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Les travailleuses et travailleurs de la santé de la CNT-AIT appellent à soutenir les secrétaires médicales de l’Hôpital Ducuing qui ont décidé de se mettre en grève pour leur dignité. Elles se battent pour que leur salaire soit payé au niveau du SMIC, comme cela est exigé à la fois par la loi et par leur convention collective.
Cette situation perdure depuis des années. On se demande comment ce fait a pu passer inaperçu des syndicats, qui sont historiquement liés à la gestion de cet établissement, créée en 1944 par les réfugiés espagnols antifranquistes – dont la militante de la CNT-AIT la Docteure Amparo Poch y Gason – sur un mode coopératif.
La direction de l’hôpital, à laquelle sont associés des syndicats, refuse de les augmenter (on parle ici d’une centaine centaines d’euros par mois, soit moins de 15 000 euros par mois pour les 60 secrétaires, sur un budget de l’hôpital de plus de 55 millions !!!) au motif que si l’hôpital les augmentait il serait obligé d’augmenter tous les salaires, et qu’il n’en a pas les moyens. Elles sont donc sacrifiées pour maintenir la hiérarchie des salaires ! Mais dans la chaine de soin, nous sommes toutes et tous essentielles ! il n’y a aucune raison de maintenir cette hiérarchie, si ce n’est une discrimination élitiste.
Les secrétaires médicales ont donc décidé de ne plus attendre et de se mettre en grève, n’écoutant pas ceux qui à gauche leur disaient d’attendre après le 7 juillet pour entamer leur mouvement, promettant que une fois le gauche au pouvoir tous les problèmes, notamment de salaires, allaient se régler. Le bal des faux culs n’est d’ailleurs par réservé à un camp politicien particulier, car tous les candidats aux élections de tous bords viennent à l’hôpital pour assurer que si on vote pour eux, ils auront la baguette magique miraculeuse.
Mais les secrétaires médicales savent surtout que c’est dans leur unité et dans leur lutte que résident les clés de la victoire, pour qu’enfin leur dignité leur soit rendue.
C’est pourquoi, nous travailleurs de la santé de la CNT-AIT les assurons de notre plein et entier soutien et appelons l’ensemble des travailleuses et travailleurs du secteur de la santé, mais au delà l’ensemble de la population à se solidariser avec la grève des secrétaires médicales de l’Hôpital Ducuing.
La lutte pour la dignité de l’une d’entre nous est la lutte pour la dignité de tous !
Solidarité avec les grévistes de Ducuing !
Contre la précarité, Pour nos salaires,
Vive la grève générale !
santé-social@cnt-ait.info
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Grève des secrétaires médicales de l’hôpital Joseph Ducuing
Tract des grévistes
Rejoignez-nous pour soutenir nos revendications !
Pourquoi nous nous mobilisons :
Les secrétaires médicales de l’hôpital Joseph Ducuing perçoivent actuellement un salaire de base inférieur au SMIC. Nous exigeons une rémunération juste et équitable pour notre travail essentiel.
Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix et obtenir des conditions de travail dignes !
Nous sommes une quarantaine de secrétaires médicales de l’hôpital Joseph Ducuing. Nous sommes les piliers entre les patients et services médicaux, assurant la fluidité de la prise en charge médicale chaque jour. Bien que nous soyons des éléments clés du secteur de la santé, nous sommes malheureusement sous-payées et même en dessous du salaire minimum – le smic. Dans un service essentiel comme le nôtre, une rémunération juste est essentielle pour garder des employés dévoués et captifs. On estime, par exemple, que plus de 40% des secrétaires médicales sont mal payées en France (source: Cabinet d’études économiques). C’est maintenant que cela doit changer. Nous demandons donc à l’hôpital Joseph Ducuing de reconsidérer et de revaloriser nos salaires pour assurer un équilibre important entre notre contribution vitale et la récompense financière que nous recevons
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Cagnotte solidaire
https://www.leetchi.com/fr/c/secretaires-medicales-joseph-ducuing-3563715
Cette cagnotte sera divisée entre la quarantaine de secrétaires que nous sommes pour pallier au manque de salaire que nous subissons depuis le début de la grève.
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Article 0802 du chapitre 4, titre 8 de la convention collective des Etablissements Privés d’hospitalisation, de soins, de cure et de garde à but non lucratif du 31 octobre 1951
(convention étendue par arrêté du 27 février 1961)
08.02 – SALAIRE MINIMUM CONVENTIONNEL
Un salaire minimum conventionnel est garanti à l’ensemble des personnels relevant de la convention collective nationale du 31 octobre 1951. Ce salaire minimum conventionnel est déterminé en prenant en considération l’ensemble des éléments de rémunération perçus par le salarié en contrepartie ou à l’occasion du travail au sens des dispositions légales et jurisprudentielles.
Le salaire minimum conventionnel déterminé comme indiqué ci-dessus ne peut être inférieur au smic étant précisé que la prime d’ancienneté n’est pas prise en compte dans cette appréciation.
Signataires : Fédération patronale (FEHAP), CGT, CFDT, CGT-FO, CFE-CGC, CFTC
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Dernière minute : alors que ce matin 25 juin 2024, des compagnons de la CNT-AIT répondant à l’appel à la solidarité des grévistes, sont venues sur le piquet pour exprimer notre solidarité, nous avons été pris à partie de façon très agressive par des militants de la CGT. Ceux ci nous ont reproché notamment de nous en prendre à leur syndicat « qui est le seul à défendre les secrétaires médicales ».
Nous n’avions pas mentionné la CGT dans notre tract, pour ne pas briser l’unité, mais manifestement ils se sont sentis visés quand nous mentionnons les syndicats qui gèrent l’Hôpital.
En réponse au secrétaire de la CGT qui nous affirmé que son syndicat ne participe pas à la gestion de l’Hôpital, nous lui avons rappelé que la présidente de l’Association Amis de la Médecine Sociale, qui est la PROPRIETAIRE et GESTIONNAIRE de l’Hôpital n’est autre que Mme Claudine REGOURD, dont la page qui est lui est consacrée dans le « dictionnaire biographique du mouvement Ouvrier – Maitron » nous indique qu »elle est syndicaliste CGT, administratrice puis vice-présidente de la Mutuelle des Cheminots de Midi-Pyrénées (1986-1996), membre de la commission santé du CER de Midi-Pyrénées, membre de la commission exécutive du syndicat UFCM-CGT de Toulouse.« . Le camarade secrétaire de la CGT nous ayant dit qu’il ne connaissait pas sa camarade de la CGT, nous reprenons ci dessous la fiche établie par le Maitron, qui nous précise « Renseignements fournis par l’intéressée, janvier 2023 »
REGOURD Claudine
https://maitron.fr/spip.php?article252884
Née le 14 juin 1956 à Albi (Tarn) ; cheminote, manipulatrice radio à la SNCF ; syndicaliste CGT, administratrice puis vice-présidente de la Mutuelle des Cheminots de Midi-Pyrénées (1986-1996), membre de la commission santé du CER de Midi-Pyrénées, membre de la commission exécutive du syndicat UFCM-CGT de Toulouse.
Le père de Claude Regourd, Gérard Regourd, était conducteur de train au dépôt de Toulouse (Haute-Garonne), sa mère Hélyette Coynès était secrétaire. Gérard Regourd militait à la CGT. La famille comptait deux filles.
Claudine débuta sa scolarité à l’école primaire de Balma (Haute-Garonne), puis elle intégra le collège de Croix-Daurade à Toulouse. Par la suite, elle fut admise au lycée Saint-Sernin où elle obtint un baccalauréat section C (mathématiques et physique-chimie) en 1974. Elle décida alors d’entamer des études de médecine, mais la mise en place récente du numérus clausus rendit l’épreuve encore plus difficile. Après deux tentatives, elle se résolut à entamer des études de manipulateur radio à l’hôpital de Purpan à Toulouse. En 1978, elle obtint son diplôme de fin d’études.
En juillet 1978, Claude fut embauché au service médical de la SNCF. Elle fut affectée au centre médical régional de Toulouse-Raynal. À cette époque, les manipulatrices radio ne pouvaient accéder au Statut des cheminots. À l’instar d’autres professions paramédicales, Claudine demeura donc contractuelle de la SNCF jusqu’à l’arrivée de la Gauche au pouvoir, en 1981, qui intégra au Statut ces catégories de personnel. Cette même année, Claudine adhéra à la CGT. En 1986 elle devient administratrice de la Mutuelle des Cheminots de Midi-Pyrénées, mutuelle dont elle fut membre du bureau puis vice-présidente jusqu’en 1996.
À la fin des années 1980, Claudine reprit des études en cours du soir et obtint, en 1989, une maitrise de droit privé à l’Université des sciences sociales de Toulouse. L’année suivante, elle bénéficia d’un congé individuel de formation et réussit son DESS de « Gestion du personnel et relations de travail ».
Pendant toute sa carrière, Claudine exerça son métier de manipulateur radio tout en assumant de nombreux mandats syndicaux. Elle fut notamment déléguée du personnel à la DRH, ce qui l’obligea à se rendre à Paris où avaient lieu les réunions avec la direction de l’entreprise. Elle secrétaire du CHSCT de la direction régionale de Toulouse, membre de la commission santé du Comité d’établissement régional de Midi-Pyrénées. En 1998, Claudine accéda au collège cadres et continua de siéger aux DP des médicaux-sociaux à Paris en tant que représentante de l’organisation syndicale CGT. Elle multiplia ses participations dans diverses instances souvent en lien avec les questions de santé : commission supérieure de la santé, commission professionnelle centrale des services communs, commission cadres du Comité d’établissement régional de Toulouse. Elle intervint aussi lors des formations assurées par la CGT pour les membres des CHSCT. Enfin, Claudine fut membre de la commission exécutive du syndicat UFCM-CGT de Toulouse.
Professionnellement, elle se vit confier des missions diverses pour le compte du service médical de Toulouse, elle anima notamment le groupe communication.
Son engagement dépassa la sphère syndicale. À compter de 1991, elle participa à l’encadrement d’enfants en difficultés scolaires avec le Secours populaire français (SPF) de Balma pendant une dizaine d’années, elle reprit ses activités de bénévole avec le SPF à partir de sa retraite en 2012.
En 1992, elle devint administratrice de l’Association des amis de la médecine sociale, propriétaire et gestionnaire de l’Hôpital Joseph Ducuing de Toulouse et de l’EHPAD « Les Tilleuls ». Elle devint membre du bureau de l’AMS puis sa vice-présidente en 2003. Depuis 2022, elle en fut [sic] la présidente.
Claudine se maria avec Alain Chéré, cheminot et militant de la CGT. »
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Article de la dépêche
« On est payée 90 euros en dessous du Smic » : les secrétaires médicales de l’hôpital Joseph-Ducuing sont en grève à Toulouse
Chaque secrétaire médicale avait accroché sur sa blouse « Tout augmente sauf nos salaires ». DDM – Paule Njomen
Publié le 19/06/2024 par la Dépêche du Midi
Paule Njomen
Ce mercredi 19 juin, les secrétaires médicales de l’hôpital Joseph-Ducuing ont décidé de faire entendre leur agacement via une mobilisation, elles veulent des augmentations de salaire. Les grilles de l’accueil étaient baissées mais les consultations étaient maintenues.
C’est un ras-le-bol collectif qui s’est fait ressentir ce mercredi matin devant l’hôpital Joseph-Ducuing. L’accueil était fermé et elles étaient presque une cinquantaine à se réunir. Les secrétaires médicales ont établi leur mobilisation à l’entrée du site, là où des passants se sont arrêtés pour signer leur pétition.
« On demande à être payée au Smic »
« Le Smic a rattrapé notre salaire donc on est payée 90 € en dessous du Smic » explique Gisèle Conte, secrétaire du CSE à l’hôpital Joseph-Ducuing. « On demande à être payée au Smic », ajoute-t-elle. Comme d’autres secrétaires mobilisées, elle assure que ce salaire ne « valorise pas le diplôme » et ressent un singulier manque de considération.
« Au fil des années, comme le point d’indice a très peu augmenté, cela signifie qu’il y a des métiers à l’hôpital qui passent en dessous du Smic », précise Djilali Mazouzi, délégué syndical CGT de l’hôpital Joseph-Ducuing. « Comme on ne peut pas payer en dessous du Smic, on fait un rattrapage au Smic. On ramène le salaire au Smic. », souligne-t-il.
Les métiers en tension ont bénéficié d’une augmentation de salaire mais pour les secrétaires, il n’y aurait pas de moyens. « On ne peut pas revaloriser d’autres corps de métier et nous négliger comme ça » témoigne Vanessa, secrétaire à Joseph-Ducuing depuis un an et demi. « Nous ne sommes pas que des guichetières » rappelle-t-elle.
Des conditions de travail déplorables
Les remplacements se font rares à Joseph-Ducuing et les salaires n’aident pas à résoudre ce problème. Estelle, Cynthia et Isabelle, secrétaires médicales à l’hôpital Ducuing depuis les années 90, racontent avoir choisi d’exercer dans cet établissement pour « ses valeurs ». Elles déplorent la vétusté des locaux et des logiciels. « On a demandé des travaux qui n’ont pas été faits. La goutte d’eau, ce sont les salaires », avance Isabelle. Contactée, la direction n’a pas souhaité s’exprimer au sujet de cette mobilisation.
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[1] Lire à ce sujet le rapport de 2020 de la Cours des compte sur l’Association des Amis de la médecine sociale, qui gère l’hôpital Ducing :
» Un climat social tendu : L’Association des amis de la médecine sociale (AMS) gère un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (résidence les Tilleuls) et un hôpital (Joseph Ducuing) ayant le statut d’établissement de santé privé d’intérêt collectif. La gouvernance de l’AMS se caractérise par un poids historiquement fort des syndicats dans la gestion de l’hôpital. Différents mouvements sociaux et épisodes de tension ont marqué la période sous revue avec les personnels médicaux et non médicaux. Le déficit structurel de l’établissement et les mesures prévues par les plans de redressement successifs ont accru les tensions sociales. »
Sur l’Histoire de l’Hôpital Ducuing, aussi connu sous le nom de l’Hôpital Varsovie du fait de son adresse : https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4pital_Joseph-Ducuing
Et sur l’idéal sanitaire révolutionnaire qui animait certains de ses fondateurs comme la Dr Amparo Poch y Gascón :
Bref Panorama historique de la santé anarchiste en Espagne ( https://cnt-ait.info/2021/05/02/panorama )
LA SANTE PAR LA REVOLUTION, LA REVOLUTION PAR LA SANTE (les anarchosyndicalistes et la santé pendant la Révolution espagnole, 1936-1938), série de 4 brochures https://cnt-ait.info/2021/05/11/sante-36-1
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