Tract diffusé à Toulouse en Août 1944, pendant les jours mêmes du départ de l’armée allemande, par les anarchosyndicalistes.
Tract diffusé à Toulouse en Août 1944, pendant les jours mêmes du départ de l’armée allemande, par les anarchosyndicalistes.
Armand Maurasse était un militant anarchiste d’origine sénégalaise, qui travaillait dans les années 1930 au salon de coiffure d’Aristide Lapeyre à Bordeaux.
Lapeyre était un militant anarchiste de tous les combats : un des artisans de la constitution de CGTSR-AIT en 1926 il fut également partisan de longue date de la maîtrise de la procréation. Dans son salon qui était la vraie plaque tournante du mouvement anarchiste Bordelais avant guerre (cf infra), il pratiquait – avec l’aide d’Armand – des vasectomies clandestines.
Lapeyre est arrêté en 1935 lors de l’« affaire des stérilisés de Bordeaux », inculpé de « complicité de castration » (alors qu’il s’agit seulement de vasectomie… que la loi n’interdit pas) mais est finalement remis en liberté le 6 juillet, bénéficiant d’un non-lieu. La présence d’Armand au procès ne passa pas inaperçu, le journal local La Petite Gironde, le décrivant comme « un noir gigantesque ».
Chaque année depuis le 8 mai 1945, « la France » fête sa libération du joug Nazi.
Le pouvoir, en mal de « cohésion sociale » [1], cherche désespérément à sauter sur l’occasion pour montrer que le « peuple français » a su, dans ses périodes les plus sombres se serrer les coudes – et aussi la ceinture …
A ceux qui se plaignent de leurs petites vivicitudes matérielles quotidiennes de 2004, il leur est servi matin, midi et soir par la presse, la radio et la télé nationale la geste héroïque de la résistance française de 1944, qui nous est donc présentée comme un exemple à suivre. Nos aieux en ont chié en 40 et ils n’en ont pas fait tout un flan. Car quand il l’a fallu, tout gonflés de rutabaga et d’esprit patriote, ils ont su s’unir pour faire face. Et « l’opposition » d’emboîter le pas à l’action psychologique de propagande du gouvernement puisqu’ils n’ont rien trouvé de mieux que de réclamer le retour au Programme du Comité National de la Résistance ! [2]
Bref, tout ça fleure bon l’Union Sacrée et le bourrage de mou … Car contrairement à la légende que l’on voudrait nous faire gober, les résistants n’était pas légion dans le « peuple français » et d’ailleurs beaucoup des résistants n’étaient même pas français !
Et en plus, un certains nombres n’étaient même pas des patriotes ! Rendez vous compte !
Nous vous livrons ci-après le témoignage d’un de ces résistants libertaires, Andre Saulière dit Arru qui – de Marseille à Toulouse, avec des compagnons sénégalais, juifs russes, italiens, espagnols, … – continua le travail de sape idéologique du système, sur des bases clairement anarchistes internationalistes.
Un exemple, très actuel en effet, pour ceux qui – comme nous – pensons que la Liberation totale, celle du capitalisme, n’a pas encore eu lieu …
Tract / Affiche diffusé en 1943 dans le Sud de la France par les anarchistes internationalistes réunis autour d’André ARRU
Rues et lieux de Toulouse : La rue des frères Lion
Ils ont donné leur nom à une rue du centre ville, mais qui étaient les Frères Lion ? Fils de Jean-Louis Lion, fer de lance du mouvement anarchosyndicaliste toulousain au début du XXe siècle, Henri et Raoul Lion étaient imprimeurs à Toulouse dans les années 1930/1940. Eux-mêmes anarchistes et libre-penseurs, ils imprimaient la presse libertaire dans leurs ateliers (dont le principal se situait dans l’actuelle rue Croix-Baragnon. Une grande plaque y commémore leur souvenir). Lorsque les nazis envahissent la France (juin 1940) et avant même qu’ils n’anéantissent la zone dite « libre », ils deviennent immédiatement les principaux imprimeurs de la Résistance.
Cette brochure, imprimée en 1943 par les Frères Lyon, imprimeurs à Toulouse, fut rédigée par André Arru et révisée par Voline ; nous ne publions pas ici l’additif intitulé « Explication résumée d’organisation sociale à base fédérale, syndicale, communale » dont Pierre Besnard était l’auteur [1]. Dans la mesure du possible, la présentation d’origine a été respectée.
« Ce n’est pas la patrie française qui est en danger, ni la liberté de la France qui est en jeu, c’est la Liberté, la culture et la paix mondiale »
Francisco Ponzan Vidal, dit « François Vidal », militant de la CNT-AIT espagnole, résistant exécuté à Toulouse par les nazis le 17 août 1944, veille de la Libération de la ville
Les espagnols sont plus de 500’000 à fuir Franco entre le mois d’août 1938 et le 12 février 1939. Parmi eux, beaucoup de miliciens aguerris aux armes et à la guerre, la tête pleine de compagnons tombés au front, d’amies violées, de parents massacrés ; des combattants défaits qui ne survivent que par leur haine du fascisme, sous la neige, dans des prés entourés de barbelés où sévit la dysenterie et la famine, appelés déjà « camps de concentrations », symbolisant à eux seuls l’hospitalité française fidèle à l’attitude criminelle des démocraties occidentales vis-à-vis du peuple espagnol durant la guerre civile. Ces militants ont eu du poids dans la résistance, un poids que l’on cache souvent. Pourtant la célèbre 2ème Division Blindée (DB) du Général Leclerc est composée d’espagnols à plus de 60% ; dans tous les maquis, ils sont des premiers résistants.
Cela fait 80 ans cet été que démarrait une aventure extraordinaire : celle qui, malgré le joug imposé au pays par l’Etat Français du Maréchal Pétain puis directement par l’occupant nazi, allait permettre à un demi-millier d’enfants et adolescents juifs d’échapper aux rafles, à la déportation, à la mort. Une histoire dont vous n’avez probablement jamais entendu parler, car les leçons qu’elle donne déplaisent à tous les pouvoirs [1].
Car contrairement à la version officielle qu’on essaie de nous faire gober, la Résistance et la protection des enfants juifs contre les déportation ne fut pas le fait de « policiers courageux qui choisirent le maquis » mais au contraire de gens très ordinaires qui ont désobéi à la police …
Patchy historical information about the activity of some anarchists – revolutionary and pacifist – in France during World War II and under occupation. This is summary of material from the C.I.R.A., Marseille, Bulletin No. 21/22 (Summer, 1984), which had the theme Anarchists and the Resistance. Jean Rene Sauliere (alias Andre Arru) was one of the anarchist participants in the French resistance to the Nazis and their Vichy collaborators during World War II. He was born in Bordeaux in 1911 and became an orphan during the First World War. In early adulthood he made his living as a travelling salesman. He belonged to the Bouches-du-Rhone section of the Federation of Free Thinkers, and was elected its president. He also joined the anarchist movement and became a pacifist. Several years before the outbreak of the 1939-1945 conflict, he decided that he would never participate in any war. Like other pacifists and revolutionaries, he saw war as a solution worse than the evil it was supposed to combat. By 1939, Sauliere decided that he would not voluntarily submit to arrest for refusing to serve in the military if called. He intended to escape in order to continue the struggle as a pacifist and anarchist. This was a common attitude in the left libertarian and revolutionary syndicalist circles of the time.
Dans son rapport en date du 7 août 1943, adressé à M. le Commissaire divisionnaire, chef du Service Régional de Police de Sûreté, le Commissaire de Police de Sûreté MATTEI Robert de la Section des Affaires politiques précise au sujet de la découverte de tracts anarcho-syndicalistes et de faux cachets au domicile du nommé ARRU André