mardi 17 septembre 2002
Si les industries classées SEVESO, comme la SNPE, restent sur le site chimique, les toulousains devront apprendre à se protéger, disent industriels et pouvoirs publics.
Dans ce cas les toulousains devront faire confiance aux industriels et aux services de l’état pour assurer leur sécurité. L’accident du 21 septembre est là pour rappeler ce que vaut cette « garantie » et ces « engagements » !La seule mesure qu’ils envisagent en cas de dégagements toxiques est le confinement ! Avez-vous pensé à « l’efficacité » de cette protection ? Si le dégagement est accompagné d’une explosion, tous ceux qui ont eu leur appartement ou leur lieu de travail soufflé savent déjà qu’ils ne pourront pas se confiner. Et même sans explosion … Imaginez une fuite de chlore, d’ammoniac et encore plus de phosgène. Les gaz pourront s’étendre à des kilomètres à la ronde (le 21 septembre, une partie du Gers a dû se confiner par mesure de précaution)… Vous entendrez ou pas les sirènes d’alarme, vous serez au travail, aux courses, chez vous, … vous circulerez à pied, à vélo, en voiture ou en bus. Que ferez-vous ?
Au signal de la sirène, toute personne devra se calfeutrer chez elle, en bouchant toutes les issues avec du scotch, des chiffons humides, et en bloquant les ventilations (impossible dans certains immeubles). Imaginez les milliers de personnes dans les rues, quittant voitures et bus, courant dans tous les sens pour trouver un abri. Imaginez les habitants calfeutrés dans leur maison ne pouvant pas ouvrir à ceux qui frappent à leur porte pour ne pas faire entrer les gaz toxiques. Imaginez les parents affolés courant vers les écoles pour retrouver leurs enfants. Pour respecter les consignes et protéger leurs élèves les enseignants devront laisser les parents suffoquer aux portes des établissements scolaires. Pendant ce temps, la panique aura envahi les grandes surfaces, les cinémas, les facultés, les stations du métro, les rocades où le confinement sera impossible.
Accepter les usines à risque dans une ville, c’est avoir à se confiner un jour, c’est-à-dire accepter de ne pas porter assistance aux personnes en danger qui seront à l’extérieur ou accepter d’être sacrifié si vous êtes à l’extérieur. Que ferez-vous ? La conscience humaine peut-elle accepter de sacrifier une partie de la population pour les profits discutables de certaines entreprises ?
A Toulouse comme ailleurs, le confinement est une absurdité proposée par les services de l’état et les industriels pour faire accepter l’inadmissible : la mort d’une population pour raisons économiques.
Extrait de la Brochure :
Assassins ! Toulouse, 21 septembre 2001, un crime industriel
Cette brochure a été élaborée à partir d’articles rédigés par des militants, militantes et sympathisants de la cnt-ait, a propos de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001.
Ces articles sont initialement parus dans l’édition Midi-Pyrénées de notre journal « Le Combat Syndicaliste ».
Cette édition a été revue et augmentée.
Télécharger la brochure : https://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2024/11/057-assassins.pdf