« Travaille, travaille encore, travaille toujours » est notre seul droit !

Il y a déjà quelques années, l’ancien PDG d’Air France Alexandre de Jugnac, se plaignait sur les acquis sociaux en évoquant que c’est une notion vague et surtout, qu’en fRance on ne peut pas les remettre en question, en citant en exemple les 35 heures, l’âge du départ à la retraite, le travail des enfants…

Quelques années plus tard, un type est élu président de la république face à l’hydre «fasciste» et a sauvé la «démocratie». Nous pouvons donc vivre dans le meilleur des mondes « démocratique» en supprimant au passage quelques « acquis sociaux », qui nous rendait malgré tout la vie plus supportable, et augmentant dans le même temps des taxes diverses et variées, notamment celle du carburant au nom de l’écologie. La suite nous la connaissons, les classes populaires et moyennes de ce pays ont enfilé le fameux gilet jaune, et la colère a durée plus d’un an.

Cet épisode de la vie sociale et politique française nous à démontrer une chose, c’est que même un régime « démocratique » peut se muer petit à petit en un régime autoritaire, et peut être avec un peu de malchance carrément en dictature, surtout quand il se sent en danger. Combien y a t-il eu de gilets jaunes incarcérés pour pas grand-chose ? Combien d’arrestations arbitraires ? Combien de violences policières ? Combien de manipulations ? Combien de mensonges ? Combien d’yeux en moins ? De mains en moins ? Ainsi le gouvernement au nom des principes « démocratiques » peut nous foutre en prison quand il le souhaite et n’a aucune espèce de considération de quoi que ce soit pour les gens simples.

Il y a eu ensuite cette pandémie, où ces ministres, non seulement nous ont menti comme des arracheurs de dents , sur les dispositifs sanitaires, les masques… mais en plus en ont profité pour nous rendre la vie encore plus impossible en modifiant des trucs dans le code du travail du style qu’une entreprise pourrait nous faire bosser jusqu’à 60H par semaines, tout en profitant de se mettre à l’abri du code pénal en cas d’éventuelle plainte pour mise en danger d’autrui, ce sont des petits malins… Alors comme d’habitude les gens sont scandalisés et outrés, ils veulent une vraie « démocratie », où les décideurs doivent rendre des comptes. Mais dans les faits, que leur reproche-t-on ? Si ce n’est de faire ouvertement ce que les gouvernements précédents faisaient en toute discrétion, et le plus diplomatiquement possible ?

Le mot « démocratie » à leur bouche n’est qu’un mot, qu’une fable, puisque au nom de la « démocratie » ils auraient presque droit de vie ou de mort sur nous, notre rôle se limitant à la production de richesses pour la nation, leur entreprise en bref pour eux ! Un mythe à combattre Qu’on se le dise, les droits « démocratiques » ne sont jamais des victoires prolétariennes, mais toujours des armes de la bourgeoisie. Qui essaiera toujours de nous amadouer avec des miettes : le droit de grève, la liberté d’expression, toujours en accord avec les intérêts de la nation bien entendu. Si une force populaire et contestataire émerge, comme les GJ, et tente de remettre en cause la dictature capitaliste, l’état démocratique montre alors son vrai visage. Mais tant que cette dictature se maintient, alors elle montre son doux visage en se présentant comme le garant des libertés publiques et des droits, à condition que le citoyen s’y plie sans discuter.

De novembre à décembre 1947, il y eut en France des mouvements sociaux particulièrement revendicatifs et forts au point que le PCF et la CGT, qui soi-disant tenaient et canalisaient la classe ouvrière, ont été débordé. Ce mouvement de grève est ce qu’on pourrait appeler de nos jours des grèves insurrectionnelles, puisque la bourgeoisie n’a pas hésité à envoyer l’armée dans les mines de charbon pour réprimer les travailleurs. Le 29 novembre 1947, par exemple, lors de la marche des grévistes à St Etienne, le gouvernement et son préfet lancèrent contre les 90 000 manifestants, trois auto-mitrailleuses. Ce mouvement avait commencé par l’arrestation d’ouvriers marseillais qui protestaient contre la hausse du prix du ticket de tramway, puis il s’est généralisé sur tout le territoire, des mineurs aux métallurgistes, du BTP aux Cheminots, jusqu’aux enseignants. Ce mouvement se solda par l’assassinat par l’État d’une dizaine de personnes. Il y a fort à parier que tous les « avantages sociaux » que nous avons acquis à cette période-là (et il n’y a pas eu que cette grève), ont été des miettes lancées pour calmer les prolétaires en colère ; la bourgeoisie de l’époque n’avait alors peut être pas envie d’une révolution.

Quand se réalise une véritable grève qui se passe de toute autorisation, où les intérêts de la classe dominante sont vraiment attaqués, il n’y a plus de droit qui tienne : les grévistes seront toujours accusés de tous les maux de la terre. Une véritable grève est toujours déclarée illégale, sauvage et anti-syndicale, ce qu’elle est en réalité.

N’être dupes de rien

Mais il est aussi une autre réalité, c’est que la nature a horreur du vide, ces soi-disant acquis sociaux, qui malgré tout nous rendent la vie plus facile, il faut une vigilance de tous les instants afin de pouvoir les conserver. Si personne ne se bat, si tout le monde s’endort sur ses lauriers, ce n’est pas compliqué ils les suppriment un à un, Il faut bien garder à l’esprit que ce ne sont pas ces partis politiques de gôche, ces syndicats institutionnels, ces sociétés civiles, qui protégeront les prolétaires contre les éventuelles attaques politiques et économique de ce système. Ce sont les syndicats qui ont sifflé la fin de la récré en Juin 36, en Mai 68, en renvoyant les ouvriers au boulot à coups de pied dans le cul si besoin.

Les partis politiques de gôche, quant à eux, ont toujours protégé les bourgeoisies et leurs intérêts. D’un coté les sociaux démocrates qui historiquement ont souvent été impliqués dans les répressions anti-ouvrières, et par conséquent ont fait le lit des fascismes en Europe (Rosa Luxembourg a été assassiné par des flics aux ordres de Noske, ministre de l’intérieur social démocrate …). De l’autre, les partis dit communistes, ont mis en place un système policier, contre toute velléité émancipatrice des prolétaires d’Europe de l’Est et d’Extrême orient : à coup de goulag, de lao gaï, de procès et des exécutions, en envoyant accessoirement les factures des balles de fusil aux familles des opposants assassinés.

Ce ne sont pas non plus ces groupes divers et varié défendant des causes sociétales, ces associations racialistes dites « anti-racistes », qui opposent les prolétaires « non-blancs » aux prolétaires « blancs », avec des formations ou des meetings interdit au « blancs », ni encore moins ces groupes dit néo-féministe-queers soi-disant super radicales, mais authentiquement interclassiste qui jouent sur l’identitarisme avec un individualisme surdéveloppé, à l’instar d’ailleurs de la plupart de ces idées à la mode, comme l’antispécisme, le primitivisme, ou le transhumanisme…

Qu’on ne s’y trompe pas, nous les prolétaires, gens du peuple, gens de rien, nous n’avons aucun « droits », puisque n’importe lequel de nos « droits », même les plus élémentaires, légitimes et vitaux, peuvent être remis en cause par la bourgeoisie quand elle veut et comme elle le souhaite. Elle a toujours eu besoin de domestiquer le prolétariat, car il en va de sa survie. La plupart de nos soi-disant avantages sociaux et acquis, ont souvent été des miettes concédées par la classe dominante pour canaliser les colères populaires et surtout pour éviter les révolutions. La légalité bourgeoise en même temps qu’elle garantie de le droit de grève, l’encadre fortement et le limite. Ainsi gare à ceux qui ne respectent pas le « droit du travail » et veulent déborder ce cadre en faisant des grèves et actions plus ou moins sauvages, sans tenir compte de l’avenir économique de l’entreprise dans laquelle ils travaillent, voire de l’avenir économique de la nation.

Pour se défendre, l’État pour le compte de ses actionnaires, la bourgeoisie, brandira la matraque, n’hésitera pas faire pression sur nos familles, voire ira jusqu’à nous mettre en prison, ou pire à nous assassiner.

Les coups de matraques restent des coups de matraques que ce soit dans une « démocratie » ou dans une « dictature » : ça fait mal !

Un prolétaire

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Article du journal « Anarchosyndicalisme ! »n° 169, sept.-oct. 2020

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