Tunisie le 8 décembre 2018
Les mouvements des Gilets jaunes et des anarchistes ont éclaté dans toutes les régions de la France en réponse à la hausse du prix de l’essence et ont pris la forme de confrontations avec la police à Paris notamment.
Cependant, ce mouvement a évolué pour répondre à l’arrogance de Macron et de son gouvernement, approfondissant ses revendications sociales et s’exprimant de plus en plus sur une base de classe. Macron ayant refusé d’entendre ces revendications, le Gilets jaunes ont étendu le niveau et le nombre d’exigences, qui sont désormais au nombre de plusieurs dizaines dont l’augmentation du salaire minimum, le rétablissement de l’ISF ou encore l’exigence de son départ en tant que représentant flagrant d’une politique injuste au profit de la bourgeoisie qui accroît l’appauvrissement des travailleurs, des marginalisés et des chômeurs. Ce mouvement pourrait même se transformer en révolution s’il continue sa progression.
Ce mouvement a également prouvé la pertinence de nouveaux modes d’organisation (discussion horizontale, prise de décisions dans des espaces de communication sociale [autonome]). C’est un un exemple pour les mouvements sociaux comme les organisations y compris de base. Il démontre que l’auto-organisation des masses est une alternative viable à la représentativité, aux partis politiques (qu’ils soient de la classe dominante ou de l’opposition) et aux leaders clientélistes. Le mouvement s’est étendu à d’autres pays européens tels que la Belgique, la Bulgarie, les Pays-Bas …
En effet, ce mouvement a abandonné le mythe de l’efficacité sociale du modèle « démocratique » occidental. Ce modèle, {basé sur la représentativité] vise à empêcher les conflits de classe pour au contraire les absorber [dans le compromis social]. La réalité de ce système représentatif qui n’a rien à voir avec les droits de l’homme a éclatée au grand jour, avec la répression brutale, les mutilations et la confusion mensongère médiatique. Des dizaines de milliers de manifestants, y compris ceux qui n’avaient pas rejoint le mouvement à son début, ont subi de manière intensive les coups et les courses-poursuites [de la police], les gaz lacrymogènes et les canons à eau. Mais cela n’a fait que renforcer la sympathie des Français pour le mouvement.
[Depuis 2011] Dans de nombreuses régions, ce choc des modèles [auto-organisation versus représentativité] s’est matérialisé, confirmant ainsi la dimension internationale de ce mouvement, prolongement du processus révolutionnaire qui a éclaté en Tunisie [en 2011]et à la solidarité internationale entre tous les mouvements de protestation du Nord et du Sud. Seule la Solidarité internationale est capable d’affronter le capital mondialisé. Nous déclarons notre soutien total à ce mouvement social et aux possibilités de son développement révolutionnaire et demandons la libération inconditionnelle des détenus, ainsi que la responsabilité de tous ceux qui violent le droit des manifestants.
Longue vie au mouvement social des Gilets Jaunes et des Anarchistes …
Vive la solidarité internationale des peuples du Sud et du Nord contre le Capitalisme mondialisé.
Union des Etudiants Anarchistes (TUNISIE)