De la grève des ventres au MLF, la lutte contre le rôle traditionnel assigné à la femme

Depuis le nuit des temps, la tradition assignent aux femmes le rôles de mères et d’esclave domestique.

A la fin du XIXe siècle et du début du XXe, des anarchistes comme Emma Goldman, Louise Michel et Voltairine de Cleyre firent entrer la lutte pour l’émancipation des femmes dans le socle idéologique anarchiste. L’Humanité ne pouvait être libre si la moitié persistait dans l’esclavage non pas salarial ou politique, mais domestique, imposé par le poids des traditions qui voulait que la femme devait être vertueuse, c’est à dire cloîtrée dans sa maison avec de nombreux enfants, au service domestique de son mari à qui elle devait une obéissance aveugle et silencieuse.

Elles s’attaquèrent à toutes les institutions sociales qui constituent le socle des traditions familiales : mariage1, éducation, rôle des genres, et aussi la natalité.

Les anarchistes, femmes et hommes, furent ainsi à la pointe de la lutte pour le droit à la contraception qui était interdit et même passible de peine de mort pour l’avortement. Le procès des « stérilisateurs de bordeaux », en 1935, contre le réseau des anarchistes bordelais qui pratiquait des vasectomies volontaires, marqua les esprits de l’époque d’avant-guerre2.

Dans les années 60 et 70 apparaît le MLF, mouvement de libération des femmes, mouvement féministe autonome et non-mixte qui revendique la libre disposition du corps des femmes, remet en question la société patriarcale. Il est né dans le sillage du Women’s Lib américain, des événements de mai 1968, des luttes pour le droit à la contraception et à l’avortement amorcées par le Planning familial en France, de toutes les luttes contre les différentes formes d’oppressions et de misogynie, et des revendications à l’égalité de tous les droits, moraux, sexuels, juridiques, économiques, symboliques.

Remettant en cause les formes de militantisme traditionnel marxiste / léniniste, il puise ses modes d’action dans le répertoire libertaire (assemblées générales, petits groupes décentralisés, actions extra-parlementaires), dans sa lutte pour changer les stéréotypes traditionnels et exiger l’émancipation des femmes, leur égalité avec les hommes (salariale notamment) ainsi que la lute contre le « lapinisme », pour une maîtrise par la femme de sa procréation libre et volontaire et une sexualité découpée de la fonction reproductive..

« L’usine est aux ouvriers, l’utérus est aux femmes, la production de vivant nous appartient », MLF « politique et psychanalyse » Manifestation femmes à Paris, 6 octobre 1979 pour le droit à l’avortement libre et gratuit

Boulot,
Omo [marque de lessive],
Marmots,
Y’EN A MARRE !
Contraception pour toutes et tous,
Avortement libre et gratuit
Condamnée à reproduction
Campagne pour l’avortement
LIBRE et GRATUIT
MLF

1 Emma Goldman argumentait que «le mariage c’est premièrement un arrangement économique… [la femme] le paie avec son nom, sa vie privée, son estime de soi, toute sa vie ».

2 Lire notre brochure Les anarchosyndicalistes et la vasectomie dans les années 1930, réseaux internationaux, pratiques et débats ; http://cnt-ait.info/2021/04/05/vasectomie-1930/

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Texte extrait de la brochure « Les traditions oppriment les femmes »

« Quand les hommes sont oppressés c’est une tragédie,

quand les femmes sont oppressées, c’est une tradition »

32 pages format A5, PDF à télécharger en cliquant ici : Télécharger

Pour recevoir la brochure au format papier, envoyer 5 euros à CNT-AIT, 7 rue St Rémésy 31000 TOULOUSE (port compris)

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