[BD] VIE D’ANSELMO LORENZO, Fondateur de la section espagnole de la première Internationale

extrait de la brochure « ANSELMO LORENZO, Précurseur de l’anarchosyndicalisme espagnol »

Anselmo Lorenzo

Fondateur de la section espagnole de la première Internationale

Organisateur et militant de la CNT-AIT.

Cette biographie de ce militant espagnol historique fut publiée en feuilleton durant l’année 1962 dans Espoir, à l’époque hebdomadaire de Midi-pyrénées de la CNT-AIT francaise.

Outre son intérêt didactique, à travers la vie de Lorenzo, c’est la création de la CNT-AIT espagnole qui est racontée, cette brochure permet de se rappeler un mode de propagande tombé dans l’oubli : une histoire racontée en image, avec quelques phrases en-dessous.

Le côté « patriarcal » (au sens strict) peut sembler aujourd’hui outrancier, néanmoins, nous avons décidé de laisser le texte tel quel. Ainsi ce texte a un autre intérêt, qui est de donner un exemple de la vision de l’anarchisme espagnol.

1. — La personnalité d’Anselmo Lorenzo remplit cinquante ans d’histoire du mouvement ouvrier espagnol. Lorenzo, par sa pensée et par son action, peut être vraiment considéré comme le patriarche et le créateur de l’anarchosyndicalisme espagnol.
2. — Anselmo Lorenzo, fils de parents forts humbles, voit le jour à Tolède. Son enfance s’écoule dans la grisaille et la pauvreté d’une famille ouvrière de la première partie du dix neuvième siècle.
3. — Il vient au monde le 21 avril 1841. Il a 11 ans quand ses parents, pensant ainsi assurer son avenir, l’envoient comme petit commis à Madrid, chez un oncle, fabricant de cire pour bougies.

4. — Le petit Anselmo, esprit inquiet, têtu, passionné, étouffe bientôt dans cette existence commerciale qui lui est imposée. Il a un caractère doux, évite les discussions, mais n’en fait pas moins à sa tête. Malgré les injonctions paternelles, Anselmo abandonne la petite usine de cire et commence à travailler comme apprenti typographe dans une imprimerie madrilène. Il vit très modestement de ce qu’il gagne, car ses parents ne peuvent pas l’aider.

5. — Bientôt, au gré de ses lectures, le jeune Lorenzo commence à se familiariser avec les idées d’avant garde de l’époque. Pi y Margall et son fédéralisme, marque de son empreinte la pensée de l’adolescent. La traduction des œuvres de Proudhon, faite par le même Pi y Margall, qu’Anselmo dévore aussitôt parues, prépare, chez le jeune homme, un terrain favorable aux idées de Bakounine et l’Internationale, qui devaient s’enraciner si profondément dans la conscience espagnole.

6. — Lorenzo devait dire, plus tard que la lecture d’un article de Pi y Margall, faisant la propre critique de ses idéaux politiques, les reconnaissant comme incomplets, si, à l’égalité devant la loi, ne venait pas s’ajouter l’égalité économique, le dirigea vers l’anarchisme. A partir de ce moment, Anselmo hante les librairies d’occasion de Madrid. Il ne va ni au bistrot ni au théâtre. Il mange le strict nécessaire, mais lit inlassablement.
7. — La lente formation de la conscience révolutionnaire de Lorenzo ne se fait ni en un jour, ni en un mois. Mais ce qui frappe dans l’élaboration intérieure du caractère et de l’âme du jeune homme, c’est avant tout qu’il se fait lui-même. C’est-à-dire que, bien avant que Fanelli ne visite l’Espagne et que Bakounine ne fasse sentir son influence sur le mouvement ouvrier espagnol, Lorenzo avait déjà fixé sa vocation. Il sera un organisateur de masses. Il a compris l’énorme force que représente le prolétariat organisé. Et il commence à agir dans le milieu où il vit. Son ascendant parmi ses camarades de travail est très grand.
8. — Anselmo Lorenzo a 27 ans quand arrive à Madrid, en 1868, Guiseppe Fanelli, envoyé par Bakounine avec comme mission d’organiser en Espagne une section de la Première Internationale, fondée en 1864 à Londres. Fanelli prend contact avec des éléments républicains fédéralistes, parmi lesquels il y a José Rubau Donadeu, homme très original, qui est son introducteur dans les milieux ouvriers et de gauche de Madrid. Parmi le groupe organisateur de l’Internationale en Espagne, il y a en plus de Rubeau Donadeu, Lorenzo, Posyol, Cenagorta, Borrel, Francisco Mora et Gonzalez Morago
9. — Tous ces hommes, ouvriers pour la plupart, et parmi eux, plusieurs typographes, sont tous républicains. Ce sont eux qui, virtuellement, feront naître la Fédération Régionale Ouvrière Espagnole, glorieuse ancêtre de la CNT-AIT. L’UGT (syndicat socialiste) n’existait pas encore. Elle ne fut fondée qu’en 1888, réunissant sous ce nom les sociétés ouvrières qui fonctionnaient hors de la Fédération Régionale depuis 1871, c’est-à-dire après le voyage de Lafargue, envoyé par Karl Marx. Lorenzo est, depuis la première heure, le dépositaire le plus zélé des plans de Bakounine en Espagne. Cette activité correspond en plus parfaitement à son caractère et à sa conception de la lutte.
10. — La Section, constituée à Madrid par 21 hommes enthousiastes et dévoués, croît et s’étend dans toute l’Espagne. A Barcelone, les objectifs de l’Internationale trouvent un magnifique foyer : le groupe de typographes qu’entoure Farga Pellicer, à l’« Academia », la célèbre imprimerie. De plus, en Catalogne, une forte organisation professionnelle, la grande « Union Manufacturière » adhère à la Fédération Régionale en 1871. A partir de ce moment, les sociétés de résistance prennent un caractère combatif qu’elles n’avaient pas dans le passé. De simples mutuelles, elles deviennent des organisations de lutte contre le capitalisme et contre l’Etat.
11. — Bientôt la bourgeoisie et le gouvernement se rendent compte de l’évolution qui s’est produite dans la classe ouvrière espagnole. Les persécutions commencent contre les « internationalistes ». Ce nom fut donné pendant longtemps aux affiliés à la Fédération Régionale Ouvrière Espagnole — Régionale parce que, dans le concert universel des Fédérations qui constituaient l’Internationale, l’Espagne n’était qu’une « région » de plus. Cependant, une partie du prolétariat reste à l’écart de cette organisation et demeure groupée dans d’anciennes sociétés qui, comme « Las Très Claies de Vapor» de Catalogne, ne sont que des mutuelles pour l’entraide en cas de maladie, de chômage, etc.
12. — Mais la Section est créée dans une période propice. Toutes les possibilités sont offertes par les journées de 1868. La révolution populaire est couronnée par la proclamation de la Première République. Les masses salariées, jouets jusqu’alors de la politique et des politiciens, se laissant entraîner dans des mutineries et des guerres civiles par les uns et par les autres, commencent à chercher des solutions aux problèmes qui les concernent. L’exploitation capitaliste, l’injustice sociale, l’inégalité économique, que n’envisage aucun parti politique, pas plus qu’il ne leur cherche une solution, apparaissent enfin aux yeux d’un grand nombre. Dans ce riche terrain, la semence internationaliste ne peut que se développer avec vigueur.
13. — Le principal artisan de l’œuvre de l’Internationale parmi la classe ouvrière espagnole, fut, nous l’avons déjà signalé, A. Lorenzo. En 1870, il fonda le journal Solidaridad (Solidarité), feuille où, pour la première fois, les idées anarchistes furent expliquées en Espagne. Ce journal obtint un vif succès et influença considérablement la formation de la conscience ouvrière. On doit aussi à Lorenzo l’organisation du premier Congrès de Sociétés Ouvrières adhérentes à la Section Espagnole de l’Internationale. Par ce Congrès, la Fédération Régionale Ouvrière Espagnole fut officiellement constituée.
14. — Le Congrès se célébra à Barcelone le 29 juin 1870 Lorenzo y assista en tant que délégué par la Section de Madrid. Il avait alors 29 ans. Il était en pleine maturité, il possédait cette persévérance dans le travail, cette ténacité dans l’action, qui ont toujours été les traits distinctifs de tous les organisateurs. Il présenta à ce Congrès un Mémoire qui le consacra comme une des plus importantes figures du mouvement ouvrier. Aux côtés de Farga Pellicer et de Tomas Gonzalez Morago, il prenait place dans la trilogie des précurseurs du mouvement ouvrier espagnol actuel.
15. — Il est curieux de remarquer que la majeure partie des fondateurs de la Section Espagnole de la Première Internationale — plus tard Fédération Régionale Ouvrière Espagnole — comme de la célèbre Section madrilène de Typographes de l’Internationale — de laquelle naquît l’Union Générale des Travailleurs — étaient des ouvriers typographes. Pablo Iglesias, fondateur de l’UGT et du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), comme Lorenzo, était un typographe. A l’époque, le prolétariat des imprimeries possédait un niveau culturel au-dessus du reste de la classe ouvrière. Il était normal qu’y soient recrutées les élites idéalistes et dirigeantes.
16. — Lorenzo est délégué par la Section espagnole pour représenter l’Espagne à la Conférence internationale célébrée à Londres au mois de septembre 1871. Au cours de cette réunion, il a l’occasion de faire la connaissance de Marx et d’Engels. Cette conférence devait être le prélude à la division de l’Internationale. Les différences d’interprétation qui séparaient socialistes anarchistes et socialistes démocrates y éclatèrent avec violence. Théoriquement, la division portait sur les deux interprétations du problème de base que l’on discutait : utilisation ou non utilisation de l’arme politique ; la prise ou la destruction du Pouvoir en tant qu’objectif révolutionnaire.
17. — Le recul de l’histoire nous fait mieux voir la part que prirent, dans cette division, le tempérament et l’excès de personnalité de Marx et de Bakounine. Tous deux sont passionnés, obstinés, et déploient l’un comme l’autre une activité vraiment diabolique. Si Bakounine envoie en Espagne Fanelli avec une mission officielle et une mission secrète, Marx le fait aussi pour l’Allemagne, l’Amérique du Nord et l’Angleterre, sans négliger pour autant les relations avec les pays où il a une influence moindre : l’Italie, la Suisse, la Belgique, l’Espagne, la France, la Russie.
18. — L’écho de cette lutte dans l’Internationale arrive en Espagne. Il a des résonances dans les séances du Conseil Fédéral et dans les réunions de la Fédération, avant même le voyage de Lafargue en Espagne. Lorenzo profite de son séjour à Londres pour rendre visite à Karl Marx et lui demander de ne pas provoquer de scission dans la Section espagnole, où il s’efforce de se développer une organisation très forte. Marx sait très bien l’influence morale de Lorenzo en Espagne. Un accueil charmant et chaleureux attend le jeune homme chez Marx. Celui-ci va faire en son honneur de grands frais de séduction.
19. — Lorenzo se trouve accueilli au sein d’une famille juive qui sait être très attachante, lorsque l’invité en vaut la peine. Longtemps il garde le souvenir de sa visite. Quelques mois plus tard, quand, à Madrid, il fréquente les Lafargue — réfugiés en Espagne pour fuir la répression menée contre la Commune en France et pour accomplir la mission que Marx, profitant de l’occasion, leur a donnée : organiser un groupe d’amis qui, plus tard, devait de venir le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol et l’U.G.T. — Laura Lafargue, fille cadette de Marx, lui inspire une admiration passionnée.
20. — Lorenzo, malgré l’envoûtement exercé par les Marx sur lui, parle franchement à Karl, en son nom et au nom du Conseil Fédéral, et lui demande d’abandonner ses projets. Marx l’écoute avec attention d’abord, mais le submerge ensuite sous un flot d’éloquence, exhalant ses griefs et sa rancune. Il accuse Bakounine d’intriguer au sein de l’Internationale, menant une politique personnelle et revendique le droit qu’il a d’organiser, là où il le pourra, une force en accord avec ce qu’il pense correspondre le mieux aux intérêts du Parti qu’il est en train de créer internationalement.
21. — Lorenzo, sous cette tempête oratoire, se tait. Mais une fois passée, très doucement, avec son obstination proverbiale, il dit à Marx les mêmes mots que Lafargue, quatre mois plus tard, devait entendre sur la bouche de Pi y Margall : Vous échouerez. Les masses ouvrières sont fatiguées des luttes politiques. Elles ne veulent aucun parti. Pas même le mien. Et, en effet, il fallut attendre 1888, c’est-à-dire 17 ans, pour arriver à créer en Espagne le Parti Socialiste et l’U.G.T., établissant ainsi la scission au sein de la classe ouvrière espagnole.
22. — Lorenzo revient en Espagne, peiné par l’inutilité de sa démarche et prévoyant la lutte fratricide qui va se déclencher. Marx, en effet, poursuit la ligne qu’il s’est tracée. Il croit avoir raison. Trois mois après, arrive à Madrid Paul Lafargue, gendre de Marx, avec pour mission de visiter les membres du Conseil Fédéral et de chercher, parmi eux, l’homme qui sera le dépositaire des projets du déjà fameux politicien allemand.
23. — Karl Marx lui donne un nom et une adresse : le nom et l’adresse de Lorenzo. Il lui dit en plus : Il est jeune, ambitieux et intelligent. Lafargue rend visite à Lorenzo. Quand celui-ci connaît le motif de sa visite, non seulement il refuse d’être le réalisateur de plans qu’il n’approuve pas, mais il les critique durement. Lafargue admire l’intégrité morale et idéologique de Lorenzo ; ils restent en très bons termes sans pour cela abandonner le projet de son beau-père. Et il trouve ce qu’il cherche.
24. — Lorenzo, faisant honneur à sa rectitude et à sa noblesse, introduit Lafargue dans les milieux ouvriers, lui faisant connaître tous ceux qui plus tard furent ses adversaires politiques et les fondateurs du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol et de l’Union Générale des Travailleurs : Mora. Mesa, Pauly et Iglesias. Ce dernier, jeune typographe à la barbe blonde et au pâle visage de Christ, sera l’homme que Marx et Lafargue cherchaient depuis longtemps.
25. — Lafargue arrive à Madrid désorienté, avec pour toute relation Lorenzo et quelques fédéraux qu’il a connu au cours de son voyage accidenté à travers l’Espagne. Il était entré dans le pays par les montagnes de Huesca, fuyant la répression de la Commune. Sans Lorenzo, la mission accomplie par Lafargue, de décembre 1871 à juillet 1872 — date à la quelle il quitte la Péninsule — n’aurait pas été aussi profitable pour Marx.
26. — Mais entre les deux hommes une amitié profonde est née. Peut-être cette passion silencieuse et refoulée que Lorenzo voue à Laura Marx, épouse de Lafargue, contribue-t elle à la développer. Le fait est que Lafargue et Lorenzo travaillent ensemble et rédigent la Motion sur la propriété qui sera présentée au Congrès de Saragosse en 1872. Laura Marx aura toujours été une auxiliaire précieuse pour son père et pour son mari.
27. — Le Congrès de La Haye, auquel assistent, en tant que délégués pour l’Espagne, Farga Pellicer et le Dr. Sentinon, consomme la division de l’Internationale, au moment du vote de la résolution politique. D’autre part, sous le gouvernement de Sagasta, les persécutions contre l’Internationale prennent en Espagne une ampleur considérable. Lorenzo est arrêté.
28. — La Fédération Régionale Ouvrière Espagnole a été mise hors la loi. Elle survit cependant clandestinement, célèbre des Congrès et des conférences secrètes. Lorenzo fait toujours partie de ses animateurs les plus dévoués. Il n’habite plus Madrid. Il a abandonné la capitale, pour s’installer à Barcelone. Là, il connait une femme admirable, Francesca Concha, veuve avec un enfant de six ans, qui sera plus tard l’orateur syndicaliste Francisco Miranda. Ils se marient en 1876.
29. — De cette union naissent trois filles : Marina, Mariana et Flora. Le foyer de Lorenzo est un foyer modèle. Il aime avec tendresse ses filles et sa compagne. Il vit seulement pour elles et pour ses idées. Ame élevée, noble et cordiale, en lui se reproduit ce miracle d’humanité anticipée qu’on trouve seulement parmi les grands mystiques anarchistes : Reclus, Salvoechea, Louise Michel.
30. — L’activité de Lorenzo, hors du cadre de l’organisation, se complète par la création littéraire. La publication de son livre « Prolétariat militant » le situe dans l’actualité espagnole. C’est le premier livre paru sur le mouvement ouvrier organisé, où sont exposés de manière claire des conceptions hardies sur la lutte de classes et sur l’évolution politique. Après ce premier ouvrage, il ne s’arrêtera plus. Il va produire, avec la fécondité et la constance qui sont les traits distinctifs de son caractère, une œuvre remarquable.
31. — L’activité de Lorenzo ne se cantonne pas dans le terrain intellectuel. Il voyage sans cesse d’un bout à l’autre de la Péninsule. On doit à Lorenzo l’organisation de l’Internationale au Portugal. Il prend part à beaucoup de meetings, le plus important étant celui qui est célébré à Madrid, au moment où les Cortès discutent de la légalité de l’Internationale. Les voix les plus autorisées et les plus prestigieuses s’élèvent en la défense de celle-ci : Pi y Margall, Lostau et Nicholas Salmeron.
32. — Afin de parer aux persécutions déchaînées, le Conseil Fédéral décide de constituer des groupes de Défense de l’Internationale dans toutes les provinces. Lorenzo, en grande partie, se charge de l’organisation de ces groupes, faisant de constants voyages à travers l’Espagne. Au gré de ces déplacements, il lie connaissance avec de nombreux hommes, parmi eux Fermin Salvoechea fondateur du journal « El Socialismo », de Cadiz. Il nouera avec lui une amitié durable.
33. — La lutte entre l’anarchisme et les Pouvoirs constitués a désormais commencé dans le monde entier. L’assassinat, à Chicago, de cinq ouvriers pendus pour avoir pris part, en mai 1886, à un meeting dont le but était la demande des 8 heures de travail par jour, déclenche un vrai réveil dans la classe ouvrière, divisée et désorientée, depuis 1876, date à laquelle l’Internationale avait cessé d’exister. A partir de ce Premier Mai 1886, l’agitation ouvrière croit et chaque premier mai est marqué par des grèves et des émeutes, des chocs sanglants avec la police dans le monde.
34. — En Espagne, de 1886 à 1896 ce sont dix années marquées par une suite de luttes, de souffrances, de sanglantes répressions. La « Mano Negra », Jerez — un soulèvement paysan — les grèves de Barcelone, les répercussions locales du terrorisme auquel est obligé de recourir le mouvement libertaire, utilisant aussi les méthodes du nihilisme russe. Lorenzo, avec les hommes surgis de « La Academia » oriente et dirige spirituellement le mouvement ouvrier en Catalogne.
35. — Pendant les années qui vont de 1876 à 1896, il vit à Barcelone. Tous les vieux militants du mouvement ouvrier se souviennent de cet appartement de la Rue Tallers, où Paca, la compagne de Lorenzo, les accueillait tous maternellement. Combien d’exilés étrangers, français, russes, italiens, trouvèrent là un havre ! Les enfants, trois filles, Marina. Mariana et Flora, grandissent. Lorenzo est le patriarche aimé et respecté de tous.
36. — Mais tant d’austérité, une vie si exemplaire et si droite, n’aura servi à rien. Lorsque commence la répression, déclenchée par le gouvernement de Canovas, au service de la ploutocratie catalane, Lorenzo, avec Tarrida del Màrmol, Teresa Claramunt, Juan Montseny, Pedro Corominas, José Lopez Montenegro et des centaines d’autres, est enfermé dans la forteresse de Montjuich. La Guardia Civil amène un Lorenzo déjà cardiaque, très épuisé, bien qu’il n’ait que 45 ans, au milieu d’une longue chaîne de candidats à la mort, qui marchent tous menottes au poing.
37. — Voici l’Inquisition ressuscitée. La torture est appliquée à Montjuich. Le chef des tortionnaires, un capitaine nommé Portes, fait son choix parmi les malheureux emprisonnés. Lorenzo est enfermé clans un cachot avec Tarrida, Montseny et Molas, qui, plus tard, sera torturé et fusillé. Voir Molas traîné hors du cachot et marchant vers la mort, est pour Lorenzo un choc si terrible qu’il ne s’en remettra plus.
38. — Cependant, Lorenzo peut éviter le « cero ». Ce « cero » n’est autre que le cachot où on emmène les prisonniers quand on va les soumettre à la torture. Après une longue captivité dans le Château Maudit — nom que le peuple barcelonais donnait à la forteresse de Montjuich — il est expulsé et déporté en France. Combien, moins heureux que lui, furent condamnés à mort, emprisonnés à vie ! Combien devinrent fous de terreur !
39. — A Paris, Lorenzo entre en contact avec les figures les plus en vue de l’anarchisme et du mouvement libéral bourgeois. C’est alors la belle époque de « L’Intransigeant », que dirige Henry Rochefort, l’évadé de la Nouvelle Calédonie, l’aristocrate communard. Le procès de Montjuich va soulever une vague d’indignation dans le monde entier. Tarrida del Màrmol, qui réussit à s’échapper de Montjuich en trompant Portes, arrive à Londres, et avec Ramsay Mac Donald, à Trafalgar Square, il dénonce au monde les tortionnaires.
40. — Lorenzo, à Paris, noue une amitié durable avec Malato, Charles Albert, Jean Grave, Sébastien Faure, Augustin Hamon, Jean Jaurès et le groupe des socialistes révolutionnaires de l’école de Jules Guesde. Le pseudonyme d’Abdon Terradas, né à Montjuich, sous le quel Lorenzo envoyait des articles à tous les journaux du monde, contant ce qui se passait dans la forteresse et faisant appel à la conscience humaine pour les victimes qui étaient enfermées, est désormais célèbre. Ce séjour à Paris, ce contact avec la fine fleur du mouvement intellectuel socialiste, libéral et libertaire, le consacre définitivement comme l’homme le plus représentatif du mouvement ouvrier espagnol.
41. — Lorenzo revient en Espagne lorsque l’amnistie pour les condamnés du procès de Montjuich est accordée, après la longue campagne qui fut menée dans toute la Presse espagnole et internationale — cette campagne son ami Montseny, rentré en Espagne sous le nom d’emprunt de Federico Urales, l’avait commencée dans « El Pais ». Suivent trois années fécondes. C’est alors qu’il écrit « Le banquet de la vie », qui obtient un grand succès. « Voie Libre », « Le Peuple », « Vers l’émancipation », « Vie anarchiste », le roman « Justo Vives » et de nombreux articles de journaux, brochures, etc.. paraîtront au cours de ces trois années.
42. — La pensée sociale et philosophique de Lorenzo peut se résumer ainsi : le premier en Espagne, il exalte la personnalité des masses ouvrières, leur reconnait intelligence et sens constructif et donne au « peuple travailleur », comme il disait, l’importance décisive, l’action déterminante, tout ce qu’on ne lui avait pas reconnu jusqu’alors. D’autre part, éducateur de multitudes, il combat le messianisme et stimule le sentiment de responsabilité consciente et active. Cette pensée de Lorenzo, qui s’inscrit comme idée maîtresse sur les carnets de la CNT-AIT, « Si la société est mal faite, tu es là pour la corriger », résume sa foi et son idéal.
43. — Dans la conférence « Aux classes populaires » qu’il donne le 3 juillet 1913 au Théâtre Espagne de Barcelone — conférence organisée par l’Ateneo syndicaliste — il résume avec force et clarté sa pensée : « je voudrais vous faire comprendre et vous persuader de l’idée que nous ne sommes pas exempts de toute responsabilité dans le mal social qui pèse sur nous. Nous en sommes victimes, mais nous n’en serons pas moins coupables de sa continuité, si nous n’employons pas à le supprimer la volonté et l’action qui reviennent à chacun de nous ».
44. — Et il termine ainsi : « Quand, après la réciprocité des devoirs et des droits, on a dit au monde : l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, on voulait dire par là que toi, paysan, mineur, tisserand, menuisier, journalier , misérable « unemployed » ou paria abject, tu dois, toi-même, associé à tes camarades de travail et de malheur, te sauver, libérant ainsi de cette usurpation qu’est la propriété, la terre et les moyens de production… ».
45. — Après une période de production littéraire intense, Lorenzo se voue corps et âme à ce qui a été le rêve de toute sa vie : la constitution d’une grande organisation ouvrière de caractère national. La CNT-AIT, sans être née encore, était en train de se forger. Et, avec elle, l’arme qui devait être celle du prolétariat dans ses luttes contre le capitalisme et le Pouvoir. Cette arme c’était la grève générale. Trois hommes, aussi intéressant l’un que l’autre, la propagèrent en Espagne : José Lopez Monténégro, Anselmo Lorenzo et Francisco Ferrer Guardia.
46. — Lopez Monténégro et Anselmo Lorenzo fondent à Barcelone « La Huelga General » (« La Grève Générale »), hebdomadaire qui propage la nouvelle tactique, et Ferrer le finance, y employant une partie de la fortune que lui avait légué Mlle Meunier, afin qu’il puisse continuer son œuvre de révolutionnaire et de libre-penseur. De 1900 à 1902 dans « La Huelga General » et « Tierra y Libertad » qu’avait fondé à Madrid Federico Urales, avant la première grève générale qui eut lieu en Espagne — celle des métallurgistes, en 1902, à Barcelone — on trouve fréquemment des articles signés F.F. et
« Cero », qui sont de Ferrer.
47. — L’un des événements les plus importants de la vie de Lorenzo fut sans doute son amitié pour Ferrer. Ferrer fait de lui son collaborateur et son homme de confiance. Si Ferrer fut l’âme de l’Ecole Moderne et de son Editorial, on peut dire, sans crainte de se tromper, que Lorenzo fut le cerveau de cette œuvre gigantesque, essai culturel et pédagogique encore jamais vu en Espagne et qui coûta la vie à Ferrer. Lorenzo se lia d’amitié avec lui et sa compagne, Léopoldine Bonnard, à Paris, pendant son exil. Léopoldine était la dame de compagnie de Mlle Meunier et c’est elle qui décida sa vieille amie à faire son testament en faveur de Ferrer et de son œuvre.
48. — Lorenzo était l’ami intime de Charles Malato et de Laurent Portet à qui Ferrer légua, sa fortune et la mission de continuer l’œuvre de l’Ecole Moderne. Quand Lorenzo rentre en Espagne, Ferrer le suit peu après. Et quand celui-ci fonde son Editorial, il pense à Lorenzo. C’est encore à Lorenzo que l’on doit la traduction et l’édition en espagnol de « L’Homme et la Terre » de Reclus ; de « La Grande Révolution », de Kropotkine ; de « Comment nous ferons la Révolution », de Pataud et Pouget ; de «Terre Libre » de Grave ; de «Psychologie ethnique », etc., etc.
49. — Au moment où Barcelone vit les jours sombres et agités de la grande grève des métallurgistes de 1902, qui sera réprimée de manière sanglante, Lorenzo est arrêté et passe de longs mois en prison. On le considère comme l’« auteur moral » de la grève. Bien que ses activités aient un caractère de plus en plus intellectuel, Lorenzo ne se sauve d’aucune « razzia ». Sa maison est constamment envahie par la Police. Période trouble, pendant laquelle se produisent différents phénomènes dans le monde social et politique de Catalogne et d’Espagne : naissance du nationalisme catalan ; action dissolvante de Lerroux, envoyé comme agent provocateur par Moret, pour contrecarrer l’influence des anarchistes et des catalanistes ; attentat de Morral contre le couple royal, etc., etc.
50. — C’est, enfin, la semaine sanglante de 1909, qui ravit les dernières années de Lorenzo. Son état d’esprit est exprimé par le texte d’une lettre qu’il écrit à son ami Fernando Tarrida, résidant à Londres. Il lui dit : « Mon cher frère Fernando : C’est merveilleux ! La Révolution Sociale a pris son essor à Barcelone et c’est cette abstraction si mal connue, si peu comprise comme l’est cette réalité que l’on qualifie parfois de vile scorie — le peuple enfin — qui l’a commencée. Elle n’a été dirigée par personne ! Ni libéraux, ni catalanistes, ni républicains, ni socialistes, ni anarchistes ! ».
51. — Il continue : « Personne ne discutait. Les délégués se séparaient, en se serrant convulsivement les mains et en disant : Salut ! Lundi, la générale ! ». Semaine d’ivresse, de sainte colère, car la colère des masses est justifiée par cent siècles de misère, d’oppression, de souffrance. On a calomnié les foules barcelonaises de 1909, comme plus tard ont été calomniés les révolutionnaires des Asturies en 1934 et le peuple espagnol tout entier en 1936-39. On brûla des couvents, il est vrai, mais les nonnes furent respectées et les moines courtoisement invités à abandonner leurs demeures.
52. — Bientôt arrive le terrible réveil. Une autre lettre de Lorenzo à Tarrida en donne la mesure. Il lui dit : « Je fais appel à ta sagesse et à ta bonté ; j’écris comme un homme angoissé le ferait à son frère bon et aimant, à un homme sage et énergique, en lui demandant de l’aide. Ce qui se passa à Barcelone pendant la semaine révolutionnaire fut admirable ; le peuple s’est montré noble et humain ; ce qui arrive maintenant, je ne peux le qualifier. On ne sait rien ; tout est mystère ; tout peut devenir sanglant. Les prisons sont pleines. Montjuich — encore Montjuich — aussi. Travaille pour les victimes. Prend la plume des « Inquisiteurs de Montjuich » » !
53. — La police l’arrête. Ferrer, en apprenant son arrestation, décide de s’en aller à Masnou, au Mas Germinal, dans l’espoir qu’il n’y sera pas molesté. Mais la dénonciation infâme d’un lerrouxiste — partisans de Lerroux — donne à la police suffisamment d’indications pour qu’il soit arrêté. Les déportations commencent. On fusille aussi. Lorenzo, vieux, malade de dyspnée, est déporté à Alcaniz d’abord, à Teruel ensuite, avec Soledad Villafranca, compagne de Ferrer, qui avait quitté amicalement Léopoldine Bonnard.
54. — Le procès contre Ferrer, qui fut le procès contre l’Ecole Moderne, est un coup mortel pour Lorenzo. Il est encore à Teruel lorsque Ferrer est fusillé. Ferrer, en faisant de Lorenzo Portet son héritier et son exécuteur testamentaire, au lieu d’Anselmo, ce qui aurait été sans doute un bien meilleur choix, l’a certainement fort peiné. En fait, Portet abandonne aux mains de Lorenzo toute la direction de l’École Moderne, dont l’importance et l’activité ont été très réduites par la mort de Ferrer, qui en était l’âme et le moteur.
55. — Malgré tout, l’assassinat de Ferrer est la plus grande erreur politique de Maura. Le monde entier se soulève contre le gouvernement espagnol, exalte la figure de Ferrer et en fait un martyr de la liberté de l’enseignement. D’autre part, en Espagne même, les consciences les plus éclairées sont émues et attirées par les idées pédagogiques et sociales qu’on a prétendu condamner, en éliminant Ferrer. Tout cela fait plus, en faveur de l’anarchisme et des idées libertaires que 50 ans de lutte et d’organisation de masses.
56. — La famille de Lorenzo rejoint le patriarche dans son exil. Sa fille Flora est constamment à ses côtés. Paca, comme sa fille, ne l’abandonne pas un seul instant. La compagne de Lorenzo est le symbole de cette valeur morale, de cet héroïsme silencieux de tant de compagnes de militants que personne ne connaît, mais qui ont rendu possible, par leur profond dévouement, la vie et la bataille quotidienne des combattants pour le progrès de l’humanité. On ne peut pas dissocier la figure de Paca de celle de Lorenzo : les deux se complètent.
57. — Comme nous l’avons dit, Laurent Portet maintient Lorenzo à son poste. On peut dire que l’Ecole Moderne survécut tant que Lorenzo eut assez de forces pour être constamment sur place. Mais Lorenzo, vieux et malade, mène une vie surhumaine. En plus de son travail au front de l’Ecole Moderne, il ne cesse d’agir pour ce qui a été le rêve de toute sa vie : la création d’une grande centrale syndicale nationale. L’idée est déjà mûre. Au Congrès de Barcelone, de 1910, la CNT-AIT nait. Lorenzo en est le moteur, l’âme et le cerveau. Tous les hommes qui animent l’organisation ont été ses élèves et se sont nourris de son enseignement.
58. — Malgré la satisfaction morale que Lorenzo trouve dans l’accomplissement heureux du rêve de sa vie, ses dernières années sont tristes. Chaque jour la maladie devient plus douloureuse. Il étouffe. Il habite alors dans la rue Casanovas — où il mourra, comme sa compagne, d’ailleurs — dans un appartement du 4° étage, sans ascenseur. Descendre et monter cet escalier, devient pour Lorenzo un calvaire. A chaque palier, il est forcé de s’asseoir : sa famille même y installe des tabourets. Il sort le moins possible. Chaque jour de nombreux amis lui rendent visite, l’informent de toutes les nouvelles qui ont trait au Mouvement.
59. — Tout cela ne suffit pas pour écarter des pensées du vieillard l’ombre de la mort. Il écrit dans une lettre à Fernando Tarrida, son ami de toujours : « Je me sens chaque jour plus las ; je ne peux pas dormir ; je me lève la nuit et je me mets à lire ou à écrire, si la dyspnée me le permet. Des fois j’arrive au bord de l’asphyxie… Et les jours passent ! ». Cette lettre est datée du 26 décembre 1910. Durant la journée, les visites des amis lui tiennent compagnie et lui font oublier ses souffrances.
60. — Le foyer est soutenu par ses filles, excellentes couturières. L’aînée, Marina, se marie, mais perd bientôt son époux ; deux enfants, Anselmo et Roberto, lui restent. Les deux cadettes, Mariana et Flora, restent célibataires, absorbées par le travail de chaque jour et par la volonté de se consacrer entièrement au soutien de leurs vieux parents. Les trois sœurs, très unies, élèvent les deux enfants et font vivre les deux vieillards, soignant le père de leur mieux.
61. — La première guerre mondiale éclate. Le mouvement libertaire se divise profondément en deux tendances : celle de Kropotkine, partisan de l’aide à la cause des alliés ; celle de Malatesta, pacifiste et opposé à toute guerre, considérant que dans celle-là comme dans n’importe quelle autre, ce sont les intérêts capitalistes seuls qui sont en jeu. Lorenzo souffre beaucoup de cette scission, car il a des amis dans les deux groupes. Approuvant la position de Kropotkine, il y a Malato, Mella, Grave, Tarrida, Urales. Du côté de Malatesta, la partie la plus jeune du mouvement. Lorenzo reste en marge de l’âpre polémique, qui arrive à rompre une amitié aussi profonde que celle qui unissait Malatesta et Kropotkine.
62. — Lorenzo se sent mourir. Le 2 septembre 1914, il écrit encore une fois à Tarrida, le faisant participer à son angoisse devant la mort. Il lui dit : « Aidez-moi, mon cher frère, car j’ai beaucoup de choses à faire et je dispose de très peu de vie…». Il a entrepris, avec le vieux camarade Boix, survivant lui aussi du procès de Montjuich, et le jeune Nègre — qui fut un des premiers secrétaires de la CNT-AIT — la publication d’une revue ouvrière. Quand la dyspnée le lui permet, Lorenzo écrit, corrige des épreuves, s’occupe avec acharnement de la propagande « d’orientation émancipatrice », comme il aime à le dire. Mais le 30 novembre 1914 — trois mois après la déclaration de la guerre — une attaque plus forte l’emporte. A son enterrement viendra tout le peuple de Barcelone.
63. — Lénine dormira au milieu de la Place Rouge. L’humble tombe de Lorenzo se perd dans l’oubli. Il fut pourtant un créateur puissant. Son exemple, son enseignement, son travail d’organisateur et d’écrivain, créèrent et développèrent la Confédération Nationale du Travail, section en Espagne de l’Association Internationale des Travailleurs recrée à Berlin en 1922, qui le 19 juillet 1936 devait présenter au monde l’exemple d’une révolution sociale — la première — de tendance libertaire et qui, par ses réalisations économiques, devait démontrer que l’émancipation des travailleurs pouvait et devait être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Les idées semées par Lorenzo pendant 50 ans de lutte et de sacrifice, avaient porté leur fruit.

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ANSELMO LORENZO, Précurseur de l’anarchosyndicalisme espagnol


« Nous ne sommes pas exempts de toute responsabilité dans le mal social qui pèse sur nous.
Nous en sommes victimes, mais nous n’en serons pas moins coupables de sa continuité si nous ne nous employons pas à le supprimer par notre volonté et notre action ».
3 juillet 1913

84 pages, format A5. télécharger le PDF : http://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2023/04/BRO-ANSELMO-LORENZO.pdf

Table des matières :

  • Anselmo Lorenzo, le prolétariat militant
  • Vie illustrée d’Anselmo Lorenzo
  • Anselmo Lorenzo et Karl Marx
  • Protestations d’Espagne : Réponse au bureau socialiste international
  • Ni catalanistes ni basquistes
  • Manifeste des prisonniers politiques d’Espagne au meeting républicain de Paris [1902]
  • L’enseignement rationnel
  • Francisco Ferrer : L’homme, Sa pensée. Ses ennemis.
  • Un appel des victimes [1909]
  • Une voix d’Espagne : Une prophétie révolutionnaire
  • Ferrer et la grève générale
  • Les 3 Types de Grève générale : utilitaire, de solidarité, révolutionnaire
  • Adresse au congrès fondateur de la CNT-AIT espagnole
  • Le Syndicalisme [1911]
  • Revue de l’antimilitarisme international : Espagne [1912]

L’intelligence et l’énergie de ceux qui restent, des
invincibles, de ceux qui maintiennent le feu sacré de l’idée contre les persécutions et les déviations, nous donnent l’assurance que Barcelone, que la
Catalogne, que l’Espagne ouvrière tout entière ne
manquera pas à l’accomplissement de son devoir au grand jour des revendications prolétariennes.

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