Télécharger le texte a format PDF : https://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2025/10/CNT-AIT-46_tract-2-octobre-25.pdf
Dans son discours sur la servitude volontaire, La Boétie, ami de Montaigne, déclarait : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Cette constatation reste d’actualité quelques siècles plus tard. De tout temps et en tout lieu, les dominants ont cherché à persuader les dominés qu’il n’y avait pas d’alternative à leur règne et que toute contestation de l’ordre établi était vouée à l’échec. L’hypercapitalisme moderne continue à tenir ce discours : c’est nous ou le chaos.
Or leur monde, ce monde qu’ils nous imposent, c’est bien le règne du chaos, du saccage de la planète, du dérèglement total du climat, des crimes de masse. C’est le monde des massacres et des guerres, qui sans une réaction déterminée de la population ne tarderont pas à nous toucher ici-même.
Les populations ont en fait bien souvent conscience des dangers de ce monde inquiétant, mais restent persuadées de leur impuissance à changer le cours catastrophique de l’Histoire en marche, impuissance que le système contribue à entretenir par sa propagande et par la démonstration violente de sa force brute.
Le mouvement social en cours comme ceux qui l’ont précédé prouve en tout cas que des forces de résistance sont à l’œuvre (la lutte des classes continue) même si les objectifs à court et moyen termes sont limités : dégager Macron, champion toute catégorie de l’impopularité, s’opposer à un budget d’une extrême austérité qui frappe en premier lieu la population laborieuse ou exclue du travail.
Etant donné l’ampleur de la crise actuelle et la gravité de la situation internationale (drones russes dans le ciel de Copenhague) n’y aurait-il pas urgence à se fixer des objectifs plus ambitieux ?
Est-ce bien réaliste
- de tabler encore une fois comme les partis de gauche et les directions syndicales sur un changement de personnel politique censé régler tous les problèmes ?
- d’attendre l’avènement d’un.e sauveur.se qui se retrouvera piégée au sein d’un système qu’elle ou il échouera à réformer ? (Ex : Mitterand en 1981, Syriza en Grèce, Podemos en Espagne)
- de continuer à espérer un sursaut républicain pour faire barrière aux néofascistes du RN dont les scores ne cessent d’augmenter ?
Le capitalisme n’est pas réformable. Ce n’est pas le personnel politique qu’il faut renouveler, c’est la nature de la société qu’il faut changer.
Seule la grève générale reconductible voire illimitée permettrait de bloquer le pays et d’instaurer un rapport de force favorable : arme pacifique mais redoutée par tous les pouvoirs.
Utopique, irréaliste clameront certains. Pourtant sans avoir recours à Mme Irma ou à M. Nostradamus, il est évident que la catastrophe environnementale est en cours, que les menaces de guerre s’accumulent au-dessus de nos têtes. Le capitalisme en crise est prêt à tout pour sauver sa peau, en premier lieu à sacrifier la nôtre. Il devient urgent d’arrêter sa course folle.
Reprenons confiance dans nos capacités, dans notre pouvoir d’opposition et de construction. Ils ont des milliards mais nous sommes des millions à vouloir un autre monde, un autre futur que celui qu’ils nous préparent.
Pour une autogestion généralisée de la société, pour un monde habitable, désirable, sans patries, ni frontières, sans guerres.
Initiative CNT AIT du Lot (Association Internationale des Travailleurs)