samedi 21 septembre 2002
Depuis plus de… trois siècles, le pouvoir se tue (ou plutôt nous tue) à nous le dire : la chimie, c’est sans danger. Si vous n’êtes pas convaincus, voici une liste, sûrement incomplète, pour vous rassurer
1684, la Poudrerie explose une première fois. Miracle, elle ne détruit qu’une église (Les Récollets).
21 sept. (déjà) 1781. Elle explose pour la 2ème fois. Elle est détruite, le quartier St Michel aussi. La poudrerie n’était pas à son emplacement actuel mais dans le quartier St Michel.
27 juillet 1804, elle flambe. Un expert conclut qu’il ne faut qu’un léger degré de chaleur pour opérer la combinaison de l’oxygène avec le charbon et provoquer la combustion.
4 novembre 1806, explosion.
16 avril 1816, rebelotte. 16 morts et des destructions considérables.
11 octobre 1817, 200 kg de poudre explosent.
24 janvier 1822, nouvelle explosion. La secousse est ressentie dans toutes les maisons de la ville. Deux ouvriers sont pulvérisés.
17 août 1840, explosion. 9 morts. Dégâts considérables. Une ordonnance royale, pour assurer enfin la sécurité de la population, impose le déplacement de la poudrerie un peu plus loin… derrière Empalot (sur le site de l’actuelle Société Nationale des Poudres et Explosifs ?).
5 novembre 1875, nouvelle explosion. Une douzaine de morts.
27 mai 1917, incendie de la poudrerie. 9 morts. A partir de là, le secret mili-taire impose le silence. Le bilan des explosions n’est plus connu avec précision.
1927, Incendie du silo I4 ( 30000 tonnes d’Amonitrates)
13 mars 1969, explosion à l’ONIA (futur APC, futur AZF), entendue dans toute la ville. Quelques jours avant l’explosion, un ouvrier signale à l’encadrement de l’atelier K4B une série de lueurs aprecues au sous-sol de l’atelier (à travers le caillebotis)ressemblant à des arcs électriques. Des recherches n’ont rien données. Explosion due à une accumulation de gaz de synthèse derrière les tableaux de conduite de K4B et X1B. Bilan : 1 mort écrasé par la porte d’un tableau soufflé par l’explosion.
3 juin 1971, nouvelle explosion dans cette usine. Au moins six blessés graves et une très grande discrétion dans le traitement de l’affaire. Vers 12h30 (retour du self service) explosion à l’atelier X1B ligne N°4. Rupture du pot de condensat d’ammoniac froid. Pas de victime grave beaucoup de dégats. La cause en est la rupture de la soudure du pot inférieur du condenseur dûe à une malfaçon (En cause Creusot-Loire). Ce n’est pas explosion due à une inflamation spontannée, mais juste à une détente brutale de gaz (Tuyau de 1,20m sous une pression de 350b).
1986 (à confirmer). Rupture d’une soudure du four de la nouvelle synthèse d’ammoniac. En cause Creusot-Loire.
21 sept. 2001 : 31 morts, plus de 2500 blessés graves (hospitalisés) des destructions massives.
Marc (d’après « Archistra » 42 rue Capus, 31400 Toulouse)
Extrait de la Brochure :
Assassins ! Toulouse, 21 septembre 2001, un crime industriel
Cette brochure a été élaborée à partir d’articles rédigés par des militants, militantes et sympathisants de la cnt-ait, a propos de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001.
Ces articles sont initialement parus dans l’édition Midi-Pyrénées de notre journal « Le Combat Syndicaliste ».
Cette édition a été revue et augmentée.
Télécharger la brochure : https://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2024/11/057-assassins.pdf