Cédric Chouviat était de ceux qui se lèvent tôt pour gagner leur vie dans un monde étouffé de normes inapplicables et où l’exploitation des travailleurs se développe derrière un discours qui nous vante sans cesse l’uberisation du travail.
Il était livreur dans une de ces capitales où la bourgeoisie règne en maitre, où les petites mains du capitalisme ne doivent faire que passer, où un « auto-entrepreneur » ne trouve plus de place pour garer son fourgon.
Le quai Branly et l’avenue de Suffren appartiennent à ces beaux lieux de Paris interdits aux gilets jaunes, à ces avenues qui transpirent le fric et où les travailleurs ne sont que tolérés, des endroits dans lesquels la police est là pour faire appliquer une ségrégation sociale au quotidien.
Ce 3 janvier à l’angle de ces deux artères Cédric Chouviat comme il en avait le droit a voulu filmer les policiers qui contrôlaient son activité de livreur.
Cela leur a déplu, ils ont infligé une clé d’étranglement et un placage ventral meurtrier qui lui ont fracturé le larynx.
Cédric Chouviat est mort victime de toute cette bestialité sociale, il était le père tranquille de cinq enfants et avait quarante et un ans.
L’Assemblée de la CNT-AIT de Toulouse, le 8 janvier 2020