus. Certes, il manque toujours des Équipements Individuels de Protection, réclamés depuis trois semaines par des travailleurs des secteurs de la santé, du transport, du commerce et également par les pompiers. Pendant que la bourgeoisie reste en réserve sur l’île de Ré, les travailleurs sont en première ligne, ils sont là, c’est leur métier d’être utiles.
Patience, les EPI c’est encore pour demain, pour Pâques ou bien encore la Trinité. Arriveront-ils avant la fin de l’épidémie ? Le président de la fédération des pharmacies dénonce ce jour « des livraisons de masques insuffisantes et des modèles pas adaptés ». Rassurons-nous, nous avons des chefs à la hauteur de la situation, la preuve, ils ont encore eu une idée. On apprend ce soir que le conseil de l’ordre des vétérinaires a été sollicité, il vient d’envoyer un message aux vétérinaires, afin d’effectuer le recensement des matériels de réanimation et d’intubation disponibles dans leurs cliniques pour animaux…
Attendons la suite et soyons confiants, nous ne serons pas déçus.
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