« Nous sommes en guerre ! »
C’est ce que nous a seriné, au moins 6 fois, Macron lors de son allocution présidentielle.
Une fois de plus, le nous inclusif et indifférencié m’a bien choquée. Je ne suis pas ce « nous » là.
Mais, bon, il n’est pas nouveau, et il reste élément de langage constituant de la tautologie de la propagande gouvernementale.
Par contre, nous sommes en guerre ! Il faut oser, me suis-je dit, mais, en y réfléchissant de plus près, c’est sûr qu’ils sont en guerre, pas contre le coronavirus, mais contre la majorité des « sans » de la planète.
Bienvenu virus, bienvenue pandémie qui permet à toutes les « démocraties » occidentales, représentatives de déclencher des mesures d’exception en matière de privation de liberté (1), tout en planifiant l’effort de guerre et les médailles en chocolat qui le soutient. En chocolat, pour les travailleurs de santé, car pour « l’économie » capitaliste, ils trouveront 300 milliards !
C’est ainsi que méthodiquement, se met en place l’applaudissement des « soignants » à 20 h, mais, que dans le même temps, est pointé l’incivisme de ces travailleurs qui tentent de faire valoir leur droit de retrait parce qu’ils ne disposent d’aucun moyen de protection. Oui, bien sûr les personnels hospitaliers font plus que leur boulot, d’autant que les cliniques privées, elles, vont peut-être commencer à le faire.
Mais les caissières et autres « petites mains » des supermarchés, qui sont pourtant 700 000, sont dans le même temps, insultées, agressées, et surtout non protégées alors, qu’à longueur de journées, elles touchent les produits, les cartes et terminaux, eux-mêmes touchés par des centaines de personnes, que les transporteurs transportent nos denrées, dans des conditions d’autant plus insupportables, que les péages, eux fonctionnent bien !
Incivisme encore de ces français qui dévalisent les grandes surfaces, sauf que, à y regarder de près, ce sont les produits « top budget » qui ont disparus des rayons ! De là à imaginer que les « sans » ressources suffisantes ont anticipé une hausse des prix qui ne leur permettrait plus de se nourrir, d’autant que quand les écoles sont fermées, il n’y plus de cantine… Au fait, combien sont les enfants qui ont un repas par jour, celui de la cantine scolaire ?
Il y a 3 semaines, on nous rebattait les oreilles avec les difficultés de la grande distribution, où en est-on aujourd’hui ?
Incivisme encore de ces français qui descendent sur les parkings des HLM, et, forcément se regroupent pour parler un peu.
Mais, concentrer 5 ou 6 personnes dans 50 m2 sans balcon, sans insonorisation, c’est déjà une violence en soi !
En démocratie représentative autoritaire, le confinement est un luxe qu’une majorité de pauvres gens ne peuvent pas supporter sans péter les plombs ! Même les auto-exodés de luxe sur l’île de Ré, n’arrivent pas à le supporter puisqu’ils continuent à faire de la piste cyclable, de la plage et, on voudrait empêcher les habitants de HLM, de chambres insalubres louées par des marchands de sommeil, de sortir s’oxygéner la tête ! D’avoir un minimum de lien social non virtuel ?
Bouh ! Dangereux inciviques, vous serez, montrés du doigt et sanctionnés !
Qui parle de l’incivisme de l’état ?
Au bout de plus d’un an de luttes, les hôpitaux n’ont rien obtenu. Et, ce que dévoile surtout la pandémie, c’est l’indigence de services publics hospitaliers !
Parce que, si depuis 2ans et demi, le gouvernement avait commencé à sauver les services publics de santé, s’était attelé à organiser une couverture nationale de l’accès au soin sur tout le territoire, y compris ultra-marin, en serions-nous là ?
Si, une économie nationale de la fabrication des médicaments et des équipements avait été conservée sur le territoire, serions-nous en pénurie de masques, de gel, de respirateurs, de tests… ?
On est en guerre ?
Alors, pourquoi ne pas nationaliser tous les établissements privés de santé publique ? Pourquoi ne pas décréter la gratuité des masques, des gels, des tests, du paracétamol, s’il est bien indiqué, et en organiser la distribution ?
L’effort de guerre, dans nos sociétés étatisées, c’est à l’Etat de l’organiser, et la gratuité des produits de première nécessité, comme celle des produits de protection collective fait parti du processus de protection que l’état nous doit.
Mais en fait on est en guerre, essentiellement contre les « sans ». La pandémie, au stade où elle en est, elle ne sera pas enrayée par les mesures gouvernementales, elle sera, au mieux ralentie pour que les hôpitaux exsangues « assurent » au mieux pour contenir la colère sociale !
Quel en sera le coût social ?
Combien de violences domestiques en plus, de suicides de solitude, d’abandon, de morts « d’abandon » dans les EHPAD, de décompensation de malades psychiatriques, de caissières qui seront infectées pour avoir permis que nous ne mourions pas de faim … ?
Qu’est-ce qu’ils espèrent tous ces gouvernants engagés dans l’économie du profit sur le dos des pauvres ?
Que les mesures répressives et liberticides auront suffisamment durées pour formater la soumission ?
Il y aura un avant et un après « gilets jaunes », c’est ce que j’ai dit dès le début du mouvement social.
Même si le stock de LBD a été renouvelé et acheminé, la colère est loin d’être éteinte et, ce n’est pas l’incivisme d’état qui va l’étouffer !
Comment va –t-elle ressurgir après le coronavirus ? Je n’en sais rien, mais, elle ressortira, peut-être même avant la fin si ce gouvernement continue à nous faire payer l’effort de guerre, guerre dont il est aussi responsable, par son choix idéologique.
Comme avec le mouvement gilets jaunes, cette colère s’orientera vers une société plus juste ou vers un nationalisme fascisant.
C’est à nous d’en décider par notre capacité de réflexion, d’insoumission, d’imagination, de désir de vie ensemble.
Josette gilet jaune Montauban 82
(1) Note de la claviste : pour les dictature orientales, de toute façon ces libertés n’existaient déjà pas …