Pôle emploi et les JO 2024 : seconde manche …

Ce mardi 8 aout 2023, la dream-team de la CNT-AIT était de retour pour la seconde manche du « pôle emploi JO 2024 tour ».

Résumé des épisodes précédents : alors que les Jeux Olympiques de 2024 s’approchent chaque jour un peu plus, le gouvernement commence à être en PLS car il n’arrive pas à trouver suffisamment d’esclaves dociles pour aller faire les agents de sécurité pour encadrer ce spectacle pour riche oisif. Pôle emploi a été sommé de ratisser le plus largement possible afin de recruter les 25 000 auxiliaires de police nécessaire. Pôle emploi a lancé une vaste campagne auprès des précaires pour les inviter fermement à traverser le Stade et endosser l’uniforme des sociétés de sécurité privé. Mais alors que plane l’aigle jupitérien sur la masse des précaires, une petite troupe résiste encore et toujours, refusant de répondre à l’ordre de mobilisation. Elle  entend bien faire entendre son droit à l’objection de conscience et à refuser de jouer le rôle de poucaves (1).

Nos braves réfractaires se sont donc présentés devant leur pôle emploi préféré pour aller informer les allocataires du RSA de leurs droits, et notamment celui de refuser une offre de formation dans le domaine de la sécurité.

Debrieffing à chaud de la team : les précaires sont attentifs, car ils s’arrêtaient pour lire les affiches et autocollants que nous avions disposés dans la rue qui mène à Pôle emploi. Et ils ont une vraie réflexion politique, vu les discussions que nous avons eus. On est bien loin du tableau dépressif que nous peignent les médias (mêmes de gauche) des précaires qui seraient lobotomisés par les réseaux sociaux et la télé …

Autre constat : toutes celles et ceux avec qui nous avons échangé ont confirmé la pression de Pôle Emploi pour les obliger à s’inscrire aux formations d’agent de sécurité. (sachant qu’une fois que vous avez suivi la formation, il vous est quasiment impossible de refuser une proposition d’emploi dans ce domaine, sous peine de vous voir réduire voire supprimer les allocations …). Actuellement, Pôle emploi ne semble proposer que des offres dans le domaine de la sécurité … Ainsi, Bernard, retraité en recherche de complément de revenu et atteint d’une paralysie latérale droite, s’est vu offrir « la chance de rejoindre l’aventure des JO en participant à la sécurité », tout comme Kevin, Bac +5 de graphisme, ou encore Fatima, mère de famille nombreuse. Mais toutes et tous ont refusé la formation, car outre qu’ils ne souhaitent pas travailler dans le secteur de la sécurité, il s’agit de contrats de 3 semaines (le temps des JO), mal payés, avec plus d’heures de transport que de travail effectif, et des horaires non compatibles avec une vie de famille. Même Eddy, pourtant lui-même agent de sécurité, pestait contre cette « concurrence déloyale » qui exerce une pression à la baisse sur les salaires et une dégradation des conditions de travail !

Pôle Emploi est aux abois, en tout cas c’est ce que nous avons perçu dans la fébrilité de la team adverse, menée par le Directeur de l’Agence. Monsieur le Directeur est en effet venu en personne sur le terrain avec 2 body gards, n’hésitant pas à  mouiller le maillot pour nous sermonner. Manifestement il craint pour sa prime s’il ne réalise pas son quota d’agents de sécurité olympique … Cette sortie du Big Boss nous a valu un geste inélégant de sa part, puisque non content de faire un signalement de notre intervention à la Sécurité centrale de Pôle emploi, il a tenu à informer la Police nationale de notre distribution de tract – pourtant on ne peut plus calme et tranquille – pour qu’elle envoie une patrouille. Un tel manque de fair-play ne nous a pas étonné de la part du représentant d’une institution qui va bientôt s’appeler France-Travail. Ca claque comme un slogan de l’Etat français de Pétain  … Bien entendu, nullement intimidé par ces menaces puériles, nous avons continué notre distribution de tracts comme prévu jusqu’à la fin du temps réglementaire, nous autorisant même une petite prolongation.

L’essentiel étant de participer, si vous aussi vous voulez concourir, en solo ou en équipe, à notre marathon des pôles emplois jusqu’aux prochains JO, vous pouvez télécharger des tracts, affiches et commander des autocollants en nous écrivant à contact@cnt-ait.info :

Télécharger le tract : https://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2023/07/Precaires-pas-poucaves.pdf

La lutte continue !

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(1) Ce diminutif de poucave désigne un traître, une balance ou encore un mouchard (les noms d’oiseau ne manquent pas). Il semble que le terme vienne du romani – la langue des Roms – et qu’il se soit répandu d’abord dans la banlieue-est de Paris, avant de conquérir le monde francophone. 10 mots d’argot dont vous ignoriez l’origine, Cité internationale de la langue française

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